2. Essai video - Triumph Thruxton R : la puissance ne fait pas tout

Comme souvent, les premiers kilomètres sont révélateurs et j'avoue que j'étais assez curieux de voir comment mon 1,82 m allait se positionner. Comme je m'y attendais le réservoir est long mais particulièrement fin. C'est une moto ou un vélo ? Les bracelets sont implantés au-dessus du magnifique té de fourche, ce qui économise l'effort des poignets. Une bonne nouvelle. Très rapidement, le premier changement se fait jour. La selle est nettement plus dure que celle de la Bonneville et cela s'accompagne d'un amortissement ferme. Pas de doute, le Thruxton, c'est du sport. Malgré cela, trouver une bonne position ne pose aucun problème mais il faudra toutefois signaler que les grands gabarits auront les genoux qui toucheront le haut des culasses. A noter, sans grande surprise, la protection plus que limitée.

Comme je vous le disais précédemment, la Thruxton R cache de nombreuses traces de modernité sous une apparence rétro. Ainsi, vous disposerez de trois modes de conduite : Road, Rain et Sport. Le plus polyvalent est bien entendu le premier. Très rapidement, il nous permet de nous rendre compte de la rondeur du bicylindre avec des reprises présentes à tous les régimes et même les plus bas. Idéal pour un usage quotidien qui vous permettra de vous glisser et surtout de vous extraire du trafic urbain. Très agréable, la Thurxton s'apprécie surtout quand on engage le mode Sport. Ainsi, dès que les premiers virages se profilent, on sent bien que l'on n'a pas affaire à une Bonneville simplement équipée de bracelets mais bien plus que cela. Le châssis se comporte totalement différemment en raison de l'adoption d'une fourche plus verticale (22°8 au lieu de 25°5), d'une jante avant plus petite (17 pouces contre 18) et d'une monte pneumatique différente : Diablo Rosso Corsa.

Comme prévu, la faible largeur du réservoir et le poids réduit (env 200 kg soit 21 kg de moins que la Bonneville), il est très aisé de positionner cette Thruxton en entrée de virage. Attraper la corde est ainsi un jeu d'enfant, tout comme la mise sur l'angle. Forcément, cette facilité signifie plaisir et dans ce domaine, la Thruxton R est championne. Rigide, agile, notre café racer est donc ultra séduisante, mais aussi très efficace. Alors bien sûr, les vitesses de passage sont inférieures à celles d'une sportive pure et dure mais elles sont loin d'être ridicules. L'autre mot qui vient à l'esprit est sécurisante. Même quand la route se dégrade, celle-ci ne se désunit pas et ce malgré l'absence d'amortisseur de direction. Le freinage Brembo fait preuve de puissance, d'endurance mais aussi de progressivité.

Cette tenue de route réjouissante s'accompagne également d'un bicylindre particulièrement agréable dans toutes les situations ou presque. Mais c'est surtout quand on tourne véritablement la poignée d'accélérateur que l'on prend conscience de son potentiel. Le bicylindre de 1 200 cm3 développe respectivement désormais une puissance de 97 ch et un couple de 112 Nm à 4 950 tr/min, soit des augmentations respectives de 41 % et 62 % par rapport à la génération précédente. Bien aidée par un ride-by-wire très efficace, la poussée est forte mais régulière. Le tout dans une sonorité plaisante quel que soit le régime.