Avec six accidents mortels (accidents ou incendies) survenus dans des tunnels depuis 1995, avant ceux du Gothard et du San-Bernardino, le bilan devient très lourd :
10 avril 1995 : plusieurs voitures s’enflamment après un carambolage dans le tunnel de Pfänder (Autriche), 3 morts ;
18 mars 1996 : un camion-citerne explose dans un tunnel près de Palerme (Italie), 5 morts ;
24 mars 1999 : dans le tunnel du Mont-Blanc, l’incendie d’un camion tue 39 personnes ;
29 mai 1999 : un poids lourd entre en collision avec cinq voitures, dans le tunnel des Tauern (Autriche), 12 morts ;
6 août 2001 : après une collision frontale, 5 automobilistes meurent brûlés vifs dans le tunnel de la Gleinalm (Autriche) ;
8 août 2001 : 3 personnes sont tuées et plusieurs grièvement blessées dans une collision frontale entre une voiture et un autocar dans un tunnel de l’autoroute A14 qui relie Bregenz à Innsbruck (Autriche).
La catastrophe du Gothard est donc la septième du genre. L’Autriche, l’Italie, la France et la Suisse ont déjà vécu de telles situations. La série noire a continué le lendemain du Gothard car un autre accident s’est produit dans un tunnel reliant la Suisse à l’Italie, celui du San Bernardino, long de 6 kilomètres. Selon les autorités locales, un camion aurait percuté une voiture et un mini-bus arrivant en sens inverse à la sortie du tunnel.
La fermeture des tunnels du Mont-Blanc et du Gothard ne fait qu’augmenter le risque d’accidents car dès 1999, des responsables suisses s’étaient plaints à plusieurs reprises du surcroît de trafic qu’avait entraîné la fermeture du Mont-Blanc.
Devant tous ces évènements, on est en droit de s’interroger sur la sécurité des tunnels dans les pays frontaliers. Pour en savoir plus, nous nous sommes donc adressés aux autorités concernées.
La situation en Suisse
La confédération helvétique est concernée au premier chef puisque la catastrophe du Gothard s’est déroulée sur ses terres. Ce pays est parcouru par de très nombreux ouvrages souterrains, relief montagneux oblige. Ainsi, hormis le Gothard, citons le Seelisberg long de 9,9 km et le San-Bernardino d’une longueur de 6,6 km.
Suite aux évènements du Mont-Blanc, la Suisse a mis en place une étude sur tous les tunnels d’une longueur supérieure à 600 mètres.
Les experts en ont conclu que le niveau d’ensemble était bon et fidèle aux normes fixées par l’AIPCR (Association mondiale de la route). Seuls quatre tunnels parmi les 102 inspectés devaient subir des modifications et recevoir de nouveaux équipements. En revanche, cette commission a précisé que la construction d’un second tube avait été rejetée pour des soit-disant questions de sécurité.
A la suite de cette décision, un programme de réhabilitation d’un montant de 35 millions de francs suisses (environ 156 millions de francs français) comprenant des modernisations des ouvrages et de la ventilation avait été lancé notamment dans le Gothard.
Apparemment, ces aménagements n’étaient pas terminés lors de la catastrophe.
La situation en Belgique
En Belgique, il n’y a pas de tunnel analogue à celui du Mont-Blanc ou du Gothard. En revanche, il existe des ouvrages de moindre importance qui sont en général à proximité ou dans les grandes agglomérations. Ainsi, le plus grand tunnel du pays est situé à Bruxelles. D’une longueur d’environ 3 km, il a été bâti il y a une dizaine d’années. Le plus ancien est localisé à Anvers. Il mesure 800 mètres et passe sous l’Escaut.
Enfin, le plus récent se trouve à Liège. Agé d’environ deux ans, cet ouvrage sert de rocade à la ville en passant sous une colline. Malgré sa conception récente, c’est la solution mono-tube qui a été privilégiée.
La situation en Italie
« La botte de l’Europe » dispose de 712 km de tunnels dont 326 de mono-tubes.
Le tunnel de Lecco inauguré en novembre 99 représente la référence nationale avec sa structure bi-tube longue de 5,2 km. Le gros point noir de ce pays concerne les secours car il n’existe pas de plan d’urgence spécifique hormis pour ce tunnel et ceux du périphérique de Rome.
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