Crée en 1916 elle est actuellement longue de 19,99km soit à peine moins que la Nordschleife du Nürburgring et ses 22,81 km. Composée actuellement d'un peu plus de 150 virages elle fut d'abord courue sur terre, puis ravit les spécialistes avec un mix quasi parfait de bitume majoritairement dans sa partie basse puis de terre / graviers dans sa partie haute (avec un petit segment bitumé à mi chemin) avant d'être désormais intégralement courue sur du bitume depuis l'an passé en 2012.
Qui dit course de côte annonce la couleur, ça va monter et à Pikes Peak ça ne fait pas semblant. Une montée moyenne de 7% (qui varie de -10% à +10,5% sur l'intégralité du parcours visible dans le portfolio en détail) que les concurrents s'élancent. Pour vous donner une idée la redoutable montée du mont Ventoux, cauchemar des cyclistes sur notre D974 qui affiche lui 7,5% de déclivité moyenne pour des passages à 12% max. Vous imaginez donc bien que ça monte raide.
Quand on sait que Pikes Peak démarre à 2800m d'altitude pour finir à plus de 4300m, pilotes et machines ont la vie rude. Bordée d'arbres, de fossés puis de ravins quand l'altitude déroule sous les pneus de ces fous du volant, Pikes Peak est en quelque sorte l'Everest de la course de côte, le sommet de la discipline même si par manque de budget de nombreux spécialistes de la discipline de part le monde n'ont pu y chauffer leurs bielles.
Aujourd'hui il est communément admis que déjà sur la ligne de départ les véhicules ont le souffle coupé par le manque d'air, d'où la prédominance de motorisations turbo qui corrigent le soucis de perte de densité de l'air, alors vous imaginez bien qu'à 4300m il faut bien régler son calculateur et avoir un turbo capable de continuer d'envoyer la voiture d'un virage à l'autre le plus vite possible.
La première partie de son histoire n'est sans doute pas la plus photogénique, la mieux documentée en vidéo ni celle des voitures les plus rapides. Cependant elle reste la plus impressionnante quand à l'équipement nécessaire à tout pilote de ces temps anciens : des boules de pétanques entre les guiboles. Pour la technologie, les soucis liés au terrain, à la perte de densité de l'air, j'imagine qu'on ne les a pas résolus de suite et que les voitures souffraient sacrément.
Vêtus de rien, longtemps sans ceinture de sécurité, ne sachant pas ce qu'était un arceau et un casque digne de ce nom, les courageux joueurs de pétanque couraient parfois dans des monoplaces d'où leur corps sortait déjà à mi torse, l'air de rien, les dents serrées et le virage hasardeux avec des réglages de carrossages qui n'auraient leur place que sur un show tuning délirant.
Quelques témoignages en vidéo ci dessous pour se rendre compte de la folie du challenge et de l'aventure que ça représentait. Si vous en avez d'autres n'hésitez pas à les partager je mettrais à jours l'article avec plaisir tant les documents sur cette époque sont peu nombreux en ligne.
Nous voilà en 1916, départ de la première édition !
1938, les débuts de la domination de la famille Unser qui affichera plus de 15 victoires au général étalées sur 50 ans entre les mains de Louis, Bobby, Al et Robby qui gagnera en 1989 au volant d'une Peugeot 405 T16. Ici il s'agit de Louis Unser en 1938 dans une de ces terribles monoplaces :
Un documentaire sur cette fameuse famille Unser et sa relation privilégiée avec Pikes Peak, les courses en muscle car à peine préparées, les générations qui défilent, la réputation d'avoir été les premiers à oser grimper la côte alors réputée impossible à monter en 1915 avec une moto side car !
Un reportage plus récent de 1957, quand l'épreuve était encore intégralement courue sur terre :
Mais là n'est pas le plus intéressant, les années 80 pointent à l'horizon, le rallye vit sa révolution en Europe, les Groupe B deviennent de sacrés monstres et Audi puis Peugeot décident d'en mettre quelques unes dans leurs valises pour faire un hold up sur le nouveau continent et se faire de la pub au passage.
Pikes Peak ne sera plus jamais la même course après l'arrivée de cette débauche de grip, de puissance et les chronos vont tomber pendant que la fine fleur du rallye WRC va venir ravir le prestige de l'épreuve.
La suite dans la partie 2/4 de l'histoire de Pikes Peak. Ces quatres articles n'ont pas vocation à être exhaustifs mais ils vous permettront de mieux savourer l'actualité que vous lirez ces prochains temps sur le trio Loeb / Peugeot / Redbull pour l'édition 2013.
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