2. Livewire S2 Del Mar (2023) - Sur la route : la plus agile des motos électriques
Au moment de prendre le guidon de la Livewire S2 Del Mar, on prend conscience de sa hauteur avec la selle perchée à 825 mm. Quoi qu’il en soit, un pilote de 1,70 m pourra mettre le pied à terre à l'arrêt grâce à l'étroitesse de la moto. La position est plus relevée que sur la One, avec un guidon également plus large sur lequel sont intégrés les rétroviseurs qui offrent une excellente visibilité arrière.
Contact mis, la Livewire S2 Del Mar ne fait bien entendu aucun bruit. Elle reprend néanmoins le très original système de pulsation de la One qu'il est possible de régler plus ou moins fort, voire de carrément couper moyennant un passage en concession. Pas besoin d'engager un rapport, une fois la béquille relevée, la moto est prête à partir dans un silence de tous les instants. Car contrairement à la One, la Livewire S2 Del Mar est malheureusement dépourvue du son de turbine si réussi et si caractéristique de la marque à haute vitesse.
Dès les premiers tours de roues, on note immédiatement l'agilité et la légèreté de la moto, qui rend tout de même 50 kg de moins par rapport à sa grande sœur. Mode Éco activé, les accélérations sont déjà impressionnantes alors même que la puissance est bridée tout comme la réponse à la poignée des gaz. Pas déceptif pour un sou, celui-ci est parfaitement adapté à un usage quotidien et déjà suffisamment performant pour échapper aux pièges de la circulation en ville grâce au couple immédiat.
Après un passage sur autoroute mode Route activé, nous passons en mode Sport sur un parcours très roulant et parsemés de virages aux alentours de Barcelone. Sans surprise, les accélérations sont encore plus franches avec un couple de tracteur de 263 Nm, et le moteur de 84 ch semble capable de pousser à l'infini ou presque. Mais gare. À vitesse élevée, la Livewire S2 Del Mar peut aussi se montrer piégeuse à l'amorce d'un virage qui se resserre un peu trop vite. En effet, outre le profil des pneus qui délivrent peu d'informations et qui induisent une forte inertie avec un diamètre de 19 pouces, le système de freinage est vite saturé.
Il faut dire que la Livewire S2 Del Mar doit se contenter d'un unique disque à l'avant et à l'arrière, avec un étrier avant monobloc Brembo quatre pistons, et un piston à l'arrière. Ce dernier paraît d'ailleurs inexistant et mieux vaut alors profiter du frein moteur maximal qu'on paramètre via l'un des deux modes de conduite personnalisés. À l’inverse, le contrôle de traction est parfaitement dosé et l'électronique jamais intrusive.
Forcément quand vous lancez une horde de journalistes au guidon d'une telle moto, il est difficile d'établir un bilan en matière de consommation et d'autonomie. Pour autant, la Livewire S2 Del Mar a su encaisser ce traitement de choc, qui n'est en rien représentatif d'un usage quotidien. Affichant 179 km d'autonomie au départ, nous avons pu parcourir un peu plus de 90 km à rythme très soutenu et sans la moindre considération d'éco conduite. Avec 25 % d'autonomie restante, il s'agissait alors de recharger la moto via une Wallbox ou une prise secteur. Mais voilà, impossible de ranger le câble T2 en l'absence d'espace disponible sous la selle. De plus, si la question de l'autonomie ne se pose finalement pas vraiment (après tout elle est sensiblement la même que qu'au guidon d'une sportive dont on essore sans retenue la poignée), le temps nécessaire pour faire "le plein" est sans commune mesure.
Limité par l'espace disponible sur une moto, le chargeur embarqué plafonne à une puissance de 6 kW seulement. Il faudra donc patienter pendant 75 minutes pour passer de 20 à 80 % de capacité dans le meilleur des cas. Pas sûr que vos compagnons de balade aient la patience de vous attendre. Preuve supplémentaire que ce Flat Track électrique est avant tout destiné à une clientèle urbaine qui appréciera particulièrement son look.
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