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Citroën BX turbo-diesel, un youngtimer idéal pour faire de la route

Dans Rétro / Youngtimer

Stéphane Schlesinger

Légère et puissante pour son époque (tout est relatif), cette BX suralimentée propose un confort, des performances et une économie d’usage incroyables pour qui veut voyager dans un youngtimer emblématique sans se ruiner : dès 2 500 €.

Citroën BX turbo-diesel, un youngtimer idéal pour faire de la route

Quoi, encore la Bx ? Certains doivent déjà râler en voyant revenir cette ancienne sur le devant de la scène. Faisons preuve de compassion à leur égard. Pendant que les adorateurs de ce modèle jubilent (eux aussi nécessiteront un peu de bienveillance…), les passionnés d’anciennes devraient lever un sourcil.

Car si cette Citroën archi-connue a surtout fait récemment parler d’elle à cause de son esthétique controversée, elle n’en recèle pas moins de grandes qualités intrinsèques. Etablie sur une plate-forme qui servira postérieurement à la Peugeot 405, elle conserve la fameuse suspension hydropneumatique maison, en la simplifiant et en l’améliorant.

A son lancement en 1982, la Citroën BX clive par sa ligne signée Marcello Gandini. Elle attendra 1986 pour s'assagir.
A son lancement en 1982, la Citroën BX clive par sa ligne signée Marcello Gandini. Elle attendra 1986 pour s'assagir.

Sous sa ligne due à Marcello Gandini, jugée originale mais pas ultramoderne à sa sortie en 1982, la BX inaugure la famille de moteurs XU, des 4-cylindres proposés d’abord en essence, ensuite en diesel. Ce dernier carburant s’associe à la Citroën en 1983, pour en faire une favorite des VRP, mais le meilleur reste à venir. En 1986, la BX subit un restylage qui adoucit ses traits (voire la banalise) mais lui offre un nouvel habitacle et surtout une qualité de fabrication en net progrès.

En 1988, la Citroën BX TRD Turbo apparaît, qui étonne par ses performances très vives et sa consommation toujours mesurée. A 0.35, le Cx n'a pourtant rien d'exceptionnel.
En 1988, la Citroën BX TRD Turbo apparaît, qui étonne par ses performances très vives et sa consommation toujours mesurée. A 0.35, le Cx n'a pourtant rien d'exceptionnel.

Et en 1988, les gros rouleurs ont de quoi se réjouir : la BX diesel, qui représente 30 % des ventes, reçoit un turbo. Curieusement, les ingénieurs l’ont adapté sur le plus petit des deux blocs au gasoil de la gamme, le 1,8 l. Il n’empêche. La puissance bondit de 60 ch à 90 ch, alors que le couple s’établit à 181 Nm, au régime relativement bas de 2 100 tr/min. Comme la Citroën pèse à peine plus d’une tonne, elle jouit de performances étonnantes : plus de 180 km/h au maxi, et un 1 000 m DA exécuté en moins de 33 s.

La BX Turbo D laisse derrière elle sa cousine Peugeot 405 SRDT, la Renault 21 Turbo-D mais aussi la  BMW 324 TD pourtant forte d’un 6-cylindres bien plus puissant. La Citroën jouit d’une gamme alors assez complète, étant proposée en deux carrosseries (berline et break) ainsi que deux finitions : RD et TRD.

En 1988, la Citroën BX TRD Turbo possède encore les troisièmes vitres latérales fumées, qui ont tendance à décolorer...
En 1988, la Citroën BX TRD Turbo possède encore les troisièmes vitres latérales fumées, qui ont tendance à décolorer...

La première propose en série la direction assistée et l'essuie-glace arrière, voire la montre. Pas plus ! Le seconde, la plus vendue, propose en sus les vitres électriques, la fermeture centralisée des portières, les sièges avant réglables en hauteur et la sellerie un peu plus chic. C'est tout : on ne rigole pas à l’époque ! En option, on trouve l’ABS, la clim, les vitres arrière électriques, les jantes en alliage ou encore le toit ouvrant.

Proposée à 104 000 F en 1988 (soit 29 500 € actuels selon l’Insee), la BX TRD Turbo est, en outre, mieux placée que ses rivales françaises. Elle remporte donc un grand succès, qui n’incitera guère son constructeur à la faire évoluer. En 1990, elle bénéficie d’une légère mise à jour (nouveaux enjoliveurs de roues, décoration intérieure revue, équipement enrichi, feux arrière fumés sur leur partie haute), alors que les appellations changent : la RD devient TGD et la TRD, TZD.

La Citroën BX turbo-diesel se décline en break, ici une TRD Turbo en 1988.
La Citroën BX turbo-diesel se décline en break, ici une TRD Turbo en 1988.

Puis, pour 1991, les séries spéciales se succèdent pour soutenir la BX vieillissante : les Image (sur base TGD) et Millésime (sur base TZS). Lancée fin 1991, l’Ourane se veut très complète, offrant l’ABS et la clim de série, alors que pour 1993, les appellations en trois lettres ont disparu. Ne subsistent que les Image, Millésime et Ourane en berline, ce à quoi on ajoute le break Cottage.

La dernière BX est fabriquée en décembre 1993, la commercialisation s’interrompant en 1994. Ce qui signifie que toutes les BX sont éligibles à la carte grise collection. En clair, on peut rouler en diesel ancien sans restriction, ce qui renforce l’intérêt de la motorisation Turbo-D ! Enfin, le bloc de la  Citroën accepte de fonctionner à l’huile de friture

En 1990, la Citroën BX TRD Turbo se renomme TZD Turbo. Son équipement s'enrichit mais les troisièmes vitres latérales disparaissent.
En 1990, la Citroën BX TRD Turbo se renomme TZD Turbo. Son équipement s'enrichit mais les troisièmes vitres latérales disparaissent.

Combien ça coûte ?

Attention, les prix montent. Une BX turbo-diesel en très bon état se déniche dès 2 500 €, avec environ 300 000 km au compteur, ce que la voiture encaisse très bien. A 3 500 €, on peut trouver un exemplaire de 150 000 km présentant impeccablement. L’état compte plus que la version, même si on pourra s’autoriser une petite rallonge si on tombe sur une Ourane.

Un peu plus équipée que la TZS, la BX Millésime est une rareté intéressante, en 1991.
Un peu plus équipée que la TZS, la BX Millésime est une rareté intéressante, en 1991.

Quelle version choisir ?

Préférez les variantes un peu équipées, comme les TRD/TZD/Millésime, et surtout l’Ourane.

Cette Citroën BX Ourane turbo-diesel a été vendue 10 980 € par la maison Aguttes en 2021. Elle totalisait moins de 60 000 km.
Cette Citroën BX Ourane turbo-diesel a été vendue 10 980 € par la maison Aguttes en 2021. Elle totalisait moins de 60 000 km.

Les versions collector

Toutes les BX turbo-diesel en parfait état d’origine et faiblement kilométrée devient un collector. Avec, à la clé, un prix qui s’envole. Par exemple, en 2021, on a vu une BX Ourane Turbo-D absolument impeccable affichant moins de 60 000 km partir pour 10 980 € aux enchères chez Aguttes. Les breaks, rarissimes, sont également prisés des collectionneurs.

Mécaniquement, la Citroën BX turbo-diesel est du genre increvable. Le moteur que l'on voit ici totalise plus de 300 000 km.
Mécaniquement, la Citroën BX turbo-diesel est du genre increvable. Le moteur que l'on voit ici totalise plus de 300 000 km.

Que surveiller ?

Mécaniquement, la BX turbo-diesel est d’une endurance impressionnante. Bien entretenue, elle avale avec aisance les centaines de milliers de kilomètres. Cela passe par des vidanges régulières du moteur et de la boîte, sans oublier un changement de courroie de distribution (avec la pompe à eau) avant 100 000 km. ! En revanche, la suspension, encline aux fuites si elle a été mal entretenue, pose un peu plus de soucis, tandis que les roulements des bras tirés du train arrière ont tendance à gripper à fort kilométrage. A surveiller également, les câbles de frein à main.

Pour sa part, la carrosserie résiste vaillamment à la rouille, même si celle-ci finit par attaquer les bas de caisse, les planchers, le fond de coffre et le tour de la trappe à carburant notamment. Par ailleurs, la peinture est très souvent ternie, et les vitres de custode fumées vieillissent mal (elles ont d’ailleurs été supprimées en fin de carrière). Dans l’habitacle, si la finition a été très critiquée, force est de constater que l’ensemble vieillit très correctement.

La Citroën BX TRD Turbo, ici une auto de 1988, étonne par ses performances et son agrément de conduite. Naturellement, elle jouit d'une tenue de route et d'un confort excellents.
La Citroën BX TRD Turbo, ici une auto de 1988, étonne par ses performances et son agrément de conduite. Naturellement, elle jouit d'une tenue de route et d'un confort excellents.

Sur la route

Evidemment, la position de conduite un peu haute de la BX est particulière, tout comme ses sièges très mous, mais on s’y fait très vite. A la mise en route, le moteur claque comme le bon vieux diesel qu’il est, puis, à température, il a tendance à se faire oublier phoniquement. Souple, doux et progressif, cet 1,8 l suralimenté étonne par son agrément et sa vigueur sur les premiers rapports, plutôt courts il est vrai. La boîte, d’un maniement fluide, le seconde parfaitement. Sur route et autoroute, la BX turbo-diesel se révèle tout à fait à l’aise grâce à ses bonnes performances, en particulier les reprises qui en surprennent plus d’un.

Malgré son aspect léger, l'habitacle de la Citroën BX, ici une TRD Turbo de 1988, vieillit plutôt bien ! Mais l'équipement reste très pauvre selon les normes actuelles. Même pas de volant réglable !
Malgré son aspect léger, l'habitacle de la Citroën BX, ici une TRD Turbo de 1988, vieillit plutôt bien ! Mais l'équipement reste très pauvre selon les normes actuelles. Même pas de volant réglable !

Ensuite, la tenue de route s’avère excellente, y compris sur le mouillé et sur chaussée très dégradée. Il faut dire que la direction assistée se révèle consistante et précise, tandis que suspension encaisse presque tout, procurant un confort qui ferait pâlir bien des modernes ! Evidemment, il faut s’habituer aux prises de roulis démodées (pas caricaturales cela dit) et au freinage entrainant des blocages rapides de roue si on n’y prend garde, mais au final, on est séduit par la grande homogénéité de cette Citroën. Cerise sur le gâteau, elle est sobre, avalant 5,5 l/100 km en moyenne.

 

L’alternative youngtimer

Citroën Xantia 1.9 TD (1993 – 1998)

Plus confortable et cossue que la BX, la Citroën Xantia Turbo-D est en revanche nettement moins vive. Ici en 1993.
Plus confortable et cossue que la BX, la Citroën Xantia Turbo-D est en revanche nettement moins vive. Ici en 1993.

Succédant à la BX en 1993, la Xantia se veut plus sage, élégante et surtout rassurante. Elle profite ainsi d’une qualité de fabrication et de finition très supérieure. Un autre monde ! Etablie sur une nouvelle plate-forme, la Xantia conserve néanmoins la fameuse suspension hydropneumatique maison ainsi que le moteur XUD. Si sa cylindrée grimpe à 1,9 l, la puissance n’en profite guère, s’établissant à 92 ch.

Comme le poids est en nette hausse, les performances régressent nettement face à celles de la BX, surtout en accélération et reprises. Mais la Xantia se révèle encore plus confortable et silencieuse. Mieux équipée ? Mais en VSX elle offre la fantastique suspension Hydractive à pilotage électronique ! Restylée en 1997, la Citroën voit son équipement progresser alors qu’en 1998, les blocs HDi remplacent les anciens XUD. A partir de 1 700 €.

 

Citroën BX TRD Turbo 1988, la fiche technique

  • Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 769 cm3
  • Alimentation : injection diesel, turbo
  • Suspension : jambes de force, hydropneumatique, barre antiroulis (AV) ; bras tirés, hydropneumatique, barre antiroulis (AR)
  • Transmission : boîte 5 manuelle, traction
  • Puissance : 90 ch à 4 300 tr/min
  • Couple : 181 Nm à 2 100 tr/min
  • Poids : 1 025 kg
  • Vitesse maxi : 180 km/h (donnée constructeur)
  • 0 à 100 km/h : 10,8 s (donnée constructeur)

 

Pour trouver des annonces de Citroën BX, rendez-vous sur le site de La Centrale.

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