Audi qui bénéficie d’une grande expérience dans la transmission intégrale a ouvert la brèche en 2009, avec une déclinaison baroudeuse de son A4 Avant Quattro. Cette "baby Allroad" descend en droite ligne de sa grande sœur A6 Allroad à quelques exceptions près. Peugeot, constructeur généraliste, a décidé de miser sur son excellente berline 508, pour s’attaquer à un segment qui lui était jusqu’ici totalement inconnu. Celui des breaks tous chemins Premium.


La 508 s'est inspirée de l'Allemande pour le look
La 508 s'est inspirée de l'Allemande pour le look
L'A4 Allroad est une « baroudeuse » de standing
L'A4 Allroad est une « baroudeuse » de standing


En attendant vraisemblablement plus grand, plus gros, plus cher, la firme de Sochaux lance donc la 508 RXH. Une 508 SW surélevée, customisée façon baroudeur et dotée d’une transmission « 4x4 ». Le modèle français se situe à mi-chemin entre une A6 (4,94 m) et une A4 Allroad (4,72 m), tant en terme de dimensions qu’en terme de tarifs. La Française, s'est tellement inspirée de l'Allroad pour son look, que la marque aux anneaux aurait pu crier à la contrefaçon. Bien que restylée fin 2011, l’A4 Allroad reste fidèle au style Audi (trop ?) avec une calandre Single frame assortie de barrettes aluminium. Un modèle statutaire qui véhicule une image de marque déjà établie.

Hybrid4 contre Quattro

Vendue comme par Peugeot comme un break 4x4, la 508 RXH se démarque toutefois de la concurrence. À l’inverse des 4x4 classiques, dont les deux trains de roues sont reliés par un arbre de transmission, ici chaque train dispose de sa propre motorisation : thermique à l’avant animé par le 2.0 HDi 163 chevaux et électrique à l’arrière. Au total, ce sont 200 chevaux qui sont disponibles sur le modèle français. Le groupe électrique venant aider le moteur diesel en phase d’efforts. Cette chaîne hybride inédite fait toute l’originalité de la 508 RXH et contribue surtout à abaisser la consommation. Annoncée à 4,2 l/100 pour des rejets de 109 g/km. En pratique, c’est autre chose, puisque le HDi se montre plus gourmand avec 7 l/100 km, consommation relevée durant une utilisation mixte (ville/route/grands axes).

4 modes de conduite sont disponibles sur la 508 RXH
4 modes de conduite sont disponibles sur la 508 RXH
Même réglages sur l'Allroad avec l'Audi drive Select
Même réglages sur l'Allroad avec l'Audi drive Select


Ce système hybride parallèle permet de rouler indifféremment en tout électrique (autonomie 3 km), tout thermique ou en mode combiné, en sélectionnant le mode choisi via la molette située sur la console centrale. Le conducteur peut bloquer la voiture en mode 4x4 permanent pour que les roues arrière soient toujours motrices. Une première fois à bord d’une 508 RXH, c’est un peu comme danser la valse avec une vieille tante. C’est elle qui vous guide. Le mode automatique, s’occupe, comme son nom l’indique, d’absolument tout. L'auto passe très rapidement de l’électrique au thermique. Le transfert de l’un à l’autre est quasiment imperceptible. Déstabilisant au début, très confortable par la suite. En mode 4x4, le moteur électrique vient prêter main-forte aux roues avant lorsqu’un patinage est détecté. Ce dernier agit en quelque sorte comme un différentiel en fournissant plus de couple aux roues arrière. Ce mode permet alors à la 508 de franchir quelques difficultés (Routes abîmées, graviers, chemins de traverse, etc.) et surtout de renforcer le niveau de sécurité durant les conditions difficiles : pluie, neige, etc. Mais au final la Française s’avère moins baroudeuse que l’A4 Allroad.

Car chez Audi on fabrique des transmissions Quattro depuis trois décennies. Ici, la transmission intégrale avec différentiel central autobloquant aide le break à se sortir de situations difficiles bien plus honorablement, que la Française à simple traction assistée. Le couple est réparti naturellement à hauteur de 40 % à l’avant et 60 % à l’arrière. Cette répartition varie selon les conditions de 65/35 si l’avant est privilégié à 15/85 dans le cas contraire. Le tout de manière totalement mécanique et, ici, sans temps mort.


La Française brille par son niveau de confort
La Française brille par son niveau de confort
L'Allemande vire à plat comme une berline
L'Allemande vire à plat comme une berline


L'absence de suspension pneumatique sur l'A4 Allroad est comblée partiellement par une garde au sol importante de 18 cm, similaire à celle de la 508. Mais l’allemande peut toutefois recevoir, en option, une suspension pilotée qui agit sur le comportement et non sur la hauteur de caisse comme sur lA6 Allroad. Un avantage qui s’apprécie essentiellement sur le bitume puisqu’il influe aussi sur la direction. Avec cette batterie d’équipement, l’Allemande s’acquitte de nombreuses difficultés. Le système Offroad Detection, tolère quelques patinages et retarde l’entrée en action de l’ESP (entièrement désactivable). Ainsi la motricité est toujours optimale et l’A4 allroad passe pratiquement partout. Seul sa garde au sol plus réduite qu’un véritable 4x4 vous montrera ses limites.

Sur route, l’allemande est sûre, confortable et d'une grande neutralité. Les 170 ch du TDI à rampe commune sont bien suffisants pour se faire plaisir, le couple du quatre cylindres est généreux et offre des relances bien plus toniques que le Hdi. Un niveau sonore bien maîtrisé, un moteur vif et une boîte à double embrayage performante, l’A4 Allroad montre ici sa suprématie, avec en prime une consommation quasiment similaire (7,3l/100 km relevés durant notre essai).

La 508 RXH bénéficie quant à elle des qualités du châssis de la berline, mais n’a pas droit au très efficace train avant pivots découplés. Dépourvue en prime de suspensions pilotées, la 508 RXH, bien que confortable et équilibrée, s’avère moins maintenue que la berline traditionnelle en raison d’une garde au sol plus importante. Mais selon nous, c’est essentiellement la boite robotisée à simple embrayage BMP6, qui dégrade considérablement l’agrément de la Française. Bien que gommée par les interventions du moteur électrique, elle reste d’une lenteur déconcertante et fait hurler le Hdi dans les rétrogradages. Le mode « Sport » amoindrit ces à-coups, mais on reste au final bien loin de la fluide S-Tronic.