Bornes de recharge: la France bientôt au top niveau?
Selon une étude, le pays compterait une borne pour deux véhicules électriques à l'horizon 2030.
Comme il fallait s’y attendre, la France n’atteindra pas l’objectif de 100 000 bornes électriques déployées à la fin 2021. Il faudra s’estimer heureux si on approche les 45 000, mais on peut se consoler (ou pas) en songeant que l’Hexagone est aujourd’hui le deuxième pays d’Europe le mieux doté en matière d’infrastructures de recharge, derrière les Pays-Bas et devant l’Allemagne.
De plus, les spécialistes du secteur s’accordent sur le fait qu’une dynamique est bel et bien enclenchée dans le pays, où les voitures électriques et hybrides rechargeables ont représenté 16% des immatriculations de voitures neuves au premier semestre.
Sachant que 90% de la recharge s’effectue à domicile, l’un des grands objectifs consiste aujourd’hui à déployer des stations ultra-rapides le long des autoroutes, de façon à permettre une mobilité sereine sur longue distance.
D’après l’Union Française de l’Electricité (UFE), on dénombrait 710 bornes sur autoroute au 1er juillet, chiffre qui traduit une augmentation de 48% (!) en six mois.
C’est dans ce contexte que Delta-EE, cabinet européen spécialisé dans la transition énergétique, publie une étude prospective sur le déploiement des bornes de recharge en France, laquelle invite plutôt à l’optimisme.
Selon les projections, 13,5 millions de véhicules électriques circuleront en France à l’horizon 2030, avec des modèles rechargeables qui représenteront alors 95% des nouvelles ventes.
Le tout serait alimenté par quelques 6,3 millions de bornes de recharge (dont 681 000 publiques et 4,3 millions installées chez des particuliers), ce qui signifie qu’il existera une borne pour deux véhicules électriques.
« Cette évolution répond à des besoins liés au changement climatique, qui va entraîner une forte baisse de la demande des énergies fossiles, donc du pétrole. En parallèle, la production d’électricité sera appelée à augmenter fortement », commente Arthur Jouannic, Directeur du bureau français de Delta-EE, interrogé par Caradisiac.
« On voit que peu à peu la demande augmente pour les véhicules électriques, dont les tarifs baisseront progressivement à la faveur du déploiement des gigafactories de production de batteries. Dans le même temps, on constate que les fabricants traditionnels communiquent énormément sur l’électrique. C’est tout un marché qui va se mettre en place, et peut-être même plus rapidement qu’on ne le croit. Dans les trois à cinq prochaines années, il y aura des mouvements très forts initiés par les grands pays. Cela touchera le chauffage, l’énergie et les transports. Cela va profiter à tous ceux qui sont en place pour offrir de l’électrique. »
Pour les pouvoirs publics et les constructeurs, le pilotage de cette transition reste délicat: il faut en effet favoriser cette transition verte, onéreuse pour le consommateur, tout en veillant à préserver la facilité de déplacement qui constitue l'un des fondements-mêmes de la société. Liberté-mobilité-électricité, un sacré défi dans les années qui viennent.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération