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Essai - Triumph Rocket III GT : née pour briller

Dans Moto / Nouveauté

Benoit Lafontaine

La Rocket III serait-elle la meilleure moto de 2020 ? Celle qui bouscule un monde bien établi déboule dans le jeu et chamboule tout. À l'heure où la puissance est au cœur de toutes les attentions, Triumph mise sur le cœur, justement. Et le plus gros de la production actuelle. Bilan ?

Essai - Triumph Rocket III GT : née pour briller

Bilan ? " À partir de 23 200 € ", pour commencer. Et ça, c'est déjà un critère de choix, un critère de sélection. Un de ceux qui piquent lorsque l'on craque. L'excellence à l'anglaise se paye. Moto sensation par définition, la Rocket III est la moto de tous les superlatifs. Elle est la plus grosse de la gamme, celle au plus gros moteur au monde pour une moto de production. Qui plus est un moteur Euro 5, s'il vous plaît ! Elle est aussi la plus imposante de son type chez les power cruiser, mais aussi et surtout, elle est une moto unique en son genre. Revoyez vos références, révisez vos préférences, bougez les curseurs vers le haut, Triumph vient de changer la donne !

Premier ou dernier des critères de choix, discutons déjà du tarif de la Rocket III. Il se justifie pleinement dès lors qu’on la regarde, aussitôt que l’on ressent intimement ce qui se dégage d’elle. Cette impression de puissance et de force, cette douceur intense cultivée par sa ligne, prennent le pas sur toute autre analyse. Sur toute rationalité. Aussi surprenante et décalée soit-elle, la Rocket III vous provoque au plus profond de vos instincts motards.

Essai Triumph Rocket II GT
Essai Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT

Elle vous titille. De par ses dimensions déjà. 150/47/240. Dans l'ordre, pneu avant, hauteur de selle, pneu arrière. C'est harmonieux, non, taille fine et basse, maintient agréable, ampleur et amplitude, le tout avec des gommes dignes d'un bobber gonflé. Le monobras sublime la jante arrière de 16 pouces dégagée par la sortie double de l'échappement côté droit. Côté gauche, un seul lui répond, soulignant un cardan mis en valeur comme jamais sur une moto. C'est sophistiqué et sobre, c'est particulièrement efficace, et on a beau regarder, on ne trouve aucune fausse note. Une diva sans les caprices, cette Rocket III.

Essai Triumph Rocket III GT

On savoure cet esthétisme du moindre instant, de la moindre pièce, au moindre regard posé. Sur quel que détail que ce soit. Sous quel qu’angle que ce soit, pas une fausse note. Un peu comme l’échappement et sa mélopée. Mais pour l’instant, elle est une beauté statique et muette.

On savoure le degré très élevé de finition, parfaitement symbolisé par les caches du bouchon de réservoir, celui du radiateur d'eau et par le bandeau aluminium inséré sur la longueur du réservoir de 18 litres. L'harmonie des couleurs des différents éléments et matériaux et surtout le bon goût général.

Si Triumph ne laisse rien au hasard et si rien ne dépasse ou ne vient perturber l'harmonie à bord, la Rocket III sait se montrer conciliante pour les accros de la prise USB : les ingénieurs en ont intégré une dans un compartiment pour smartphone intégré sous la selle, étanche et protégé par une petite trappe. Jusque sous la selle monobloc, l'ordre règne. Beau jusque dans ses entrailles, une fois encore.

Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT

Essai Triumph Rocket III GT

Cette Rocket III est un monument à elle seule. Un monument à plus d’un titre. Déjà. Encore, devrait-on dire, car la Rocket existe depuis maintenant plus de 15 ans. la III GT en est la nouvelle essence, la nouvelle naissance. Une étrange moto ou une moto étrange, à votre choix, au gabarit surprenant et hors standards à l'époque de sa sortie.

Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT

Le trois cylindres de plus grosse cylindrée au monde (2 458 cm3) est donc de retour, toujours plus gonflé (221 Nm de couple), toujours plus puissant (167 CV). Avec ses chemises dans lesquelles on passe le poing serré et une partie du bras, ses pistons énormes et ses trois échappements, elle est une promesse. Celle de ressentir. Elle a laissé de côté ses faux airs de Boss Hoss pour adopter un style unique, plus terre à terre, du moins plus près du sol, sans pour autant renier celle qu’elle fut.
Quoi qu'il arrive, si l'on ne sait pas que vous êtes sur une Rocket III ou sur une Triumph, c'est que l'on ne sait pas lire : la redondance fait partie de la manière de marquer les esprits. C'est chargé, mais on peut y trouver du charme.

Essai Triumph Rocket III GT

Essai - Triumph Rocket III GT : née pour briller
Essai Triumph Rocket III GT

Massive, elle l’est toujours, c'est un fait. Mais cette masse respire. Du haut de ses 320 kg, elle se pose. Et pas qu'un peu. Moins que la précédente version, cela dit, du fait de ses proportions si juste et de ses allures de roadster et non plus de custom, mais elle se pose. Son réservoir long se montre accueillant pour les jambes, tandis que l'on peut serrer entre les jambes toute la mécanique. Elle force le respect, celui qui ne cultive pas la distance pour autant, bien au contraire.

Elle en impose sans s’imposer, tandis que la hauteur de l’assise contribue grandement au sentiment de plein contrôle instinctivement ressenti. Elle est un roadster, même avec ses repose-pieds positionnés en avant. Des éléments au demeurant réglables sur deux autres positions, en recourant à des outils, cela dit.

Cette Rocket III n’intimide pas autant que l’on aurait pu le croire, le craindre. Surtout une fois que l’on s’en approche. Magnétique, elle attire et l’on se colle aisément sur la selle sans jamais avoir envie de s’en relever : l’assise est large, profonde, et le physique imposant de la moto s’oublie immédiatement. Qui l'eut cru ?

Essai Triumph Rocket III GTHumour. Sur son site officiel, Triumph résume la Rocket en 3 chiffres. 2 500, (cm3), 221 (Nm), 167 CV… et 40 (kg). Sont forts, ces anglais, non ? Remarquez, Boris Johnson, l'homme qui (se) rit du COVID-19 est leur premier ministre…

Mais revenons-en à notre Rocket III GT. Plus particulièrement à son instrumentation. Tel un œil de cyclope colossal s'ouvrant dès que l'on active le contact sans clef, elle vous regarde. À lui seul, ce tableau de bord participe à l'ambiance mécanique. Lorsque l'on navigue entre les menus et surtout lorsque l'on passe un rapport, les rouages s'animent. Un détail qui compte. Et un détail qui disparaît lorsque l'affichage s'inverse, lors du passage en mode nuit. Curieux, non ?

Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT

 

Essai Triumph Rocket III GT

Trois ambiances sont présentes, en fonction du mode moteur choisi depuis les commandes au guidon gauche. Le ride by wire offre la possibilité de choisir entre 4 comportements : Rider (mode personnalisable), Rain (pluie), Road (route), Sport (plein potentiel). On retrouve également un régulateur de vitesse aussi simple d'utilisation que pratique et utile. Sur toute la ligne, la Rocket III est une réussite : le guidon, suffisamment relevé, est particulièrement dégagé, tandis que l'on apprécie les durites de frein tressées plongeant vers les étriers Brembo Stylema, bien entendu à fixation radiale.

L'énorme fourche de diamètre 47 mm supporte le double optique avant, lequel propose des feux de jour et un éclairage LED. On apprécie également la présence d'un saut de vent suffisamment long pour protéger efficacement les cervicales. Avouons que la position rabaissée sur la selle positionnée bas et amplement creusée participe du confort aérodynamique. Un bon point, et surtout un point étayant l'appellation GT. GT, vous avez dit GT ? Et si l'on allait voir cela ?

Essai Triumph Rocket III
Essai Triumph Rocket III GT
Essai Triumph Rocket III GT
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Essai Triumph Rocket III GT
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Photos statiques : Bertrand Dussart - Photos action : Triumph

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