Essai - BMW F 900 GS (2024) : la meilleure des GS
Vous aimez les trails ? Vous cherchez une moto pour tout faire et bien le faire ? Alors cette F 900 GS tape dans le mille. Enfin dans le 895 cm3. Véritable intermédiaire entre les moyens et les gros trails, nous sommes allés l'essayer sur les routes des environs de Malaga, terrain de jeu tout indiqué pour condenser tous les types de routes possibles. Voici notre premier test ride de la F 900 GS. Une moto qui fait mal et ça fait du bien !
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Note
de la rédaction
15/20
Si l'on ne vous avait pas dit qu'il s'agissait de la nouvelle BMW F 900 GS, auriez-vous deviné que la moto que vous avez devant les yeux porte l'hélice ? Pas forcément. Il faut un œil averti pour reconnaître l'origine de ce trail séduisant et intriguant.
L'optique avant repris à la G310 GS est un indice, mais le bâti arrière tubulaire effilé comme les proportions de la moto perturbent.
Il faut s'approcher pour apprécier la qualité de l'assemblage, reconnaître immédiatement l'instrumentation TFT 6,5" interactive (connectivité smartphone via l'application Motorrad Connectivity) et ses commandes à la main, ou encore percevoir la provenance de ce nouveau modèle de la marque allemande.
Niveau design, le français Vianney Selosse a œuvré dur pour amincir la ligne tout en devant faire de nombreuses concessions financières ou techniques. Le résultat est en totale rupture avec le style de la 850 GS, reflétant efficacement la perte de 14 kg annoncée par la marque, tandis que les éléments d'habillage du nouveau réservoir de 14,5 litres (contre 15 litres sur la 8 750), lui offrent une ligne plus fluide et plus sportive à la fois. Un réservoir en "plastique" et non plus en métal, permettant d'économiser gros sur la balance.
Nous avons particulièrement apprécié le souci du détail, notamment celui porté à la protection des clignotants à Led arrière, qui font aussi office de feux : une petite pièce enserre leur base afin de les protéger en cas de chute et plus vraisemblablement de coup de botte (lorsque l'on monte sur la moto) ou de passage à proximité ou encore de parking dans un endroit étriqué. Ceux qui ont souvent démonté les clignos déboîtés de leurs Triumph ou de leur Yamaha comprendront l'intérêt.
Un équipement judicieux, mais soumis à options
Ce qu'il est moins évident de constater, c'est l'augmentation de la cylindrée de 42 cm3 et la présence de pistons forgés, ainsi que la puissance ou encore le couple, tous deux revus à la hausse. Et pas qu'un peu : le bicylindre de 895 cm3 affiche désormais 105 ch (77 kW) à 8 500 tr/min (soit dix de plus que sur la 850 et 250 tr/min seulement plus tard que précédemment), et un couple de 93 Nm légèrement plus élevé, obtenu à 6 750 tr/min, soit 500 tr/min plus tard que précédemment. Par contre, il est plus présent et plus rapidement dans la courbe du moteur, signe également d'une refonte. D'origine, d’aucuns apprécieront le silencieux Akrapovic particulièrement fin de ligne et à la sonorité profonde des plus flatteuse et séduisante, tandis que l'on note la prouesse permettant de faire totalement oublier catalysation. Un petit sabot habille le bas moteur et l'épargne des chocs inférieurs. Enfin, le rapport de boîte de la 2nde a été revu.
Autre équipement d'origine sur cette moto : Une prise USB placée en avant côté droit, une prise 12V, les poignées chauffantes et les pare mains. Ceux-ci sont davantage là pour protéger du froid et agrémenter le look que pour se montrer robustes en cas de chute, mais nous les avons appréciés au moment de faucher les herbes hautes et buissons en bord de route lors de prises d'angle… Il devrait en être de même en cas de rencontre avec un rétroviseur lors d'un hypothétique remonte file. Les commandes à la main sont en tout cas bien épargnées. Le levier du maître-cylindre de frein Brembo en sait gré, lui qui commande deux étriers à deux pistons et fixation axiale.
Curieux, le passage des durites de frein et d'ABS Pro est complexe : on voit 3 durites là où habituellement une seule suffit. La puissance appliquée sur les disques de 305 mm de diamètre est en tout cas largement suffisantes pour démontrer leur efficacité. De fait, l'ABS Pro est une véritable usine à gaz complétée par le freinage dynamique. Il prend aussi bien en charge le freinage sur l'angle que la répartition du freinage et rend impossible d'accélérer involontairement lorsqu'un freinage d'urgence est détecté… Enfin, si le levier de frein est réglable en écartement, ce n'est pas le seul : les commandes aux pieds ont elles aussi droit à une hauteur réglable, permettant de basculer rapidement en mode surélevé pour la pédale de frein. De quoi favoriser la conduite debout avec des bottes Enduro.
Les options en renfort
Le contrôle de traction fait partie de la dotation de base. Il est rapidement désactivable via un raccourci au guidon, mais seuls deux modes de comportement sont accessibles de base, qui influent sur le niveau de réactivité du moteur à l'accélération (sans câble). Rain et Road sont les seuls disponibles de base. On ne retrouve les modes Dynamic, Enduro et Endruo Pro qu'en option, dans le pack Dynamic. Le mode Enduro Pro dispose ainsi de la possibilité de désactiver l'anti blocage à l'arrière de manière permanente et d'adapter le comportement l'ABS à l'avant pour en repousser au maximum l'entrée en action. Quant à Dynamic, il est particulièrement intéressant si vous appréciez la conduite sportive, grâce à une réactivité renforcée et des montées en régime optimisées. Pour les petites routes que nous avons rencontrées, il était particulièrement judicieux, surtout assujetti à un accélérateur sans câble plutôt réactif et offrant un retour suffisant.
Pour la France, le nombre de packs disponibles est restreint à trois : Pack Dynamic (560 €), Pack Finition Pro (2 000 €) et Pack Enduro Pro (1 445 €). Dans cet essai, nous détaillons le second, qui correspond peu ou prou au modèle que nous avons essayé. Une moto orientée tourisme et usage multiple, donc confort. Nous avons également testé une F 900 GS équipée des suspensions Enduro. Elle est l'objet du second essai, réalisé en off road "moyen". Le "style Passion" de notre modèle d'essai, c’est-à-dire le coloris jaune dénommé Sao Polo, est en option et facturé 235 €. Ce n'est pas excessif, surtout au regard des 455 € du style Trophy, celui qui sera sûrement le plus vendu. Curieux, tant il ressemble à ce que propose Honda sur ses Adventure Sports.
Le pack Dynamic comprend… les modes de conduite Pro (donc Dynamic, Enduro et Enduro Pro) et le shifter bi-directionnel. Autant dire que cela fait cher le passage des vitesses moteur en charge. En effet, les modes de conduite sont électroniques et ne changent donc rien à ce qui est implémenté d'origine. "Pire", le mode Enduro Pro est vendu pour n'être pertinent qu'avec des pneus enduro (+50 € à la commande) et donc dans la terre. Soit. Il faut donc opter pour une monte pneumatique à crampons et avoir envie de tâter plus régulièrement du chemin que de l'autoroute pour le rentabiliser réellement.
Le pack Finition Pro comprend pour sa part le Pack Dynamic plus des options de confort, principalement, au nombre desquelles le démarrage sans clef (qui prend également en charge le bouchon de réservoir), le régulateur de vitesse toujours aussi facile à utiliser, le capteur de pression des pneus bien pratique (notons au passage que la béquille centrale permettant d'entretenir plus facilement la moto/les pneus est en option) et une alarme, tandis que l'on retrouve une très intéressante chaîne Endurance M renforcée et durable, limitant les entretiens, ainsi qu'un pré câblage du système de navigation fourni par Garmin. Enfin, l'Appel d'urgence intelligent est inclus. Ce dispositif permet une assistance automatique en cas d'accident (appel au centre d'aide BMW), ou une activation manuelle si l'on se trouve sur le lieu d'un accident. Cet appel permet en outre de localiser la moto une fois qu'il est activé.
Le pack Enduro Pro, quant à lui est comme son nom l'indique particulièrement spécialisé. Si BMW indique un "châssis sport", ce kit influe essentiellement sur l'amortissement et sur les éléments montés. La fourche Showa de 45 mm de diamètre est entièrement réglable et profite d'un revêtement spécial doré ainsi que d'un traitement au nitride de titane, tandis que le mono amortisseur arrière ZF, à bombonne séparée, propose deux molettes correspondant à un réglage de son comportement à basse et à haute vitesse. Les débattements de 230 mm à l'avant et 215 mm à l'arrière sont identiques à ceux des éléments d'origine. Afin de renforcer le caractère off road de la moto, le guidon, de couleur noire, est rehaussé de 24 mm afin d'être plus aisément pris en mains lorsque l'on conduit debout. Si vous n'en disposez pas déjà, la chaîne M Endurance est également intégrée à la proposition.
Bon, voici que nous avons effleuré le configurateur BMW et les options à la pelle. L'appel de la route est là et pour tout dire, cette moto fait bien moins intimidente que par le passé. Il nous tarde de voir si elle a bien profité de tout cet accastillage.
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