Contrôle technique : les utilitaires, des véhicules (presque) comme les autres
Face au contrôle technique, les véhicules utilitaires sont soumis aux mêmes règles que les voitures. Avec tout de même une particularité : qu'ils appartiennent à un professionnel ou à un particulier, ils doivent passer un contrôle anti-pollution tous les ans.
Tout commence en 1986. Cette année-là, l'Espagne et le Portugal entraient dans l'Europe, Tchernobyl envoyait son nuage à nos frontières et le contrôle technique s'imposait dans la vie des automobilistes. Presque en douceur, puisque ce contrôle sans obligation de réparation ne s'imposait que pour les véhicules de plus de cinq ans faisant l'objet d'une transaction. Six ans plus tard, le 1er janvier 1992, tout le monde y passe. Le contrôle technique devient périodique et obligatoire pour tous les véhicules de plus de cinq ans n’excédant pas 3,5 tonnes. Bien sûr, cette mesure fait grincer quelques dents, c'est assez classique. Mais l'objectif est louable : purger le parc automobile des épaves roulantes pour améliorer la sécurité routière et limiter la pollution. Les années passent et le contrôle, évoluant au fil des ans, s'inscrit dans les habitudes des automobilistes.
Au contrôle tous les ans
Le premier contrôle périodique est à faire au cours des six mois précédant les quatre ans de la première mise en circulation du véhicule. Les véhicules utilitaires ne dérogent évidemment pas à cette règle. Mais ils ont droit à une spécificité : depuis le 1er janvier 1999, les véhicules utilitaires légers de plus de 4 ans sont soumis à un contrôle anti-pollution annuel. Ce contrôle complémentaire doit avoir lieu dans les deux mois qui précèdent la date anniversaire du contrôle classique, ou de la contre-visite. Pour un contrôle technique effectué le 1er juillet 2018, la visite complémentaire devra être effectuée ente le 1er mai et le 30 juin 2019.
Ce contrôle concerne uniquement les émissions polluantes, ainsi que les témoins lumineux d'informations en lien avec la pollution. Petite précaution tout de même : si le niveau d'huile est en dessous du mini, le contrôle anti-pollution ne sera pas effectuée et il faudra donc prendre un nouveau rendez-vous. Pourquoi ? Simplement, les contrôleurs ne prennent pas le risque de voir un moteur casser au cours des tests.
De mineures à critiques
Les modalités du contrôle technique ont nettement évolué en mai 2018. A cette date, une nouvelle directive européenne a fait passer les points de contrôle de 123 à 133 et les défaillances de 410 à 610. Elle instaure aussi une notion d'échelle de gravité. Si un défaut est constatée, un niveau de gravité est indiqué. La défaillance est décrite mineure, majeure ou critique. En cas de défaillance majeure, le véhicule sera soumis à une contre-visite dans les deux mois suivant le premier contrôle. Il en va tout autrement dans le cas d'une défaillance critique. Le véhicule concerné n'est autorisé à circuler que le jour du contrôle, pour se rendre dans un garage par exemple. La défaillance critique impose donc de faire les réparations le jour même du contrôle, sous peine de ne plus pouvoir rouler. Ces nouvelles règles s'appliquent au contrôle additionnel des véhicules utilitaires, les défaillances constatées concernant également la pollution. Ainsi, la défaillance sera déclaré majeure si le problème peut avoir une incidence négative sur l'environnement. Et elle sera déclarée critique en cas d'incidence grave sur l'environnement.Sur quoi portent ce contrôle pollution ? Pour les moteurs à essence, il mesure la teneur en CO et la valeur lambda des gaz d'échappement. Pour les moteurs diesel, c'est l'opacité des fumées d'échappement qui est vérifiée. Le système de diagnostic embarqué (OBD) est lui aussi contrôlé. Il permet de détecter les détériorations et dysfonctionnement des dispositifs influant sur les émissions polluantes.
Le diesel, dans le collimateur
Les règles du contrôle technique ne sont pas figées. De nouvelles conditions doivent entrer en vigueur. Elles auraient déjà du être en application depuis le 1er janvier 2019, mais les gilets jaunes sont passés pas là. Rien n'est pour autant abandonné et ces nouvelles mesures devraient entrer en vigueur en juillet prochain. Cette réforme porte essentiellement sur le volet anti- pollution. Les seuils d'émissions, l'opacité des fumées et les particules émises seront encore plus strictement surveillées pour les véhicules particuliers et utilitaires. Clairement, les moteurs Diesels sont dans le collimateur. Le nombre de véhicules soumis à contre-visite risque fort d'exploser…
Richard Pizzol
Photos Arnaud Hébert
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