En Europe, les électriques et PHEV font flop, les hybrides sont au top
Les chiffres de ventes du mois de juillet au niveau européen sont tombés. Et dans un marché qui stagne à + 0,2 %, les voitures électriques chutent de 10,8 % et les hybrides rechargeables (PHEV) de 14,1 %. En France, les VE progressent toujours mais... très peu.
Photo BELPRESS/MAXPPP
L'ACEA (Association des constructeurs européens d'automobiles) a publié hier les chiffres de vente pour le marché européen, sur le mois de juillet 2024. Et pour commencer, la croissance globale du marché, si l'on peut parler de croissance, est pour le moins timide, avec + 0,2 % par rapport à juillet 2023 (852 051 exemplaires immatriculés contre 850 068). En France dans le même temps, le marché plonge de 2,26 %, pour rappel.
Sur les 7 premiers mois de l'année, la progression est toutefois plus forte, avec + 3,9 %. Mais ce qui nous intéresse ici, ce sont les chiffres de la répartition des différentes énergies. Et plus particulièrement, celui qui concerne les véhicules électriques (VE). Un chiffre que l'on suveille depuis le début de l'année. Pourquoi ? Parce qu'il ne correspond pas aux prévisions faites les années précédentes.
Vous aviez parié sur une progression notable des VE ? Perdu ! Vous étiez persuadé que les VE n'étaient qu'un feu de paille ? Gagné ! Enfin, c'est très exagéré, mais on peut dire sans peine que l'objectif de décarboner le parc automobile, et d'arriver à 100 % de VE en 2035, ne sera pas atteint à ce rythme. Surtout que l'on ne parle plus de croissance ralentie, mais bien de décroissance.
En effet, concrètement, entre juillet 2023 et juillet 2024, la part de marché du VE est passée En Europe de 13,5 % à 12,1 %, soit une chute de - 10,8 % (102 705 exemplaires vendus contre 114 600 en 2023). Principal responsable de cela, le marché allemand, qui dévisse de 35,5 %, passant de 20 % de part de marché à 12,9 % ! Une hécatombe que des pays comme la Belgique (+ 44,2%), les Pays-bas (+ 8,9%) n'arrivent pas à compenser.
La France, elle, est en juillet contributrice positive à la croissance des VE par rapport à 2023, mais dans une toute petite proportion : + 1 % seulement.
Et depuis le début de l'année, le VE n'est pas non plus dans le vert. La part de marché est en effet passée sur les 7 premiers mois de 13 % en 2023 à 12,5 % en 2024. Pour la France, nous sommes passés depuis de janvier de 15,2 % en 2023 à 16,9 % en 2024, marquant tout de même une progression, à contre-courant de l'Europe dans son ensemble.
Même remarque pour les hybrides rechargeables( PHEV). Leur part de marché est passée de 7,9 % en juillet 2023 à 6,8 % en juillet 2024 (- 14,1 %). Et depuis le début de l'année, les PHEV représentent 6,9 % des vente, contre 7,5 % sur les 7 premiers mois 2023.
Des VE en berne, maus des hybrides en super forme !
Mais à qui donc profite cette désaffection du VE au niveau communautaire ? Eh bien... Aux hybrides pardi ! On veut bien sûr parler des hybrides simples, et des micro-hybrides, qui sont mis ensemble dans les chiffres européens.
Leur part de marché en juillet 2024 est de 32 %, soit 273 003 immatriculations, contre 25,5 % en juillet 2023. Une progression de + 25,7 %. Les quatre plus gros marchés européens connaissent d'ailleur des progressions à deux chiffres de cette énergie : la France (+47.4%), l'Espagne (+31.5%), l'Allemagne (+22.4%), et l'Italie (+17.4%).
Depuis le début de l'année, les hybrides représentent 29,6 % des ventes, contre 25,1 % sur les 7 premiers mois de 2023.
Quant aux traditionnels diesels et essence non hybridés, leur destin se scelle petit à petit. Ils représentaient respectivement en Europe 12,6 % et 33,4 % en juillet 2024, contre 14,1 % et 35,9 % en juillet 2023. Et sur l'année, ils passent respectivement de 14,5 % et 36,9 % en 2023, à 12,8 % et 35,1 % en 2024.
Cette soupe de chiffre est peut-être un peu indigeste, mais elle signifie tout de même quelque chose. Les consommateurs européens, dans leur ensemble (et sauf exception) se détournent des VE (et des thermiques !), au profit des véhicules hybrides, c'est très clair. L'arrêt des subventions en Allemagne y a contribué pour beaucoup et donne le signal à la France : si les subventions cessent, les ventes arrêteront de progresser, déjà qu'elles progressent très peu.
La technologie hybride est donc celle qui est plébiscitée. Il est vrai qu'elle représente un bon compromis entre simplicité d'usage, baisse de consommation et donc des émissions de CO2, et fiabilité. Sans parler de l'absence de questionnement sur l'autonomie et le recharge...
Comment vont réagir les autorités européennes à terme face à ce constat ? La clause de revoyure sur les 100 % électriques en 2035, c'est en 2026...
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