2. Essai - SYM Maxsym TL 500 : Redoutable !
Assurément, on se sent bien une fois en selle. Même si persiste une ambiance "légère" niveau instrumentation et plastiques d'habillage. De quoi rappeler que l'on n'est pas sur un scooter japonais, mais bel et bien taïwanais. La partie cycle, très métallique, contraste d'ailleurs sensiblement avec la partie "haute", apportant à la fois une impression de rigueur et de poids. Une construction robuste, la véritable marque de fabrique de SYM.
Le poids du Maxsym TL 500, justement, s'en ressent : 223 kg à vide (!) sur la balance, soit 5 kg de plus qu'un T-Max 530 et 13 kg de plus qu'un X-Max 400 tous pleins faits. En résulte un scooter maniable et bien posé au sol, mais légèrement moins agile que sa concurrence la plus rude. D'autant plus que le toucher de route est assez précis et suffisamment confortable, notamment grâce à des pneumatiques résolument sportifs : les Maxxis Supermaxx S3. Une marque elle aussi Taïwanaise, dont on apprécie diversement les productions sur notre territoire, du fait de pneumatiques souvent peu performantes sous la pluie. Heureusement, les routes étaient relativement sèches le jour de notre essai. Sales par endroits, mais sèches.
À propos de poids, la répartition des masses nous est apparue assez particulière, malgré les 50/50 annoncés. Avec un passager, elle semble même se déporter de manière trop importante sur l'arrière. De quoi obliger ce dernier à s'avancer lorsque l'on souhaite maintenir un bon rythme. Un point particulièrement sensible en duo, donc, du fait du mono amortisseur en position transverse. L'hydraulique mériterait peut-être lui aussi un petit ajustement. La précontrainte peut également être réglée plus ferme, tandis que la solution la plus simple consiste à s'avancer également sur le poste conducteur. On regagne en agilité et en rigueur.
Les passagers peuvent alors apprécier une posture rendue agréable par des repose-pieds escamotables et une assise correcte. Ne manque qu'un dosseret type sissy barre pour que le tableau soit complet et la route à deux parfaite. En solo comme en duo, restera donc à se placer correctement sur la selle pour ne pas trop alléger un avant directeur et sensible. Le mono-amortisseur nous est cela dit apparu de bonne qualité en d'autres circonstances.
Le voyage, une vocation pour le Maxsym TL ? N'exagérons rien : le sport fait partie de l'ADN du Maxsym TL, qu'on se le dise. À l'attaque, alors ? Pas tout de suite. Un premier constat s'impose. La largeur importante du tunnel central écarte les pieds, et l'étroitesse des flancs nuit quelque peu à la protection du bas du corps. Sans turbulences désagréables pour autant. Quant à la bulle, réglée haute, elle officie avec bonheur et bon air : on respire quand même derrière. Mieux vaut cela dit mesurer 1,70 m et plus pour ne pas l'avoir dans le champ de vision. La position basse ne sera obtenue qu'au prix d'une manipulation manuelle plus longue et fastidieuse impliquant quelques outils…
Les jambes sont exposées, donc, sans que l'on ne subisse de remontée d'air. Le marchepied frontal laisse dépasser la moitié d'un 42 fillettes en largeur, soit un peu plus encore que sur un Yamaha. En contrepartie de ces proportions, on peut poser facilement les pieds au sol. D'autant plus que la selle, déjà agréable de forme pour le fessier, profite d'une arcade favorable aux cuisses dodues. À sa pointe, on retrouve le capot de la trappe à essence et son châssis. C'est raide, mais ça passe. À l'extrémité du poste conducteur, un dosseret d'arrière-train plutôt sympa cale convenablement le fessier lorsque l'on recule en selle.
Pas de réglage de comportement moteur, pas d'assistance à la traction, mais un ABS, voici ce que propose en toute simplicité le Maxsym TL 500. Le levier gauche se montre d'ailleurs très ferme et écarté, tandis que celui de droite contrôle avec précision un ensemble à fxation radiale donnant entière satisfaction, tant au niveau de la puissance que du contrôle ou encore du déclenchement très tardif dudit ABS. On apprécie le contrôle offert et la très bonne performance du freinage assisté.
Les réactions du bloc moteur sont très agréables. Une fois encore, la moto n'est pas loin dans le ressenti offert par le bicylindre vertical de 465 cm3. Pour preuve, les petits coups de gaz permis par la transmission CVT et les réactions promptes lorsque l'on maintient les gaz. La souplesse et la force. Deux des caractéristiques du moteur que nous avons exploitées avec un plaisir certain.
Dès 2 500 tr/min, le Maxsym TL s'élance, pour trouver une véritable force une fois les 4 000 tr/min passés (50 km/h). 1 000 tr/min plus tard, on aborde le 100 km/h avec prestance. À 6 500 tr/min, le moteur a dépassé son couple maxi et n'a pas encore franchi le cap de sa puissance optimale. On est pourtant au-delà des vitesses autoroutières. L'allonge est encore bonne jusqu'aux 158 km/h que nous avons vu s'afficher avant les 8 750 tr/min, alors que le régime moteur atteint le bout de sa course. Pénalisé par sa puissance "modeste", le bloc peine davantage en montée. Il atteindra plus difficilement les 135 km/h maxi. Le prix à payer pour ce bon niveau de performances ? Une consommation nous étant apparue élevée au regard du nombre de kilomètres parcourus. Un demi réservoir apparemment selon la jauge sur le petit trajet de 60 km environ parcouru lors de cet essai.
À propos de régime moteur et de vitesse, jouer avec les affichages du compteur permet de choisir ce que l'on visualise et la manière de le faire, mais on a vite fait de s'arrêter sur l'une des configurations et de ne plus en bouger. Les couleurs pastelles, les dégradés de bleu sont assez intéressants, mais manque un peu de relief au regard du compteur en lui-même. On revient vite aux classiques et on oublie les informations concernant le compte-tours ou autre pour se concentrer sur l'essentiel. L'occasion de regretter l'emplacement de l'afficheur lorsque l'on n'utilise pas les fonctionnalités "gadget".
Ce comportement très volontaire permet d'adopter une conduite musclée, tout en se félicitant de la force des reprises et d'une puissance disponible à chaque rotation de poignet. La moindre sortie de courbe se transforme en partie de plaisir. En pleine confiance, tandis que le grip des pneumatiques n'est que très rarement pris à défaut, on profite pleinement d'une partie cycle de haut vol. Une fois encore, l'impression de conduire une moto s'impose. Certes, les roues de 15 pouces ne sont pas au niveau de stabilité ou d'amorti de celles de 17, mais on retrouve une précision dans la direction et un comportement neutre permettant d'aborder les courbes de manière très sereine et très rigoureuse.
Choisissez votre style de conduite, le Maxsym TL 500 s'y accorde. Prendre de l'angle ? Pas de problème, la garde au sol est importante, les pneumatiques ont un profil "pointu", et nous ne sommes pas parvenus à attaquer plus que l'ergot de béquille latérale, lequel protège le carter gauche. Des carters moins encombrants qu'à l'accoutumée sur les scooters dotés d'une transmission par courroie enfermée. Conduire pieds en avant ou pieds sur le plancher en jouant du bassin ? Cela se passe sans se poser de question. Envie de "sortir" du scooter ? Ouvrez la jambe, emmenez les épaules à l'extérieur et détendez vous… Ça va passer. Cette stabilité enviable est on ne peut plus appréciable : elle permet de rouler sport ou urbain, tout en bénéficiant d'un agrément GT niveau place réservée au conducteur.
Le revêtement de plancher se faisait un peu la malle sur l'un de nos modèles d'essai, du fait de son principe même de fixation. De même, son revêtement était simplement collé au double face sur sa semelle rigide. Espérons que ce soit bien là le signe d'une pré série. Pour le reste, nous avons particulièrement apprécié le comportement dynamique et la qualité des suspensions, même si celles-ci pouvaient encore s'attirer une petite critique concernant leur accord ou encore le travail de l'hydraulique : nos modèles étaient quasiment neufs et les routes parfois glissantes. Pour le reste, le Maxsym TL 500 n'a eu de cesse de nous convaincre.
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