Rappelons brièvement ce qu'il se passe dans les coulisses des Hybrid4 de PSA. Sous le capot trône un 2,0 l HDI de 163 ch et 300 Nm agissant sur les roues avant via une boîte mécanique robotisée à six rapports ETG6. La particularité se situe au niveau du train arrière où se trouvent un moteur électrique de 37 ch et 200 Nm, une électronique de puissance et des batteries haute tension, le tout discutant avec son homologue thermique à l'avant via un puissant alterno-démarreur avec fonction Stop & Start. Plusieurs modes de conduite peuvent être choisis par le conducteur : ZEV (tout électrique), Automatique, Sport et 4x4, avec 44 % du couple envoyé en phase d'accélération au train arrière, ce dernier maintenant la motricité en phase de décélération en récupérant de l'énergie. Évidemment, LA question qui se pose : que se passe-t-il dans ce dernier mode quand les batteries sont vides ? Réponse : rien ne change, le moteur électrique reçoit alors l'énergie fournie directement par l'alterno-démarreur suffisamment costaud pour offrir 8 kW en crête et 7 kW en continu.
Voilà pour la théorie, mais en pratique, comment ça se passe en situation extrême, par exemple sur plusieurs centimètres de neige ? C'est l'exercice auquel nous nous sommes prêtés sur le Circuit Glace de Tignes avec deux ateliers :
_ une simple mais efficace « drag race » entre un 3008 Hybrid4, un 3008 2,0 HDi de 160 ch et 340 Nm à boîte de vitesse automatique à six rapports et, pour faire bonne mesure, un 4008 1,8 HDi de 150 ch et 300 Nm à boîte mécanique à six rapports et transmission intégrale classique,
_ un démarrage en côte.
Avant d'aligner nos trois protagonistes sur la ligne de départ, revenons sur les caractéristiques de chacun. Les chiffres d'accélération officiels donnés sur le sec placent l'Hybrid4 largement devant avec 8,5 s au 0 à 100 km/h, contre 10,2 s et 11,5 s pour respectivement le 3008 deux roues motrices et le 4008. De plus, tout ce petit monde est équipé en pneus hiver aux dimensions de série, avec l'Hybrid4 en 17 pouces et 225 de large, le 3008 deux roues motrices en 18 pouces et 235 de large (en finition Féline donc) et le 4008 en 18 pouces et 225 de large. Enfin, afin que la paramètre « talent du conducteur » ne soit pas pris en compte, nous avons renouvelé le même test plusieurs fois en intervertissant à chaque fois les Vin Diesel d'un jour.
Le résultat est sans appel : le 3008 à deux roues motrices est évidemment laissé sur place mais l'Hybrid4 et le 4008 font jeu égal, l'un finissant d'une courte tête devant l'autre suivant la personne au volant. Malheureusement, l'unique vidéo tournée que vous pouvez voir ci-dessous n'en fait pas la démonstration, montrant juste une victoire écrasante de l'Hybrid4 (au volant duquel je me trouvais, évidemment).
Deuxième épreuve : celle du démarrage en côte. Pour cela, une rampe de neige a été construite sur la piste formant une pente d'un respectable 15 %. Exercice différent mais résultat identique : c'est sans espoir pour le 3008 à deux roues motrices mais l'Hybrid4 comme le 4008 gravissent la butte sans peine, démontrant que la transmission du premier n'a rien à envier à celle de 4x4 traditionnel du second.
Cependant, doit-on forcément débourser la bagatelle de 36 200 € (auquel on peut soustraire 2 937 € de bonus) dans une concession Peugeot pour un 3008 Hybrid4 85 g afin de partir sereinement au ski ? Pas forcément, puisque la marque au lion propose aussi le Grip Control sur le 2008 (une option à 310 € comprenant aussi des pneus toutes saisons Mud & Snow en finition Allure, ou de série sur Féline) et le 3008 (une option à 260 € disponible à partir de la finition Active incluant des jantes en 16 pouces au lieu du 17 de série et des pneus Mud & Snow). Il s'agit en fait d'une évolution purement électronique du système antipatinage de série disposant de plus d'une molette de réglage sur la console centrale suivant le profil de la route : normal, neige, tout chemin et sable.
Pour le mettre en situation, nous avons sélectionné deux 3008 1,6 l HDI 115 ch à boîte manuelle, l'un équipé de l'option Grip Control comprenant donc le système électronique et des jantes en 16 pouces avec pneus Mud & Snow en 215 de large, et l'autre sans, avec les jantes en 17 pouces de série et pneus hiver en 225 de large. Cette fois-ci, l'exercice est une simple accélération depuis l'arrêt, avec un radar en bout de ligne droite pour déterminer la vitesse de passage.
À l’issue de l'expérience, l'efficacité du Grip Control n'est pas flagrante puisque les vitesses finales relevées sont très proches mais c'est la manière d'y parvenir qui diffère. En effet, quand le 3008 dépourvu du système voit son train avant patiner en naviguant de droite à gauche avant de finalement s'extraire, celui équipé de ce super ESP reste parfaitement droit, et l'action du dispositif est tout à fait visible de l'extérieur, avec des impulsions données dans chaque roue pour trouver du grip. Au final donc, le Grip Control ne transfigure pas les capacités du 3008 sur des terrains à l'adhérence précaire, mais il apporte une sérénité bienvenue qui rassurera les conducteurs peu habitués à de telles conditions.
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