2. Essai - Tromox Ukko : bombinette électrique
Une fois passée la mise en route sécurisée de Ukko, au moyen du badge sans contact par NFC pour ce qui nous concerne, on profite d'une petite moto des plus énergique. Du moins si l'on opte pour le mode de conduite S, donc Sport. Deux autres sont à disposition : Dynaminc et Eco. Leur fonction ? Dégrader le couple disponible, ainsi que la puissance et ménager aussi bien le pneu arrière et sa propulsion que l'autonomie. Ainsi les performances sont-elles bridées et deviennent-elles bien moins intéressantes dans le cadre d'une utilisation ludique ou urbaine. Notamment parisienne, où disposer de toutes les ressources de cette petite bombe se révèle aussi agréable que nécessaire.
Afin de compenser l'absence de contrôle de traction, les accélérations entre 0 et 30 km/h sont proportionnées de manière à ne pas (trop) nuire à l'adhérence des pneumatiques CST, sans rien perdre de l'effet provoqué par la petite taille de l'engin et par la position de conduite (renforcement des sensations). Seul signe extérieur de provenance exotique, cette monte de pneus est suffisamment efficace et rassurante sur le sec. Elle risque par contre de l'être bien moins par temps de pluie. N'hésitez pas à les remplacer. Notamment pour gagner en confort.
Même "amoindrie", la primo accélération demeure copieuse et elle n'en est pas moins agréable, bien au contraire : elle renforce l'arrivée de puissance après 30/35 km/h, qui propulse alors très gaillardement au-delà des 60 km/h, arrachant un sourire de satisfaction et quelques regards médusés tout en prenant la tête au moindre démarrage devant les scooters de plus ou moins grosse cylindrée. Le tout sans polluer et avec un léger sifflement seulement. Tromox annonce même un 0 à 100 (si tant est qu'Ukkpo l'atteigne) en un peu plus de 4 secondes. Pas mal pour un équivalent 125, non ? Pour information, compte tenu du contexte parisien du lancement du modèle, nous n'avons pas pu vérifier les dires du constructeur ou de l'importateur.
Mais c'est quoi ce truc ? Une question qui nous fut souvent posée aux feux et lors des arrêts. C'est une vivacité et une énergie quasi addictives pour les déplacements urbains zélés, civilisée certes, mais aussi propres à la mobilité électrique et très bien servies par une partie cycle "réduite". Réduite, mais pas miniature (surtout au regard du Mino), et bien proportionnée. Sans oublier un moteur "maison", particulièrement énergique et… énergivore. Le tout servi par une esthétique sportive, séduisante et réussie. Une moto qui n'impressionne donc pas par son gabarit, mais par ses performances.
Les promesses d'autonomie sont cela dit à revoir à la baisse, surtout si l'on décide de tirer le plein potentiel de ce petit monstre. En l'absence de récupération d'énergie, point de frein "moteur", point d'espoir non plus d'augmenter la distance estimée (de manière précise), qui fond rapidement tout en s'adaptant au mode engagé. Selon nos estimations, nous aurions probablement tenu moins de 75 à 90 km en cas d'utilisation mixant usage forcené ("gaz" On/Off), ville, petites incursions sur axes rapides type périphérique, mais bien moins encore en cas d'autoroute à 110 (voie de droite et en limande, histoire de prendre l'aspiration des camions sans risquer de se faire pousser). Quant à l'utilité du régulateur de vitesse, disons que sur les routes de campagne à 80 km/h, on appréciera, sur les bouts de ligne droite en agglomération, ou pour rouler à 30 km sur un axe de la capitale, on essaiera. Simple à utiliser, il demeure anecdotique. Mais comme il ne manque rien à Ukko, on prend.
Un comparatif avec un modèle thermique, au hasard, un Honda MSX 125, plus petit de gabarit, ou un scooter de type N-Max 125, nous en dira un peu plus sur la pertinence du commuting en Ukko. Notamment sur la capacité à résister à de belles montées. Tromox revendique la capacité de grimper des côtes à 22 %. Et au-dessus, que se passe-t-il ? Est-ce que le moteur coupe, comme il le fait lorsqu'on le met en contrainte trop forte (pieds au sol, on le retient en accélérant et hop, c'est fait). Non, mais la consommation augmente sensiblement, tandis que les performances ne sont plus maintenues.
Niveau maniabilité, on s'en doute, voici un roadster des plus compact, furtif, prompt à se faufiler partout ou presque, quitte à se faire soulever (110 kg pour rappel), mais pas forcément doué pour ce qui est du franchissement, notamment de trottoirs. Ukko braque fort, tourne court, et justement, le frein coupant le moteur devient pénalisant lors des manœuvres : tantôt on coule, tantôt on ne relance pas comme on aimerait. Il faut travailler sur la coordination, surtout si l'on conduit déjà une moto ou un scooter thermique.
Ukko est donc un moyen de transport principalement urbain, performant et joueur, mais pas encore suspendu de manière confortable. Notamment du fait des pneumatiques qui ne compensent pas cette relative raideur. D'une part les modèles essayés étaient peu rodés, l'huile ne devant pas avoir commencé a réellement se laminer, mais d'autre part, on sent bien que la fermeté est de rigueur, histoire d'encaisser au mieux les accélérations et les freinages. À ce titre, le dispositif couplé nous est apparu d'une efficacité redoutable, n'hésitant pas à bloquer l'arrière pour quelques séances de dérive parfaitement mémorable et contrôlée, façon dérapage à vélo. Fun, même si pas très malin. Mea Culpa.
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