3. Essai Honda Goldwing 1800 - La Route: La carte Gold
On lance la mécanique et le feulement du six cylindres à plat refroidi par eau calme les inquiétudes en distillant une mélodie à classer parmi les musiques d'ambiance rangées au rayon zénitude. Première enclenchée, on lâche l'embrayage en apnée et c'est parti. Etonnant, fabuleux, surprise ! La Gold s'élance en douceur et dès les premiers mètres, elle se fait oublier. Tout ce que l'on dit sur cette moto est donc vraie et on comprend maintenant pourquoi elle est la coqueluche des motos taxis parisiens. Confortable pour le passager oui, espace de rangements nombreux certes, mais aussi et surtout un comportement jouissif à basse vitesse.
La moto se faufile sans souci, se manie comme un vélo, et on prend très vite de l'assurance. Mécaniquement onctueuse, communicative, prévisible, c'est plus par sa longueur que par sa largeur qu'il faudra la gérer dans les files. Son poids se rappelle à votre bon souvenir uniquement lorsque l'arrêt devient inévitable ou lorsqu'il faut calculer le rayon de braquage. Autrement, jamais vous ne la sentirez dans les bras, les épaules ou les jambes. On se laisse porter et toute la concentration peut se focaliser sur l'anticipation. Un régal et après cette entrée en matière, on se précipite sur la Nationale pour continuer la fête.
Attaquer avec la Gold, c'est possible mais il faudra prendre en compte deux paramètres. Le train avant est un peu paresseux et il faut dont prévoir tandis que la garde au sol révèle ses limites. Et puis ça fait 400 kilos quand même à jeter dans les virolos, mais figurez-vous qu'une fois tout ça intégré, ça passe sans coup férir. On finit même par se dire que, décidément, rien ne peut vous arriver sur cette machine et l'osmose devient totale lorsqu'au fil des kilomètres, on cerne ses contours et on adopte le rythme idoine. Une allure qui peut rester suffisamment pêchu pour en surprendre plus d'un et effrayer la maréchaussée toujours aux aguets.
Le six cylindres est polissé, linéaire, et s'acquitte bien de sa tâche. On le voudrait néanmoins un peu plus explosif dans sa montée en régime, et il a la faculté de partir très bas. A revoir, un jour, avec un modèle débridé, donné pour dix chevaux de plus. La boite est aux normes, le freinage dual CBS est sans reproche et a tendance à faire oublier à la longue le levier avant pour privilégier la pédale. La voiture, encore ! Un bon point, aussi, sur le réglage à partir de la cabine de pilotage de la suspension arrière. On peut y trouver son bonheur à chaque configuration de la route ou en fonction du poids embarqué. Très Appréciable.
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