Essai Schuberth SR1: un casque typé, exceptionnel, mais qui doit réviser sa copie
C'est sous la dénomination de SR1 que Schuberth entre par la grande porte dans les casques racing. Nous l'avons essayé durant 6 mois.
Touring, sport/ touring et désormais racing, l'équipementier bien connu des « roulent toujours » met une nouvelle corde à son arc en promettant de garder ses fondamentaux : un niveau sonore maitrisé et une finition à l'allemande. C'est après deux ans de boulot entrecroisé d'essais en soufflerie que le chapeau conçu à partir de celui de Schumacher est dévoilé à Cologne en 2010. Dévoilé oui, mais il a néanmoins su se faire désiré durant de longs mois avant de pouvoir être disponible… mais qu'importe il est désormais là et bien là.
CHAUSSE-PIED OU CRIC ? ET POURQUOI PAS LES DEUX ?!?
Schuberth a travaillé le look et le caractère sportif avec des grilles métalliques à chaque ventilation, un spoiler arrière modulable en 2 positions mais surtout une forme affinée à l'arrière pour une plus faible résistance à l'air.
Réputé pour son côté racing mais aussi pour sa difficulté d'enfilage, le Shoei Z-One fait ici figure d'équipement sport/ touring… pour vous dire la difficulté à faire passer l'allemand.
En vous demandant à chaque enfilage comment votre tête va pouvoir passer, vous espérez en secret que les mousses vont se détendre afin de faciliter cette tâche tant redoutée… ben non… vous jetterez un regard inquiet après chaque extraction pour voir si une oreille n'y est pas restée…
Racing dans l'enfilage il n'est absolument pas adapté à un usage routier qui obligera des passages que vos oreilles refuseront. Ne croyez pas pour autant qu'il est un calvaire sur la tête. Loin de là. Une fois chaussé le SR1 sait se faire docile voire confortable avec un dégagement suffisant faisant oublier à vos esgourdes leur mauvais traitement… mais interdisant néanmoins le port de lunettes !!! On appréciera la douceur des tissus micro-fibres 3D traités Coolmax tant confortables que rapides à sécher. Un vrai plus pour les pistards.
Le fait qu'il referme à l'embase a aussi pour résultat une baisse du niveau sonore interne. Silencieux en vue de l'efficacité des nombreuses ventilations, le SR1 l'est d'autant plus que Schuberth a équipé d'origine son casque d'un système (amovible) NRS efficace, permettant de jouer sur les décibels internes. Sachez qu'en option est proposé une version plus épaisse pour une meilleure obstruction auditive. Lors de votre achat, dans le carton, vous aurez aussi droit à un déflecteur de menton et à un second nasal, plutôt anecdotique...
DES VENTILATIONS EFFICACES
Particulièrement travaillées par l'allemand, les prises d'air sont de véritables bouffées d'oxygène une fois en mouvement. Air frais entrant et chaud sortant, le débit, quel qu'il soit, est bigrement impressionnant tant au niveau frontal que de la mentonnière. Efficaces, elles se montent aussi manipulables simplement, même ganté, à l'exception des latérales imposées au niveau de l'oreille en vue de gagner en appréhension du monde extérieur, qui ne nous ont pas convaincus. Hormis un bruit de sifflement très désagréable gommant tout autre son, ces dernières n'offrent aucun intérêt…
Schuberth n'a pas été avare sur le joint d'écran de type boudin, très efficace, interdisant purement et simplement à l'air mais aussi à l'eau de pénétrer. Complet, ce dernier permet une parfaite étanchéité de l'écran, revers de la médaille il est impossible de le clipser sans utiliser les deux mains et difficile de le faire ganté.
Ce qui aurait pu être un vrai plus se transforme ici en défaut d'autant plus que sa trop grande largeur vient à la longue se faire grignoter par l'ergot en charge de verrouiller l'écran.
Résultat une usure prématurée qui devrait passer en SAV mais indigne d'un casque de cette gamme… Au registre des mauvaises surprises on notera la perte du kit platine gauche sur le circuit de Portimao, peut-être due à un volume trop imposant de ce joint… allez savoir !!!
NÉ POUR LA PISTE
La grande force de ce SR1 est sa tenue de cap et son parfait maintien quelle que soit votre vitesse… jamais il ne m'a été donné de tester un casque aussi peu résistant à l'air !
Top, parfait, exceptionnel, les adjectifs manquent pour qualifier la tenue, l'équilibrage mais aussi la neutralité de comportement de l'intégral affichant 1329 grammes sur la balance (poids vérifié pour une taille S).
Le spoiler arrière offrant deux positions se propose de s'adapter aux caractéristiques de votre moto pour limiter les turbulences engendrées. Au ressenti difficile de dire si l'effet est bien réel tant sur route que sur piste, mais quelle que soit la position que vous choisirez le maintien se veut proche de la perfection.
Le champ de vision n'est pas mal non plus avec un format type 16/9ème en latéral. Dommage qu'il n'en soit pas de même sur la hauteur avec une partie supérieure de la coque qui a tendance à accrocher le regard.
Ceux qui rouleront sur route apprécieront le crantage en 7 positions de l'écran, permettant un ajustement précis et amplement suffisant au quotidien.
L'écran antibuée quant à lui prend son rôle au sérieux avec une efficacité difficilement critiquable, roulages hivernaux pluvieux ou non.
L'HEURE DU BILAN
Pauvre en coloris, capable du meilleur avec un comportement en dynamique qui n'a pu être pris en défaut durant nos 6 mois d'essai, le casque racing de chez Schuberth se montre impérial sur circuit mais aussi inadapté à un usage routier, interdisant le port de lunettes et de boucles d'oreille et pour cause...
Vraiment difficile à mettre et à enlever du fait de sa conception même, le SR1 peut cependant compter sur un système de ventilation abouti tant par le débit que par la manipulation.
Nous émettrons cependant des réserves au sujet des extracteurs latéraux qui devraient en théorie permettre de mieux appréhender le monde extérieur. A la place nous avons ressenti, une fois ouverts, une augmentation du volume sonore. Une fois fermé le couvre-chef se montre silencieux, même ventilations supérieures et mentonnière ouvertes.
Bien fini, notre casque d'essai s'est montré décevant sur la durée de vie de son joint d'écran percé à la fin de notre test, phénomène hélas non isolé. Plus rare si l'on en croit le fabricant, la perte du kit platine gauche serait un cas unique… espérons-le en vue du prix axé haut de gamme.
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