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Comment les constructeurs ont fait flamber le prix des voitures

Les patrons de l’industrie automobile fustigent les coûts de production et la réglementation européenne qui les obligent à faire des véhicules de plus en plus coûteux. Mais une étude montre que la situation s’explique surtout par le choix d’une montée en gamme perpétuelle.

Comment les constructeurs ont fait flamber le prix des voitures
Les constructeurs sont les principaux responsables de la flambée des prix de l'automobile ©OUEST FRANCE/MAXPPP

C’est pas nous, c’est eux… À en croire les constructeurs automobiles, si les prix des voitures neuves explosent ce n’est pas leur faute. Et de fustiger pêle-mêle les coûts de l’énergie, celui des matières premières, et surtout les normes européennes.

« Les règles européennes font que nos voitures sont toujours plus complexes, toujours plus lourdes, toujours plus chères et que les gens, pour la plupart, ne peuvent tout simplement plus se les payer », blâmait Luca De Meo dans un entretien au Figaro. Une assertion mise à mal dans un rapport publié ce vendredi.

Selon le think tank Institut Mobilité en Transition (IMT)1, rattaché à l'IDDRI (Institut du Développement Durable et des Relations Internationales), l’inflation de 24 % (6 800 € TTC) des prix des automobiles est principalement imputable aux constructeurs eux-mêmes.

Dans le détail l’inflation se décompose selon les auteurs en trois grands facteurs : des causes subies (coûts des matières premières ) + 6 % ; des causes hybrides (l'électrification) + 6 %  et des causes choisies (politiques constructeurs) + 12 % . Sur ce dernier point l’effet pricing power a compté pour environ 1/3 (+ 4 %), et la montée en gamme pour les 2/3 en moyenne (+ 8 %) principale responsable de la flambée des prix.

Comment les constructeurs ont fait flamber le prix des voitures

Montée en gamme, électrification et fortes marges

L’étude pointe en premier lieu les marques les plus abordables. « Dacia, traditionnel champion du prix, a connu la plus importante montée en gamme et de tarif de toutes les marques (+ 44 %) », soulignent les auteurs de l’étude. Sur le même créneau d'entrée de gamme, Skoda (+ 21 %) est la deuxième marque à avoir le plus tiré sur les tarifs.

D’autres constructeurs ont également surfé sur la vague. Fiat (avec la Fiat 500 électrique), Mercedes (qui a tout simplement abandonné le segment C, celui des voitures moyennes, pour se concentrer sur la catégorie premium) avec comme conséquence une hausse de ses prix de 44 %. Enfin, Renault a fait bondir de 32 % les tarifs de ses autos en délaissant le segment des petites citadines type Twingo au profit du segment C.

Ce qui au passage permet d’améliorer grandement les marges. « À une époque, nous fabriquions 3,5 millions de voitures ; aujourd’hui, c’est plutôt 2,5 millions, mais nous gagnons plus d’argent. Cela démontre bien que notre stratégie de volumes vers la valeur fonctionne », se félicitait Luca De Meo dans les colonnes des Échos en 2022. Les constructeurs sont devenus gourmands soulignait il y a quelques semaine Caradisiac. « La voie de l'explosion des prix est loin d'être une fatalité ou un fait réglementaire », insiste l’étude de l’IMT.

Une stratégie à « bout de souffle »

« Cette stratégie semble à bout de souffle, comme en témoigne la baisse sans précédent et structurelle des ventes, les clients les moins aisés ne pouvant suivre », expliquent Jean-Philippe Hermine et Clément Dupont-Roc, auteurs de l’étude. Les 40 % des ménages les moins riches achetaient 43 % des voitures neuves en 2020. Ils ne représentent plus que 30 % du marché en 2024. « Les classes populaires et moyennes sont en train d'être évincées du marché du neuf » rapporte l'IMT.

Le marché a sifflé la fin de la récré. Les acheteurs potentiels font savoir aux constructeurs qu'ils ne comptent ou ne peuvent plus suivre cette hausse des prix.

Les auteurs prônent une relance de la politique de volumes de petits modèles. « revenir à un mix segment typique de la décennie précédente ferait baisser le prix moyen des ventes, toutes choses étant égales par ailleurs, de plus de 2 000 € ». Et d'appeler également à la création d'une nouvelle catégorie réglementaire de petites voitures autour de 15 000 €, sur le modèle des Kei cars japonaises. « Cette solution portée par certains dirigeants du secteur permettrait d’enrayer les spirales inflationnistes des prix et négatives des volumes », conclut l’étude.


1" le vrai du faux sur les causes de l’augmentation des prix des véhicules entre 2020 et 2024 " Jean-Philippe Hermine (IMT) et Clément Dupont-Roc (C-Ways)

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