La maturité. Voilà ce qui nous vient à l’esprit quand on découvre une R34 après avoir testé une R33 et une R32. On sent que le style s’est complètement affirmé, j’ai presque envie de dire que la chenille a terminé sa mue pour se transformer en magnifique papillon !
Certes, tout ceci est bien subjectif, et j’entends ici ou là des qualificatifs moins élogieux, comme Goldorak… chacun son avis, j’ai fait (et assumé !) le mien.
Revenons à cette R34 et à la métamorphose. L’aileron est bien entendu un élément majeur dans la ligne de la nipponne, il se déploie enfin et donne une toute autre envergure à l’auto.
La face avant devient beaucoup plus agressive, on a l’impression qu’elle fronce les sourcils ! Les lignes sont également plus tranchées et l’arrière devient lui aussi bien plus ostentatoire. De manière générale, l'amélioration de l'aéro a été l'une des grosses évolutions sur ce modèle, et on note qu'elle a perdu quelques centimètres en longueur, la R33 ayant été jugée trop volumineuse. Bref, c’est la plus agressive des 3 générations. On va désormais monter à bord pour voir si tout cela se confirme à l’intérieur…
Ah, le voilà, le fameux écran multi-fonctions ! L'intérieur de la R34 progresse encore d'un cran, et devient résolument sportif, avec de vrais sièges baquets pour une fois, et une instrumentation... absolument complète !
Le compte-tours est toujours aussi optimiste, on retrouve ses marques par rapport à la R33, alors démarrons une nouvelle fois le RB26. Ah tiens, quelques mots sur le moteur avant de commencer. Le RB26 a subi encore quelques modifications, au niveau des turbos, et une boîte Getrag à 6 rapports fait son apparition. Il sort encore « officiellement » 280 chevaux, mais en réalité nous sommes à plus de 300 en sortie d'usine.
Notre version du jour a subi elle aussi quelques modifications, et ce sont 390 chevaux qui sont disponibles sous le capot ! Jean-Luc, l'heureux propriétaire de ce superbe exemplaire, ne tarit pas d'éloges au sujet du comportement de sa belle, on va tout de suite vérifier ses dires...
Dès le démarrage, une bonne nouvelle apparaît immédiatement: la direction est bien plus incisive, directe, et remonte plus d'informations ! Le moteur semble prendre des tours plus facilement, et la boîte de vitesses est un vrai régal à manier. Vient ensuite un virage, et là, c'est la révélation, on comprend pourquoi cette auto a acquis un tel statut.
Sur notre parcours, il y avait un grand virage sur une route étroite. Avec les R32 et R33, disons que je pouvais passer à une «certaine vitesse». A cette vitesse précise, la R34 semble me crier:«T'es là pour trier de l'avoine ?» Sans rire, on peut passer 30 km/h plus vite avec la R34 ! Les améliorations du châssis sont évidentes, la rigidité est encore accrue, le travail sur les suspensions est phénoménal, et la traction est encore améliorée. Mais comment ont-ils fait ?
Si elle a un poids quasiment similaire à celui de la R33, sa conduite est bien plus aisée et on a l'impression qu'elle fait 100 kg de moins !
Une fois de plus, ce moteur crie son envie pour recevoir une pression d'homme. Les 390 chevaux paraissent peu face aux capacités du châssis. Honnêtement, je verrais bien 600 unités sous ce capot, et là on verrait vraiment le potentiel du châssis...
On en vient presque à prendre des mauvaises habitudes: arriver en vrac dans un virage, et remettre pleins gazs en plein virage. Le résultat est toujours le même: très légère dérive du train arrière, et remise en ligne droite des roues. Le train avant ne souffre d'aucun sous-virage, et l'arrière est vissé au sol. Le roulis ? Elle ne connait pas. A vrai dire, il n'y aurait que les freins qui seraient un peu justes d'origine.
Mais quelle machine ! Entre 1998 et 2002, c'était l'arme ultime en concession (mais pas chez nous !) Au total, un peu plus de 12000 exemplaires furent produits, dont les célèbres V-Spec, M-Spec, en version Nür ou N1 ! Notons que les moteurs dits N1 ont toujours été extrêmement prisés sur toutes les générations. Proposés sur des autos plus légères, ils étaient équilibrés, et aptes à recevoir de fortes préparations....Sur la génération R34, on n'oubliera pas la Z-Tune, quasiment introuvable, totalement hors de prix, mais qui représente l'aboutissement de la série, je vous laisse imaginer les capacités d'une telle auto...
En quelques mots, la R34 est un tour de magie. On se demande vraiment comment une voiture avec un tel gabarit et un tel poids peut arriver à se comporter de la sorte. Pour l'exploiter comme il se doit, il faut rouler comme un danger public sur route ouverte. Mais même en procédant ainsi, on a l'impression que rien ne peut nous arriver.
Un tour de magie, rien de plus. Difficile de croire que là encore, elle ait déjà 14 ans, car bien des sportives contemporaines n'ont pas encore ce niveau de feeling de conduite si extraordinaire.
Il est donc maintenant temps de procéder à l'ultime test du jour, la GT-R. En quoi la R35 est différente des 3 dernières générations ? Propose-t-elle des sensations de conduite meilleures que la R34 ? A priori, la tâche s'annonce ardue. Oh et pour la R34, à chaud, je lui donne 9,5/10...
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