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Baisse de la mortalité routière, sauf pour les trottinettes

Dans Pratique / Sécurité

Lionel Bret

Avec 3 170 morts sur les routes en 2023, le nombre de décès routiers a baissé de 3 % par rapport à 2022. Un bilan positif sur l’ensemble des modes de déplacement, excepté les trottinettes.

Baisse de la mortalité routière, sauf pour les trottinettes

Lors de la présentation du bilan provisoire de l’accidentalité routière 2023 ce 1er février au Centre de médecine physique et de réadaptation de Bobigny, Florence Guillaume, Déléguée interministérielle à la sécurité routière, s’est félicitée de résultats « encourageants ». Avec 3 170 personnes décédées (- 3 %) et 232 000 blessés (-1,9 %) l’accidentologie nationale est « les plus bas jamais enregistré depuis 1927, hors années covid (NDLR 2020-21) ». Même inflexion outre-mer où la mortalité routière (232 personnes) connaît une baisse de 18 % par rapport à 2022. La répartition de l’accidentologie par réseau routier demeure identique à l’année précédente.

Majorité d’accidents sur les routes

Le réseau routier hors agglomération, concentre toujours la majorité des décès routiers (59 %). Sur autoroute, si le nombre de décès (273) a baissé de 2,1 %, le chiffre demeure supérieur de 4 % par rapport à 2019, dernière année de référence pour la sécurité routière avant la restriction de circuler liée au covid. En fin, l’amélioration sensible du nombre de décès en agglomération (1 016 décès de la route) en baisse de 2 % montre que le partage de la chaussée entre les différents utilisateurs entre petit à petit dans les esprits.

Véronique Égal, Directrice de rééducation du CMPR COS Bobigny, Isabelle Perez, Directrice du CMPR COS Bobigny et Florence Guillaume, Déléguée interministérielle à la sécurité routière.
Véronique Égal, Directrice de rééducation du CMPR COS Bobigny, Isabelle Perez, Directrice du CMPR COS Bobigny et Florence Guillaume, Déléguée interministérielle à la sécurité routière.

Trottinettistes vulnérables

Selon le mode de déplacement, le nombre de motocyclistes décédés sur les routes recule (-11 personnes) tout comme celui des cyclistes (- 19 personnes). Une première depuis 2015 concernant les vélos, qui en proportion, représentent 7 % des décès routiers contre 8 % en 2022. En revanche le nombre d’utilisateurs d’EDPm, dont les trottinettes, tués (42) et blessés graves (640) connaît une hausse importante de 7 %. Ils représentent désormais 8 % des tués et 20 % des blessés graves sur les routes. Afin d’enrayer cette hausse, Florence Guillaume insiste sur « la forte recommandation à porter le casque » à trottinette. Le Docteur Thierry Albert, médecin chef du Centre de Médecine Physique et de Réadaptation (CMPR) de Bobigny prône quant à lui le « port de dorsale, voire d’un équipement de motard pour les trottinettistes, mais aussi les cyclistes ». À la Déléguée interministérielle à la sécurité routière de rappeler une étude des hôpitaux de Paris de 2022 démontrant qu’un tiers des accidentés à trottinette était alcoolisé. À noter que la part des automobilistes est désormais minoritaire (48 %) dans la mortalité routière.

Les jeunes touchés

Même si les 18-24 ans enregistrent une baisse (-9 %) du nombre de décès, cette tranche d’âge demeure toujours la plus exposée aux risques. Quant aux seniors, s’ils sont rarement responsables enfin l’accidentologie s’avère toujours très genrée. Les hommes représentent 8 morts sur 10 et 75 % des blessés de la route. Une question sur laquelle la Sécurité routière entend poursuivre ses efforts afin d’arriver « à poursuivre la baisse » du nombre de décès et de blessés routiers.

 

Trois questions à Florence Guillaume, Déléguée interministérielle à la sécurité routière

- Quel regard portez-vous sur ce bilan 2023 ?

" 3 170 morts sur les routes de France métropolitaine, c'est un bilan qui est légèrement en baisse. Quand bien même, c'est toujours trop, ça reste un élément de satisfaction. On a quand même deux points importants. Le premier, c'est la baisse de la mortalité des cyclistes qui était en augmentation continue depuis 2015. Ça montre que la notion du partage de la route progresse même s’il y a encore beaucoup à faire. L'autre point important, c'est que la part des 18 24 ans dans la mortalité le nombre de morts a diminué de 9 %, c'est important parce que c'est une cible prioritaire puisque ce sont eux qui sont les plus exposés aux risques routiers. Maintenant, on a tout un travail à poursuivre. "

- Quelles sont les pistes prioritaires ?

" On doit travailler sur les jeunes, mais aussi sur les principaux facteurs qui sont l'alcool, les stupéfiants et la vitesse. Et puis travailler sur les comportements et le partage de la route encore une fois, c'est vraiment primordial que les différents modes de déplacement puissent rouler en sécurité. "

- L’Assemblée nationale a voté hier le délit d’homicide routier, qu'en attendez-vous ?

" Cette loi vise d'une part à la qualification à la création du délit d'homicide routier pour une meilleure reconnaissance des familles de victimes mais elle prévoit également différentes mesures en lien justement avec la sanction contre les comportements les plus à risque, c'est-à-dire l'alcool, la vitesse, les stupéfiants. Pour rappel en 2022, l’alcool est impliqué dans un accident mortel sur quatre, et les stupéfiants dans un accident sur cinq. Ça veut dire qu'on a encore du chemin à faire et des espoirs pour continuer à faire baisser le nombre de morts sur les routes. "

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