Comparatif - Harley Davidson FXDR Vs Ducati Diavel 1260 S : la Brute, le Truand, que du bon !
Lorsqu’il est question de caractère et de moto, on pense immédiatement à deux marques : Ducati et Harley Davidson. La fougue italienne contre la force américaine ? Aujourd’hui, ce sont le FXDR et le Diavel qui s’affrontent sur les routes du Val de Marne. Viril !
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FXDR 114/DIAVEL 1260 S
Cylindrée (cc) : 1 868/1 262
Puissance (CV) : 94/159
Couple (Nm) : 160/129
Poids TPF (kg) : 303/233
Prix de la version essayée (€) :
22 259 €/23 690 €
Aussi fins de corps et de caractère qu’un haltérophile sous anabolisants, aussi subtils qu’une bombe atomique utilisée pour chasser un moustique sur une table de pique-nique, aussi discrets qu’une tenue de gala de lady gaga portée pour aller à la messe, voici le Diavel S et le FXDR. Deux visions de ce que l’on appelle des muscle bikes. Ces motos-là, à gros cœur, mi-custom, mi-dragster, tournent autour des 23 000 €. Un peu plus pour la dernière sortie, un peu moins depuis peu pour la moto d’outre atlantique (auparavant plus de 25 000 €). Bref, il n’y a pas que le moteur qui a du punch, le tarif aussi. Et ça cogne. Exclusifs en diable, les protagonistes du jour ne s’encombrent pas réellement du duo. Pour preuve, la HD ne propose même pas de repose-pieds passager et adopte un capot de selle.
Basique Vs technologique
Détail amusant, celui-ci n’est pas plus verrouillé que le bouchon de réservoir. Une HD, ça snobe le monde. C’est américain. Dans le style, dans l’arrogance, dans la suffisance, même. Ça domine le monde, et ça le sait. Quelque chose comme ça, du moins. Du coup, ça ne s’encombre pas non plus d’un verrouillage automatique de la direction, même si ça démarre sans clef. Vous me direz, pas plus que cela ne s’encombre d’un anti patinage ou de cartographies. Le ricain, c’est basique, paraît-il, surtout dans certaines contrées.
Allé, quittes à piocher dans les clichés, on dira aussi que ça a du bide avec 16,7 litres dans le réservoir, même si celui du Diavel emporte 17 litres pour sa part, de grosses cuisses et de gros bras musclés (des boudins de 240 *40 en 18 à l’arrière et 120*70 en 19 pouces à l’avant). Et pas grand-chose dans la tête, comme en témoigne l’instrumentation LCD aussi minimaliste et synthétique qu’un tweet de Donald Trump. Limite dérisoire, non ? En comparaison, l’écran TFT couleur de 3,5 pouces de diagonale de la moto de Borgo Panigale paraît gigantesque et exhaustif. Et pourtant.
Pourtant, le FXDR, c’est l’expression même de la moto. Un moteur de 1 868 cm³ (le fameux 114), une courroie de transmission secondaire (une chaîne sur la Ducati), deux roues XXL, un guidon – trop - large, des poignées – trop - grosses, une selle monoposte - très égoïste -, des freins - pour une fois ! - secondés par un ABS sommaire. On ne peut pas tout avoir non plus, pour ce tarif. Alors c'est ça, « et pis c’est tout ». Enfin, un « tout » qui pèse tout de même la bagatelle de 303 kg en ordre de marche. Rien que ça. Le Ducati affiche pour sa part 233 kg tous pleins faits. On sent déjà la différence de culture, voire de culturisme, de conception, voire de concept, de philosophie et bien entendu de comportement induits par autant de paramètres.
Le Diavel, lui, fait montre de bien plus de raffinements et d’équipements haut de gamme dernier cri, à l'image de l'ABS actif en courbe. C’est plus ostentatoire, c'est plus efficace, tout en restant classe. Italien. Ça en jette, surtout dans cette version « S », la plus aboutie de la lignée. Déjà, les suspensions Öhlins sont entièrement réglables là où la ricaine vous dit qu’elle sait ce qui est bon pour vous : de la fermeté, de la rudesse et un peu de raideur. Ce n'est pas dépourvu de confort, un FXDR, mais ce n'est pas confortable. De la dureté, il en faut pour supporter sa masse, cela dit. Bon point par contre : il est possible de jouer facilement sur la pré-charge grâce à la molette déportée. Niveau levier de frein et d'embrayage, on repassera, grands doigts musclés obligatoires, les larges et robustes leviers imposent la manière de faire.
Passons à la suite. Sur la Ducati, on peut bénéficier d’un « launch control » comme sur les motos de piste, histoire de jouer le dragster entre deux feux. Cela veut surtout dire que l’on retrouve de l’inutile et donc de l’indispensable. En témoignent l’arrêt automatique des clignotants, par exemple, ou bien encore le régulateur de vitesse. Le contrôle de lever de roue avant (DWC), les riding modes et power modes sont également un plus pour choisir électroniquement le comportement moteur et celui des assistances. Pour autant, rouler au maximum du potentiel met les pendules à l’heure italienne, nous allons le voir.
En comparaison avec l’extrême dépouillement de la Harley, le Diavel S fait donc figure de bijou technologique. Un mannequin limite anorexique compte tenu des 70 kg de moins environ affichés par rapport à la Harley. Malgré un pneu de 240 également à l’arrière, ses roues de « seulement » 17 pouces lui donnent un air fluet. Un pneu sportif (Pirelli Diablo Rosso III), qui en dit déjà long sur le tempérament de la bête. Les Michelin Scorcher II équipant l’amerloque n’ont qu’à bien se tenir. Il faut dire qu’ils n’auront « que » 94 CV à gérer. Ce qui préoccupe le plus, sur la Harley, ce sont les 160 Nm de couple à 3 500 tr/min. En comparaison, les 129 Nm à quelques 7 500 tr/min paraissent bien pâles. Il va falloir y aller avec discernement sur les gaz !
Si la force est à l'avantage du FXDR, l’italienne se rattrape niveau puissance, avec 60 CV supplémentaires par rapport à son concurrent du jour… Cela dit, les canassons italiens sont secondés par des assistances dignes de la « sportive » dont est issu son bicylindre. Un Testastretta DVT déjà vu sur le X-Diavel. Une moto dont s’inspire fortement la nouveauté 2019. Mais ce n’est pas le sujet du jour. Pour l’heure, deux monstres sont garés devant nous et il va bien falloir les comparer.
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