Citroën BX turbo-diesel, un youngtimer idéal pour faire de la route
Légère et puissante pour son époque (tout est relatif), cette BX suralimentée propose un confort, des performances et une économie d’usage incroyables pour qui veut voyager dans un youngtimer emblématique sans se ruiner : dès 2 500 €.
Quoi, encore la Bx ? Certains doivent déjà râler en voyant revenir cette ancienne sur le devant de la scène. Faisons preuve de compassion à leur égard. Pendant que les adorateurs de ce modèle jubilent (eux aussi nécessiteront un peu de bienveillance…), les passionnés d’anciennes devraient lever un sourcil.
Car si cette Citroën archi-connue a surtout fait récemment parler d’elle à cause de son esthétique controversée, elle n’en recèle pas moins de grandes qualités intrinsèques. Etablie sur une plate-forme qui servira postérieurement à la Peugeot 405, elle conserve la fameuse suspension hydropneumatique maison, en la simplifiant et en l’améliorant.
Sous sa ligne due à Marcello Gandini, jugée originale mais pas ultramoderne à sa sortie en 1982, la BX inaugure la famille de moteurs XU, des 4-cylindres proposés d’abord en essence, ensuite en diesel. Ce dernier carburant s’associe à la Citroën en 1983, pour en faire une favorite des VRP, mais le meilleur reste à venir. En 1986, la BX subit un restylage qui adoucit ses traits (voire la banalise) mais lui offre un nouvel habitacle et surtout une qualité de fabrication en net progrès.
Et en 1988, les gros rouleurs ont de quoi se réjouir : la BX diesel, qui représente 30 % des ventes, reçoit un turbo. Curieusement, les ingénieurs l’ont adapté sur le plus petit des deux blocs au gasoil de la gamme, le 1,8 l. Il n’empêche. La puissance bondit de 60 ch à 90 ch, alors que le couple s’établit à 181 Nm, au régime relativement bas de 2 100 tr/min. Comme la Citroën pèse à peine plus d’une tonne, elle jouit de performances étonnantes : plus de 180 km/h au maxi, et un 1 000 m DA exécuté en moins de 33 s.
La BX Turbo D laisse derrière elle sa cousine Peugeot 405 SRDT, la Renault 21 Turbo-D mais aussi la BMW 324 TD pourtant forte d’un 6-cylindres bien plus puissant. La Citroën jouit d’une gamme alors assez complète, étant proposée en deux carrosseries (berline et break) ainsi que deux finitions : RD et TRD.
La première propose en série la direction assistée et l'essuie-glace arrière, voire la montre. Pas plus ! Le seconde, la plus vendue, propose en sus les vitres électriques, la fermeture centralisée des portières, les sièges avant réglables en hauteur et la sellerie un peu plus chic. C'est tout : on ne rigole pas à l’époque ! En option, on trouve l’ABS, la clim, les vitres arrière électriques, les jantes en alliage ou encore le toit ouvrant.
Proposée à 104 000 F en 1988 (soit 29 500 € actuels selon l’Insee), la BX TRD Turbo est, en outre, mieux placée que ses rivales françaises. Elle remporte donc un grand succès, qui n’incitera guère son constructeur à la faire évoluer. En 1990, elle bénéficie d’une légère mise à jour (nouveaux enjoliveurs de roues, décoration intérieure revue, équipement enrichi, feux arrière fumés sur leur partie haute), alors que les appellations changent : la RD devient TGD et la TRD, TZD.
Puis, pour 1991, les séries spéciales se succèdent pour soutenir la BX vieillissante : les Image (sur base TGD) et Millésime (sur base TZS). Lancée fin 1991, l’Ourane se veut très complète, offrant l’ABS et la clim de série, alors que pour 1993, les appellations en trois lettres ont disparu. Ne subsistent que les Image, Millésime et Ourane en berline, ce à quoi on ajoute le break Cottage.
La dernière BX est fabriquée en décembre 1993, la commercialisation s’interrompant en 1994. Ce qui signifie que toutes les BX sont éligibles à la carte grise collection. En clair, on peut rouler en diesel ancien sans restriction, ce qui renforce l’intérêt de la motorisation Turbo-D ! Enfin, le bloc de la Citroën accepte de fonctionner à l’huile de friture…
Combien ça coûte ?
Attention, les prix montent. Une BX turbo-diesel en très bon état se déniche dès 2 500 €, avec environ 300 000 km au compteur, ce que la voiture encaisse très bien. A 3 500 €, on peut trouver un exemplaire de 150 000 km présentant impeccablement. L’état compte plus que la version, même si on pourra s’autoriser une petite rallonge si on tombe sur une Ourane.
Quelle version choisir ?
Préférez les variantes un peu équipées, comme les TRD/TZD/Millésime, et surtout l’Ourane.
Les versions collector
Toutes les BX turbo-diesel en parfait état d’origine et faiblement kilométrée devient un collector. Avec, à la clé, un prix qui s’envole. Par exemple, en 2021, on a vu une BX Ourane Turbo-D absolument impeccable affichant moins de 60 000 km partir pour 10 980 € aux enchères chez Aguttes. Les breaks, rarissimes, sont également prisés des collectionneurs.
Que surveiller ?
Mécaniquement, la BX turbo-diesel est d’une endurance impressionnante. Bien entretenue, elle avale avec aisance les centaines de milliers de kilomètres. Cela passe par des vidanges régulières du moteur et de la boîte, sans oublier un changement de courroie de distribution (avec la pompe à eau) avant 100 000 km. ! En revanche, la suspension, encline aux fuites si elle a été mal entretenue, pose un peu plus de soucis, tandis que les roulements des bras tirés du train arrière ont tendance à gripper à fort kilométrage. A surveiller également, les câbles de frein à main.
Pour sa part, la carrosserie résiste vaillamment à la rouille, même si celle-ci finit par attaquer les bas de caisse, les planchers, le fond de coffre et le tour de la trappe à carburant notamment. Par ailleurs, la peinture est très souvent ternie, et les vitres de custode fumées vieillissent mal (elles ont d’ailleurs été supprimées en fin de carrière). Dans l’habitacle, si la finition a été très critiquée, force est de constater que l’ensemble vieillit très correctement.
Sur la route
Evidemment, la position de conduite un peu haute de la BX est particulière, tout comme ses sièges très mous, mais on s’y fait très vite. A la mise en route, le moteur claque comme le bon vieux diesel qu’il est, puis, à température, il a tendance à se faire oublier phoniquement. Souple, doux et progressif, cet 1,8 l suralimenté étonne par son agrément et sa vigueur sur les premiers rapports, plutôt courts il est vrai. La boîte, d’un maniement fluide, le seconde parfaitement. Sur route et autoroute, la BX turbo-diesel se révèle tout à fait à l’aise grâce à ses bonnes performances, en particulier les reprises qui en surprennent plus d’un.
Ensuite, la tenue de route s’avère excellente, y compris sur le mouillé et sur chaussée très dégradée. Il faut dire que la direction assistée se révèle consistante et précise, tandis que suspension encaisse presque tout, procurant un confort qui ferait pâlir bien des modernes ! Evidemment, il faut s’habituer aux prises de roulis démodées (pas caricaturales cela dit) et au freinage entrainant des blocages rapides de roue si on n’y prend garde, mais au final, on est séduit par la grande homogénéité de cette Citroën. Cerise sur le gâteau, elle est sobre, avalant 5,5 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Citroën Xantia 1.9 TD (1993 – 1998)
Succédant à la BX en 1993, la Xantia se veut plus sage, élégante et surtout rassurante. Elle profite ainsi d’une qualité de fabrication et de finition très supérieure. Un autre monde ! Etablie sur une nouvelle plate-forme, la Xantia conserve néanmoins la fameuse suspension hydropneumatique maison ainsi que le moteur XUD. Si sa cylindrée grimpe à 1,9 l, la puissance n’en profite guère, s’établissant à 92 ch.
Comme le poids est en nette hausse, les performances régressent nettement face à celles de la BX, surtout en accélération et reprises. Mais la Xantia se révèle encore plus confortable et silencieuse. Mieux équipée ? Mais en VSX elle offre la fantastique suspension Hydractive à pilotage électronique ! Restylée en 1997, la Citroën voit son équipement progresser alors qu’en 1998, les blocs HDi remplacent les anciens XUD. A partir de 1 700 €.
Citroën BX TRD Turbo 1988, la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 769 cm3
- Alimentation : injection diesel, turbo
- Suspension : jambes de force, hydropneumatique, barre antiroulis (AV) ; bras tirés, hydropneumatique, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 5 manuelle, traction
- Puissance : 90 ch à 4 300 tr/min
- Couple : 181 Nm à 2 100 tr/min
- Poids : 1 025 kg
- Vitesse maxi : 180 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 10,8 s (donnée constructeur)
Pour trouver des annonces de Citroën BX, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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