Carlos Ghosn continue de croire en la voiture personnelle
Bob Lutz, ancien patron de General Motors, nous annonçait il y a deux jours une prévision de la fin de la voiture telle que nous la connaissons et, plus généralement, une extinction de l'industrie automobile dans sa forme actuelle. Un patron répond aujourd'hui à un autre puisque Carlos Ghosn, le numéro un de l'alliance Renault Nissan, voit, lui, une longue vie à la voiture particulière.
C'est en ce moment la guerre des déclarations. Plus tôt dans la semaine, nous apprenions que Bob Lutz, ancien capitaine du navire General Motors, voyait d'ici 20 ans la fin du schéma actuel de vente et de possession de véhicule particulier, la faute à une croissance forte des modes de déplacements alternatifs : VTC, autopartage et autres transports à plusieurs. Une vision partagée par un certain Jeff Holden, qui n'est autre que le chef de stratégie produits d'Uber, le numéro un mondial du VTC : "notre opinion est que la possession d'un véhicule particulier est quelque chose qui va disparaître puisque c'est très inefficace".
Et histoire d'appuyer un peu son idée du futur du transport, Jeff Holden annonce qu'aujourd'hui, une voiture particulière n'est utilisée que 4 % du temps par son propriétaire, alors que l'autopartage permettrait d'avoir une auto utilisée 80 à 90 % du temps. Des chiffres évidemment difficiles à infirmer ou confirmer...
Mais cette vue sur l'avenir n'est en rien celle de Carlos Ghosn. Vous vous en doutez, venant d'un patron d'un des plus gros groupes automobiles au monde, il n'est pas question d'annoncer la fin de la vente de voitures. Le patron de l'alliance Renault Nissan a donné son avis sur la chose, en expliquant que le schéma de production-vente-possession de voiture n'était pas près de s'éteindre, et que l'autopartage ne se substituerait pas à la voiture particulière, mais s'ajouterait plutôt.
"La croissance se poursuivra, puisque ce que tout le monde attend est un mode de transport autonome", précise Carlos Ghosn. Les récents sondages montrent tout de même que la voiture autonome est loin d'attirer la majorité pour le moment.
Vous l'aurez compris, chacun défend son bout de viande et campe sur ses positions, et il se peut que la solution d'avenir se trouve à mi-chemin entre les deux. Il n'empêche qu'en France, les chiffres donneraient plutôt raison à Jeff Holden. La part des particuliers dans les ventes automobiles est en constante baisse ces dernières années, à tel point que certaines marques vendent avant tout aux flottes. C'est particulièrement vrai dans le premium, mais cela devient aussi le cas pour certains généralistes. Des ventes "non saines" pour les marques qui préféreraient avoir plus de particuliers dans les concessions, mais encore faudrait-il qu'ils ne se fassent pas matraquer fiscalement.
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