En France, les quelques moteurs V8 qui ont vu le jour ont été poursuivis par une noire malchance. Ainsi en 1934, Citroën au Salon de l'Automobile présente la ''22''. Il s'agit d'une Traction Roadster équipée d'un huit cylindres en V (un superbe V8 stylisé s’affiche d'ailleurs sur la calandre). Cinq voitures auraient été construites cette année-là, une berline, une familiale, un roadster, un cabriolet et un faux-cabriolet et deux d'entre-elles auraient reçu le V8 Citroën (deux blocs quatre cylindres de la Traction ''11'' assemblés en V), les autres un V8 Ford. En 1935, la Société des Automobiles Citroën proche de la ruine est rachetée par Michelin, André Citroën meurt et les ''22'' en disparaissant deviennent mythiques. Du côté des voitures de compétition, ce n'est pas mieux. Pour s'en convaincre il n'y a qu'à se rappeler l'histoire du V8 Alpine-Gordini. Un moteur que le ''Sorcier'' Amédée Gordini avait concocté dans son atelier du Boulevard Victor pour équiper les prototypes Alpine (A 210, A211 puis A 220) de Monsieur Redélé qui participaient aux 24 Heures du Mans. Si ce moteur fut bien utilisé en compétition à partir de 1967, il manquait cruellement de chevaux et n'était pas d'une fiabilité toute épreuve... Tant est si bien qu'Alpine ne l'utilisa que pour quelques courses. Amédée Gordini travailla aussi pour le compte de la Régie Nationale des Usines Renault sur des projets de V6 et V8 de série qui malheureusement ne seront jamais mis en production... Autre avatar de l'histoire du V8 en France, le célèbre V6 PRV qui commença sa carrière en 1974 sur la Volvo 264. Il a été conçu au départ comme un V8, ce n'est qu'après les premières études qu'il fut décidé de lui enlever deux cylindres.
Enfin ne terminons pas ce tour d'horizon sans citer la Matra-Simca Bagheera U8. A la sortie de ce coupé français en 1973, ses concepteurs sont bien conscients qu'il lui faut un moteur puissant pour rivaliser avec les GT de l'époque, son petit 1294 cm3 de 84 ch étant un peu juste. Ils ont alors l'idée de mettre un huit cylindres en installant cote à cote, le moteur d'origine de la Matra et celui de la Sima Rallye 2 (identique à celui de la Matra, il a comme particularité de disposer d' un sens de rotation inverse !) . Les deux blocs positionnés en V à 80 degrés étaient reliés par un carter commun avec liaison entre les deux par des engrenages au début, puis par une chaine ensuite. Présentée peu après la commercialisation des premières Bagheera, la Bagherra U8 ne dépassera jamais le stade du prototype...
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