Déploiement de bornes électriques: vite, le turbo!
Alors que les Français achètent de plus en plus de modèles électrifiés, le nombre de bornes électriques accessibles au public continue de patiner.
La bonne nouvelle pour commencer : bien aidés par une offre qui s’étoffe et par les multiples aides à l’achat s’appliquant aux véhicules dits « propres », les Français optent de plus en plus pour des modèles électrifiés.
Dans un marché auto en baisse de 21% au premier semestre (par rapport aux chiffres 2019) , les modèles électriques et hybrides rechargeables auront vu leurs immatriculations augmenter respectivement de 344 et 907% (!) sur la période.
On relève au passage que les modèles électriques, dont la clientèle se compose à 50% de particuliers, séduisent même davantage que les hybrides rechargeables (25% de particuliers seulement) : 72 454 unités écoulées pour les premiers, et 71 708 pour les seconds.
Même si l’on partait d’assez bas, une dynamique verdoyante est bel et bien enclenchée et ne va cesser d’accélérer dans les mois et années à venir.
Le problème, dans tout ça, est que le déploiement du réseau de recharge ne suit clairement pas la cadence. Alors que les pouvoirs publics claironnent l’objectif de 100 000 bornes électriques accessibles au public à la fin 2021 (et ont notamment débloqué cette année 100 millions d'euros pour favoriser le déploiemlent de bornes sur autoroute), le dernier pointage opéré par l’Avere-France (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique) fait état de 33 363 bornes accessibles.
Si on atteint les 37 000 en fin d’année, il faudra s’estimer heureux. Des difficultés d’approvisionnement en matériel au manque de main d’œuvre, en passant par une multiplicité d'acteurs et de normes qui complexifient une tâche déjà immense, les raisons de ce retard sont multiples.
Certes, 90% de la recharge s’opère à domicile ou sur les parkings d’entreprises, ce qui permet finalement aux usagers de circuler sans difficulté au quotidien. Par contre, les choses se corsent dès que l’on envisage de longs trajets.
Les constructeurs font le job, mais...
L’Union Française de l’Electricité (UFE) indique que 45 % des axes autoroutiers ont connu une augmentation du nombre de points de recharge au cours du premier trimestre 2021, pour atteindre les 710 bornes au 1er juillet (+48% en 6 mois).
Mais l’organisme rappelle dans le même temps que « parmi les autoroutes équipées d’au moins une borne rapide, seuls 8 axes, soit moins d’un quart, disposent au 31 mars 2021 d’un taux d’équipement des aires de service en IRVE (Infrastructure de recharge de véhicule électrique) égal ou supérieur à 50 %, en ligne avec l’objectif de fin 2021. »
Et l’Avere-France de renchérir en précisant que « la part de points de recharge rapide stagne malgré la demande forte de ce type de puissance par les conducteurs effectuant des trajets long ».
Alors que les constructeurs font largement leur part du travail en proposant de plus en plus de véhicules électrifiés, il y a urgence à ce que les pouvoirs publics français et européens accélèrent la cadence en matière de déploiement des infrastructures.
Selon l’Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), il faudrait atteindre l’objectif d’un million de points de charge à travers l’Europe à l’horizon 2024 (soit près de quatre fois plus qu’aujourd’hui) et de trois millions en 2029. On est encore loin du compte.
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