Force d’attraction

Vidéo - Citroën Traction 15 vs Citroën DS5 : voyage dans les hautes sphères
Vidéo - Citroën Traction 15 vs Citroën DS5 : voyage dans les hautes sphères

Pour les plus pressés, la version courte.


Le visionnaire André Citroën, fasciné par Henry Ford, veut suite à un voyage aux USA transposer le principe de la construction à la chaîne dans son usine de Javel. C’est une révolution pour cette France industrielle encore jeune, qui va de surcroît s’accompagner de son lot d’innovations, toutes concentrées dans une nouvelle voiture : la Traction. Un nom génial qui évoque clairement le principe de la transmission aux roues avant. Cette avancée technique considérable se fait de concert avec d’autres innovations. Conçue par André Lefebvre et dessinée par Flaminio Bertoni, la Traction adopte également le principe du moteur flottant et de la coque autoporteuse (tout acier) surbaissée, ce qui contribue à améliorer grandement le comportement routier, jugé exceptionnel pour l’époque. Dès son lancement en 1934 la Citroën Traction va d’ailleurs séduire tout le monde, des notables de province aux gangsters, mais aussi des collabos aux résistants ! Mais cette voiture révolutionnaire, trop chère à développer et imparfaite à ses débuts, va aussi causer la perte d’André Citroën, qui sera contraint de vendre son affaire à Michelin. André Citroën décède le 3 juillet 1935, ce qui n’empêche par la Traction de poursuivre sa carrière, extrêmement longue et riche en versions. La plus prestigieuse reste la « 15-6 » (6 cylindres 2.9) dévoilée en 1938. Baptisée « la reine de la route », la « 15 » recevra même en 1954 la suspension hydropneumatique qui fera le succès d’une certaine DS, digne héritière de la formidable Traction, qui prendra sa retraite qu’en 1957… 


Le droit à la différence

Vidéo - Citroën Traction 15 vs Citroën DS5 : voyage dans les hautes sphères
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Citroën a compris avant les autres marques tricolores qu’il fallait, pour essayer de concurrencer les constructeurs allemands, absolument se démarquer. Une stratégie payante dont le premier acte fut la résurrection du sigle magique « DS », pour lancer en mars 2010 la petite DS3. Le second acte fut en mai 2011 la commercialisation, un cran au-dessus, de la berline compacte DS4. Dernier opus de cette saga du haut de gamme « à la française » revisité avec cette fois la mise sur orbite, en octobre 2011, de l’inclassable vaisseau DS5. Complètement décalée, cette Citroën premium d’un nouveau genre, hésitant entre break de chasse, coupé et SUV, est malgré tout une alternative pertinente aux classiques berlines germaniques, très traditionnelles. Le choc visuel provoqué par la DS5 est sans doute aussi percutant que le fut, au milieu des années 30, celui initié par l’innovante Traction ! Comme son aïeule, l’innovante DS5 revendique ce droit à la différence et concentre les toutes dernières technologies. Son cockpit est digne d’un avion de chasse avec sa visée « tête haute », tandis que la « salle des machines » va jusqu’à abriter un moteur hybride… ou ce prometteur 1.6 THP de 155 ch, symbolisant toute la réussite des ingénieurs en matière de « down-sizing ». Ce bloc, sobre et volontaire, assume le choix de n’être couplé qu’avec une boîte automatique à 6 rapports, pouvant se laisser piloter du bout des doigts, au moyen de palets fixés derrière le volant. La révolution n’est pas en marche : elle roule !