Audi dévoile son plan d'électrification
C’est lors d’une journée nommée TechDay e-mobility qu’Audi nous a présenté ses plans en termes d’électrification de sa gamme. Entre modèles actuels et futurs, hybrides rechargeables et électriques, tour d’horizon de l’indispensable électrification, sous le sceau des Anneaux.
Que ce soit sous la forme d’hybridation ou de véhicules 100 % électriques, l’électrification est une étape incontournable pour tous les constructeurs s’ils veulent respecter les drastiques objectifs d’émissions de CO2 fixés par l’Europe. Cela est valable pour les généralistes, mais aussi pour les premiums qui passent tour à tour par la case électrique. Chez Audi, cela a commencé il y a déjà quelques années, avec notamment une A3 e-tron hybride rechargeable, cousine de la Volkswagen Golf GTE, toutes deux sorties du catalogue pour des raisons d’homologation. On se souvient aussi du concept A1 e-tron (2010), combinant un moteur électrique et un prolongateur d’autonomie sous la forme d’un moteur rotatif, ce que Mazda s’apprête à commercialiser par ailleurs.
Aujourd’hui, Audi a lancé il y a quelques mois la fameuse e-tron, sa première voiture 100 % électrique, qui est rejointe par la version hybride rechargeable du SUV Q5 en version nommée 55 TFSI e. Une offensive sur deux tableaux qui sera très vite complétée, avec à terme, pas moins de 30 modèles électrifiés d’ici à 2025, dont 20 en tout électrique, le tout devant constituer 40 % des ventes. Cela représente pour le constructeur un investissement conséquent de pas moins de 14 milliards d’euros d’ici 2023. L’empreinte CO2 est doublement dans le viseur d’Audi, avec une réduction de 30 % des émissions de sa flotte de véhicules d’ici 2025 (en comparaison avec 2015) et la réalisation d’un équilibre carbone neutre dans tous ses sites de production annoncé d’ici 2050.
L’hybride rechargeable, c’est maintenant !
À l’image de ce que vient de présenter Mercedes-Benz avec l’électrification de sa gamme à coups de modèles hybrides rechargeables, Audi lance une offensive d’électrification de ses modèles existants. Ainsi, les Q5, Q7, A7 et A8 sont-ils proposés en versions TFSI e, le petit nom des hybrides rechargeables de la marque de Ingolstadt. L’A6 n’est bien entendu pas oubliée et elle recevra sa version TFSI e dans un second temps, suivie l’an prochain par la toute nouvelle génération de l’A3, ainsi que le Q3 Sportback.
Les Q5 et A7 Sportback partagent la même solution, composée d’un 4 cylindres TFSI de 2.0 de cylindrée, développant un total de 367 chevaux (105 kW pour le moteur électrique seul) et un couple total de 500 Nm. La batterie de 14,1 kWh (dont 80 % utiles) autorise une autonomie donnée pour plus de 40 km selon la norme WLTP, ce qui suffit à déclencher les aides européennes pour ce type de véhicules. Le moteur électrique permet de récupérer jusqu’à 80 kW d’énergie, dans des décélérations de 0,3 g maximum.
Par défaut, le véhicule démarre en mode électrique, mais il est possible de choisir un mode hybride, ou bien un mode battery hold, préservant la charge de la batterie pour une utilisation ultérieure. Mais le plus efficace est probablement de laisser le système choisir avec le PBS (stratégie de d’opération prédictive), qui prend en compte le trajet à venir avec l’aide de la navigation GPS, de l’analyse de la topographie, du trafic, des zones urbaines et autres critères comme les habitudes de conduite du conducteur pour mieux optimiser la gestion de l’énergie.
Nous en avons pu vérifier l’efficacité lors d’une courte boucle réalisée à bord d’un Q5 55 TFSI e, le premier mis sur le marché (67 080 €). Le SUV hybride rechargeable se révèle ainsi particulièrement efficace en termes de gestion d’énergie, jusqu’à arriver juste à 0 % de batterie au point final du trajet mis en mémoire. Le conducteur, lorsqu’il n’utilise pas le régulateur de vitesse adaptatif, se voit notifier dans la pédale lorsqu’il peut anticiper sur un freinage à venir et lâcher la pédale d’accélérateur, au moyen d’un retour haptique dans la pédale même. Un signal visuel en complète l’information.
Le Q5 perd 85 litres de coffre et 11 l de réservoir d’essence (restent 54 l) dans la transformation en hybride rechargeable, tandis qu’il gagne 300 kg sur la balance. La conduite en est très agréable et douce, avec une remarquable discrétion au moment de l’entrée en action du moteur essence. Mais le freinage reste le point faible de ce type de véhicules car il doit combiner au mieux une action mécanique et une action électrique. Résultat, le feeling à la pédale est juste correct et cela demande un peu d’habitude avant de parfaitement bien doser les décélérations. Rien d’inquiétant, mais il s’agit surtout d’un (léger) souci de confort.
Les autres hybrides rechargeables, les A8 et Q7, reçoivent pour leur part un très agréable V6 3.0 TFSI de respectivement 449 et 456 ch, avec un immense couple de 700 Nm et une autonomie, là aussi, supérieure à 40 km, grâce à la batterie de 14,1 kWh pour l’A8 et 17,3 kWh pour le Q7. Un rapide tour d’A8 TFSI e nous a permis d’apprécier le velouté de cette solution mécanique, parfaitement suppléée par le moteur électrique pour les relances et, lors des traversées de villages, discrétion assurée en mode électrique pur pour la limousine allemande.
Une véritable gamme 100 % électrique
Dans le sillon creusé par l’e-tron, les véhicules purement électriques de chez Audi sont appelés à croître et se multiplier, conservant cette appellation apposée au nom de chaque modèle. Les Audi électriques se reconnaîtront donc à leur label e-tron. À commencer par le modèle fondateur, qui se verra décliné en version SUV coupé, nommée logiquement e-tron Sportback. La formule est la même que celle développée par BMW pour le premier X6 : adopter une ligne de toit tombante et une lunette arrière très inclinée sur la base d’un SUV, histoire de lui donner des airs plus sportifs, quitte à perdre (un peu) en garde au toit aux places arrière, une méthode appliquée à merveille sur le Q3 Sportback. Techniquement, rien ne devrait changer sur ce véhicule, basé sur la plateforme MLB Evo, une évolution d’une plateforme existante et non pas une plateforme dédiée aux modèles électriques, contrairement aux trois (!) autres plateformes au programme.
La première est connue, il s’agit de la MEB, partagée avec Volkswagen pour son ID.3 (+ Seat et Skoda) et promise chez Audi au SUV compact Q4 e-tron, vu sous la forme d’un concept-car au dernier salon de Genève et attendu pour 2021. Avantage de cette plateforme optimisée, elle permet d’optimiser l’espace habitable au point d’offrir au Q4 e-tron un volume intérieur digne d’un Q5, pour une empreinte au sol proche de celle d’un Q3 (4,59 m) : le meilleur des deux mondes, en somme !
Autre plateforme partagée, bien plus exclusive celle-là, la J1 que l’on retrouve sous la Porsche Taycan, et qui sera également la base utilisée pour la magnifique Audi e-tron GT, présentée sous la forme d’un concept au salon de Los Angeles 2018. Un concept extrêmement proche du modèle de série attendu à la fin de l’année prochaine, comme nous l’ont confié les gens de chez Audi. Particularité de cette plateforme, outre ses qualités dynamiques adaptées aux très hautes performances de ces modèles ultra-puissants, elle est conçue pour laisser un espace aux pieds des passagers arrière, comme deux trappes dans le plancher autorisant une position des jambes confortable à bord de ces autos très basses.
Enfin, une toute nouvelle plateforme va compléter cette riche base technique. Partagée avec Porsche, la PPE (Premium Platform Electric), c’est son nom, va servir de base à des modèles premium moins radicaux que les Taycan et e-tron GT. En clair, il s’agira de la plateforme électrique dédiée aux modèles grand tourisme et aux berlines plus typées confort que performance pure, couvrant aussi les SUV, Sportback, Avant et crossovers. Cette base technique est prévue en propulsion ou quattro, avec un système sous 800 volts permettant une charge pouvant atteindre les 350 kW, autrement dit, la plus rapide possible !
Un exemple sous la forme d’une maquette d’étude de design nous a été montré, mais il nous était malheureusement interdit d’en prendre des photos sans bâche de protection. Comment la décrire ? Il s’agit d’une berline aux allures de coupés qui fait immanquablement penser à l’A5 Sportback. Des lignes élancées, nettement moins basse, sculptée et sportive que l’e-tron GT, une face avant intégrant de manière astucieuse et élégante une fausse calandre, variation sur le thème de la Single Frame de la marque, des arêtes et des surfaces vitrées limitées : voilà ce que nous pouvons dire sur ce concept de développement (sans intérieur) qui a pour fonction de montrer la direction que pourraient prendre des Audi électriques haut de gamme. Élégant et flatteur, ce modèle de design ne se démarque en revanche pas tellement de la gamme actuelle au premier coup d’œil. Un petit peu de patience sera encore nécessaire pour voir ce que cela donnera à terme.
La gamme électrifiée d’Audi
Hybrides rechargeables
- Audi Q5 55 TFSI e quattro (367 ch)
- Audi A7 Sportback 55 TFSI e quattro (367 ch)
- Audi A8L 60 TFSI e quattro (449 ch)
- Audi Q7 60 TFSI e quattro (456 ch)
100 % électrique
- Audi e-tron (déjà commercialisée)
- Audi e-tron Sportback (2020)
- Audi e-tron GT (2020)
- Audi Q4 e-tron (2021)
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