Conduite sous stupéfiants, des mots sur des maux et le remède bientôt ?
En une semaine 97 conducteurs de bus ont été testées positives aux stupéfiants et 5 à l’alcool. L’exécutif affiche sa volonté de tolérance zéro face à ses dérives et promet des mesures concrètes prochainement.
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40 % des décès sur la route sont directement liés à la consommation d’alcool ou de drogue. Face au problème, le gouvernement souhaite « aucune tolérance face à la conduite sous l’effet de l’alcool ou des stupéfiants ». Une intention louable, souhaitable et nécessaire. Mais qu'en est-il des mesures concrètes ?
Intensification des contrôles
À l’initiative conjointe de Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, de François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’Intérieur, et de Philippe Tabarot, ministre chargé des Transports, 23 900 cars scolaires ont été contrôlés entre le 3 et 7 février. « Au terme de cette première semaine de contrôles, 102 conducteurs ont été testés positifs, 97 aux stupéfiants et 5 à l’alcoolémie », a indiqué François Noël Buffet sur Sud Radio. « Il n’y aura aucune tolérance face à la conduite sous l’effet de l’alcool ou des stupéfiants. La sécurité des usagers de la route, notamment des enfants transportés dans les cars scolaires, est une priorité absolue » a ajouté le ministre auprès du ministre d’État, ministre de l’Intérieur.
Hausse de la conduite sous stupéfiants
Après l’accident de la route mortel impliquant un chauffeur de car scolaire sous l’emprise de cannabis fin janvier en Eure-et-Loir, comment ne pas applaudir cette détermination à lutter contre cette délinquance routière ? Sauf que l’air a le petit goût amer du déjà entendu, déjà vu. Celui de l’humoriste Pierre Palmade venu percuté une voiture de plein fouet sous l'emprise de la cocaïne en 2023.
Gérald Darmanin, alors ministre de l'Intérieur affichait alors se fermeté.« Je propose le retrait des douze points du permis de conduire pour toute personne qui conduit alors qu'elle a consommé de la drogue », avait-il précisé dans un entretien au JDD. Le ministre avait ajouté sur Twitter vouloir appliquer la même mesure à « ceux qui conduisent sous alcool ». Et de promettre un renforcement des contrôles routiers. Dans la foulée, le délit d’homicide routier était instauré. Mais rien n'avait ajouté à l'arsenal judiciaire en vigueur.
Des paroles et pas encore d'actes
En 2023, selon l’Observatoire National Interministériel à la sécurité routière (ONISR) le nombre de délits (126 828) liés à la conduite après usage de stupéfiants avait augmenté de 8,1 % par rapport à 2022. Rien qu’en janvier sur le seul département de la Moselle la consommation de cannabis est présente dans 85 % des dossiers de suspensions de permis après conduite sous stupéfiants. Viennent ensuite la cocaïne, 18,25 %, les opiacées, 3,6 %, les amphétamines, 1,4 %, et autres, 7,5 %. Sur les 276 permis suspendus dans le département sur le premier mois de l'année, 44 l’ont été pour excès de vitesse, 100 pour alcoolémie et 137 pour conduite sous stupéfiant(s).
Philippe Tabarot, actuel ministre chargé des Transports, confirme l’existence d’une réelle problématique liée à la conduite sous l’effet de l’alcool et des stupéfiants. « Je ferai prochainement des annonces à ce sujet » a-t-il promis. Des mots sur les maux et le remède bientôt ?
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