Essai - Harley-Davidson CVO Street Glide (2023) : entre tradition et haute technologie
Avec le Milwaukee Eight 117 (1923 cm³) que nous avons précédemment dégusté en touring, pardon, « Grand American Touring » sur une Street Glide et dernièrement en custom, pardon, « Cruiser » sur Breakout, Harley Davidson se maintient au sommet du genre. Mais comme ça ne suffit pas la Motor Company lance un twin encore plus gros dans des touring de luxe : la Street Glide (et Road Glide) CVO au moteur de presque 2L.
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Note
de la rédaction
14,9/20
Contrairement aux apparences, l’immobilisme n’est pas de mise chez Harley Davidson: année après année, millésime après millésime, norme après norme, tout en gardant ses spécificités traditionnelles comme l’architecture bicylindre en V à 45° avec vilebrequin à maneton unique, bielle à fourche et bielle classique, arbre à came latéral et distribution culbutée, poussoirs hydrauliques, refroidissement par air, boite de vitesse séparée, transmission, finale par courroie, le gros V Twin évolue et se réinvente avec de nouveaux moteurs, souvent lancés sur les prestigieux modèles de luxe issus du service CVO (Custom Vehicule Operation) avant d’être déclinés en grande série quelque temps plus tard.
Il ne s’agit pas d’un moteur à refroidissement liquide à proprement parler puisqu’une panne du système n’entraîne pas la destruction des joints de culasse, mais en plus de l’habituel radiateur d’huile, nous trouvons un radiateur d’eau plutôt conséquent qui s’accompagne d’un vase d’expansion très bien intégré et d’un ventilateur, très sollicité !
Cette refonte mécanique s’accompagne d’un système de déphasage de la distribution, dit VVT (Variable Valve Timing)… Qui a peu à voir avec les technologies de déphasage des arbres à cames en tête des moteurs plus sportifs (Ducati, Harley Davidson Revolution…), et le système à doubles cames des arbres à cames d’admission BMW.
Sur le Milwaukee Eight Harley Davidson, VVT ou non, un seul arbre à cames comportant 4 cames commande le mouvement des soupapes (chaque came commande le duo de soupapes d’admission ou d’échappement de chaque cylindre). Il ne s’agit donc pas ici d’augmenter ou de réduire le temps d’ouverture simultanée des soupapes d’admission et d’échappement (croisement des soupapes, ou overlap en anglais) en modifiant le diagramme de distribution, ni d’utiliser une came pour les bas et moyens régimes et une autre came pour les hauts régimes (comme chez BMW) : le VVT de ce big twin décale le tout en permanence sur 40° d’angle de rotation du vilebrequin (20° d’angle d’arbre à cames). Une latitude importante permise par la course longue des pistons. Le but recherché est sans doute de moduler l’ouverture des soupapes d’admission, agir aussi sur les soupapes d’échappement n’étant probablement pas nécessaire sur ce moteur finalement peu poussé. Le constructeur ne revendique d’ailleurs qu’un bénéfice en termes de consommation « de 3 à 5 % en usage courant comparé à une moto similaire motorisée par un Milwaukee Eight 117 ». La Street Glide CVO 121 consomme 6 l / 100 km contre 6,1 l / 100 km pour la 117 (test norme EU 134/2014) et ses émissions (norme EU 134/2014) passent de 142 g / km (SG ST 117) à 140 g / km ! Ce VVT permet aussi sans doute d’adoucir le fonctionnement du moteur car l’arbre à cames utilisé est plus agressif que celui d’un moteur 117 ci mais le 121 est très souple et incroyablement rempli à tous les régimes… Nous y reviendrons. Cette CVO reçoit aussi une électronique plus évoluée qui s'illustre par l’arrivée d’une gigantesque dalle TFT tactile couleur de 12,3’’, soit plus de 30 cm.
Donc encore plus grande que celle de la BMW R 1250 RT 2021. Cet écran peut présenter trois affichages différents.
Et les possibilités d’adaptation du caractère moteur sont conséquentes : on peut désormais sélectionner l’un des trois modes de conduite prévu par Harley Davidson (Sport, Road et Rain).
Ou personnaliser chacun des deux modes de conduite customisables qui donnent le choix entre 3 cartographies moteur différentes (de même puissance mais de caractère différent).
Puis 5 niveaux de réponse moteur à la poignée de gaz et 5 niveaux de frein moteur : 45 combinaisons sont ainsi possibles.
On peut aussi régler le traction control optimisé en virage.
De même que le niveau d’intrusivité de l’ABS optimisé en virage.
Cette machine reçoit également un anti blocage de la roue arrière au rétrogradage (optimisé en virage), dit MSR chez d’autres constructeurs, l’assistance au démarrage en côte, le système de surveillance de la pression des pneumatiques, l’alarme et le démarrage sans clé font partie de la dotation de série et coté connectivité, Apple CarPlay est disponible mais son utilisation nécessite l’usage d’un système de communication de casque.
Si vous ne souhaitez pas appairer votre smartphone à la moto, ou si votre appareil est Android, un système de navigation efficace et ludique est intégré ainsi que la radio doublé d’une sonorisation Rockford Fosgate composée de multiples haut-parleurs et d’un ampli 4 voies de 500 W est pour le moins surpuissante !
Ce modèle s’équipe de marche pieds, poignées, sélecteurs double branche, pédale et leviers tout droit issus du catalogue Screamin’ Eagle.
La contenance du réservoir atteint 23 l et le bouchon, désormais sur charnière, ne ferme pas à clé (notez que les pinstrip sont réalisés à la main).
Enfin de nouveaux commodos plus agréables à l’œil et rétro éclairés apparaissent sur cette moto.
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