Comment le président de Toyota a transformé son erreur de pilotage en magistrale leçon de communication
Pour le président de Toyota, c'est en cassant des voitures qu'on les rend meilleures.
Akio Toyoda, 68 ans, n’est pas seulement le président tout juste réélu de Toyota. Le petit-fils du fondateur de l'entreprise est aussi un conducteur émérite, un "Takumi" (terme qui désigne un maître au Japon, et en l'occurrence ici un "maître-conducteur") et un vrai bon pilote amateur. Il a à son actif de nombreuses participations à des épreuves des plus relevées, parmi lesquelles les 24 heures du Nurburgring courues au volant d’une Lexus LFA. Il ne manque ainsi jamais une occasion de prendre le volant d’un modèle de course, comme ce 5 décembre 2023 sur l’une des pistes du complexe de Shimoyama, l’incroyable centre de développement Toyota-Lexus inauguré en avril et que votre serviteur a tout récemment eu l’occasion de visiter, au sujet duquel vous lirez prochainement un reportage plus complet.
Ce jour-là, Morizo - son surnom de pilote - se trouvait donc aux commandes d’une GR Yaris de course, avec à ses côtés Norihiko Katsuta, nonuple champion de rallye japonais, sur la piste en terre de Shimoyama. Comme vous le découvrez sur la vidéo accompagnant cet article (à 10'19''), un excès d’optimisme du patron-pilote s’est soldé par un tonneau heureusement sans conséquences, à l’exception d'un peu de tôle froissée et d’une probable blessure d’amour-propre du "Takumi".
Mais là où l’histoire devient intéressante est que plutôt que de taire cet exploit et faire réparer la Yaris en douce dans les ateliers de la compagnie, Morizo a choisi de faire exposer cette voiture telle quelle, morceaux de verre du pare-brise inclus, dans le hall de Shimoyama, aux côtés d’un prototype de la merveilleuse Lexus LFA et d’une LS 400 de 1990, premier modèle de la marque. La raison en est simple : montrer qu’à Shimoyama, on pousse les voitures dans leurs derniers retranchements, sans concession aucune et jusqu'à les casser. Lors de l'inauguration du complexe, le patron a résumé les choses de la sorte: " Il s'agit de conduire sur des routes, de casser et de réparer... faire cela encore et encore, c'est ce que signifie fabriquer une voiture." On peut aussi saluer le sens du second degré de Morizo, et se demander au passage si, dans une situation similaire, le minéral Carlos Tavares, autre patron-pilote, aurait fait preuve d'un tel détachement.
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