Denis Le Vot, directeur général de Dacia : "nous n'avons pas changé, c'est le marché qui a changé"
LES GRANDES INTERVIEWS DU MONDIAL DE L'AUTO - Plus "essentielle" que "low cost", la marque franco roumaine n'arrête pas de conquérir de nouveaux clients et ses ventes ont doublé en l'espace de cinq ans. Son patron livre explique cette réussite et se projette dans l'avenir.
L’automobile est morose mais pas lui. Et pour cause. Dans un univers ou les ventes sont en baisse, ou l’électrique n’est plus ce qu’il était, et que globalement l’avenir de la filière est au gros temps, Denis Le Vot a le sourire.
Élu homme de l’automobile de l’année, il est le directeur général de la plus grande réussite automobile européenne des vingt dernières années : Dacia, et nous l’accueillons dans le cadre des grandes interviews réalisées sur le stand Caradisiac du Mondial de l’automobile.
Mais qu’est-ce que Dacia aujourd’hui ? Une marque low-cost ? Il suffit d’examiner les derniers modèles, du Duster au Bigster, pour s’apercevoir que ce n’est plus le cas, du point de vue des tarifs comme de celui de la qualité. Mais la marque n’est pas généraliste pour autant. « Elle est essentielle » explique son patron qui égraine le chemin parcouru depuis la création de la Logan jusqu’à ce jour. Depuis cette période ou le client Dacia était celui qui ne pouvait pas s’offrir une voiture neuve, sauf si c’était une voiture franco roumaine.
De 300 000 à 600 000 ventes annuelles
Deux décennies plus tard, la donne a changé. « Mais pas Dacia. Cest plutôt le marché qui a changé. En cinq ans, les prix des généralistes ont beaucoup augmenté. De notre côté, nous sommes passés de 300 000 ventes annuelles à 600 000". La marque est toujours la moins chère et ses prix évoluent quand ceux des autres explosent. Le nouveau Bigster serait, selon lui dans cette lignée. « Aujourd’hui, ce segment des SUV C représente 2,8 millions de ventes en Europe. Mais quand ces clients qui ont acheté une de ces autos vont le renouveler, ils vont s’apercevoir que les prix ont terriblement augmenté. Alors nous lui proposons la solution Bigster. »
Mais le nouveau SUV Dacia, du long de ses 4,60m, s’il commence à 25 000 euros, se vend plus cher lorsqu’il est bien équipé. Et si le Bigster place ses roues dans celles du Duster, ce sont ces finitions hautes qui pourraient représenter la majeure partie des ventes. « 80% des Duster vendus sont les modèles les plus équipés » précise Denis Le Vot.
Un modèle 7 places ? Trop cher à fabriquer et donc à vendre
Sauf que les clients du nouveau modèle n’auront pas droit aux 7 places qu’une telle auto pourrait offrir. Une manière de ne pas faire baisser la cote du Jogger, une autre Dacia qui, quant à elle dispose d’une troisième rangée ? « Du tout » corrige le patron. Une troisième banquette augmente, entre autre le poids, et nous obligerait à modifier le train arrière ». Un surcoût qui se ressentirait dans l’addition finale.
Mais si le présent de Dacia est le Bigster, thermique et hybride, l'avenir de la marque sera également électrique, au-delà de la Spring. Pour ce faire, Denis Le Vot se projette fin 2027 avec une citadine polyvalente électrique. Une Sandero EV ? « Il est beaucoup trop tôt pour définir son nom ». Mais le rendez-vous est pris.
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