La mobilité, c’est la vie. Et n’en déplaise aux écologistes qui veulent mettre tout le monde en trottinette ou sur un vélo, la voiture représente 63% des déplacements globaux, et même 4 déplacements sur 5 hors des villes. Les choses se corsent dans les territoires ruraux où les transports en commun font souvent défaut, au risque de renforcer le phénomène d’isolement. Cela a conduit la Fédération Familles rurales à lancer une initiative de mobilité solidaire il y a une quinzaine d’années, lequel se serait depuis développé dans une dizaine de départements.Le constat dressé par l’association est simple : "le milieu rural manque de moyens de transport, et il est parfois difficile pour les personnes non motorisées de se déplacer pour effectuer leurs achats, bénéficier de services médicaux, se rendre à un entretien d’embauche, accéder aux institutions publiques." Pour y remédier, l’association, en lien avec des acteurs locaux du monde social et solidaire, a mis en place un système d’aide au déplacement pour les particuliers de tous profils qui ont besoin de se rendre à un rendez-vous professionnel, médical, ou tout simplement pour faire leurs courses. Une nouvelle expérimentation est en cours dans l’Aube, avec l’objectif pour la fin 2025 de disposer sur un territoire couvrant 25 communes de 12 conducteurs bénévoles permettant de répondre aux besoins de 45 bénéficiaires. Le projet est soutenu à hauteur de 30 000 € par la communauté de communes Seine et Aube."Ça me permet de sortir de ma campagne, de revenir à une vie sociale un peu plus épanouie avec des gens que je n’aurais sûrement pas rencontrés. J’ai moi-même été touchée par un problème médical qui m’a interdit de conduire durant trois mois. C’était une calamité de demander au cousin, au tonton, au mari de prendre une demi-journée...", témoigne une conductrice bénévole interrogée par Le Parisien / Aujourd’hui en France. "J’ai trouvé le dispositif super intéressant pour les bénéficiaires, c’est pour ça que je suis devenue bénévole."Les bénéficiaires doivent s’acquitter de 0,32 € par kilomètre, et le reste est couvert par l’association. Et le quotidien de citer le cas d’une jeune femme dont le déplacement chez le kiné lui revient à 2,20 €, soit peu ou prou le prix d’un déplacement en bus en agglomération. Cette association recrée du lien social et remplit un véritable rôle de service public. "C’est créer du partage, de l’échange", témoigne la responsable du projet. "C’est emmener une dame faire ses courses une première fois puis finir par les faire avec elle et boire un café...Et pourquoi pas envisager de faire d’autres sorties, mutualiser d’autres rendez-vous. C’est vraiment de l’humain."