2. Essai Honda CB 500 F 2016 : le matelot breveté

Pas vraiment de surprise une fois à son bord. La position est plus droite et les mains légèrement plus écartées que sur le CBR. Ce qui est surprenant c'est qu'il s'agit presque de la même moto, mais le retour des confrères est tout à fait différent. Elle offre beaucoup plus de fun et plus d'agilité, comme quoi il ne suffit de pas grand-chose pour faire la différence.

En revanche, cette position plus droite rend la moto moins confortable et plus fatigante. Plus en appui sur les fesses, la selle n'est pas très confortable pour les longs trajets et une certaine tension se crée dans les avant-bras, si on est un tant soit peu tendu (circulation dense par exemple). Pas de soucis sur les déplacements à l'arrêt et on notera en plus l'allégement de la moto grâce au travail sur le pot d'échappement.

La prise en main est instinctive et immédiate, le guidon plus haut donne moins d'inertie à l'avant de la moto, ce qui permet de beaucoup plus jouer et corriger facilement la moto. Un certain confrère d'ailleurs s'amusera à me prouver que 47 chevaux du petit roadster suffisent largement pour faire partir la moto en Wheeling (mais chut, il ne faut pas le dire trop fort !).

Le roulage s'enchaîne sur des routes montagneuses, particulièrement propres avec des enchaînements de petits virages et très peu fréquentées. Un terrain qui se révélera particulièrement propice pour la CB qui virevolte au moindre coup de guidon. Inutile de s'acharner sur les cale-pieds et sur le placement du corps, un regard et c'est parti. Si la position se révèle plus fun à rouler, cette machine n'en est pas moins sécurisante. Elle pardonnera très facilement les écarts de conduite et la maltraitance des commandes. La monte 120/70 à l'avant et 160/70 à l'arrière augmente son agilité.

Avec le bicylindre, la CB s'en sort avec les honneurs et montre une bonne homogénéité globale. Une fois bien en main, celui-ci pourrait se révéler insuffisant sur les relances, surtout en sortie de courbe ou sur un dépassement un peu hasardeux (attention de prendre son élan). Avec une plage d'accélération de 5000 à 8000 tr/min pour le max de puissance, il ne faudra pas non plus se faire d'illusion sur les qualités sportives d'une telle conception, n'oublions pas qu'il s'agit d'une conception de première moto. Mais bien géré, il y aura déjà de quoi s'amuser un peu. Les suspensions sont saines, ni trop dures, ni trop fermes, mais devront probablement être ajustées pour des conditions en duo ou bien pour un chargement.

Sur les portions rapides, soyons clairs, ce n'est pas du tout son terrain. Le manque de protection vous en fera voir dans le casque dès que l'on dépasse les 120km/h et le roulis du vent sera fatigant. Heureusement qu'elle maintient le cap sans trop de mouvement parasite.

Dernier point, le système de freinage est aussi simple et facile à manier que le reste de la moto. D'un côté, la possibilité de régler le levier pour les petites mains et de l'autre le simple disque hydraulique de 320 mm avec étrier 2 pistons est progressif et suffisant. On notera que le travail de l'ABS est bon et n'a pas une seule fois interféré sur les freinages appuyés.