Après Pékin, Paris : pour la dernière étude de style Citroën, c’est la croisière jaune à l’envers. Un événement pour la marque, qui a grandement ralenti le rythme de ses concept-cars : il y a quatre ans, la marque avait eu assez de « cash » pour présenter deux prototypes fonctionnels et roulants (GT, Hypnos). La crise est passée par là : cette Numéro 9, unique vision prospective de Citroën pour 2012, star du dernier salon de Pékin, n’est donc qu’une maquette pleine roulante, mue par un petit moteur électrique, et animée… à l’aide d’une (grosse) télécommande. Loin, très loin donc de la propulsion hybride rechargeable sur laquelle PSA planche pourtant d’arrache-pied, et qui devrait arriver vers 2014-2015.
La Numéro 9, ce ne serait donc qu’une beauté inerte ? Provisoirement, car ses retombées vont être nombreuses… et très concrètes. Sa présence au Mondial de l’automobile, dès le 29 septembre prochain, prouve qu’elle ne sera pas une réalité que pour l’Empire du Milieu : son style va rayonner sur toutes les futures DS. A contre-courant du concept-car Metropolis montré à l’exposition universelle de Shanghai en 2010, la Numéro 9 revient à une grande sobriété de style, misant sur les proportions, les matériaux, les détails, et pas nécessairement sur des volumes torturés. Plus germanique, la face avant exprime avant tout la qualité et une certaine forme de précision, avec ses optiques cunéiformes, ses chromes ciselés et taillés dans la masse, et sa calandre vitrée, référence à peine déguisée à la SM, qu’il n’est pas impossible de retrouver en série. Conçue comme une deux volumes à hayon, longue de 4,93 m, la Numéro 9 est très basse : seulement 1,27 m de haut, 2 cm de plus qu’un roadster Mazda MX5… Des dimensions hors-normes qui seront « normalisées » sur les futurs produits de série.
Pour Citroën, les deux années à venir vont être chargées : commercialisation de la DS3 Cabriolet fin janvier, révélation des deux nouveaux C4 Picasso, très spectaculaires, lancement de la version de série du concept car C-Cactus produit en Espagne au printemps 2014… les Chevrons ne vont pas chômer.
De l’autre côté de la planète, à Shanghai, les trois projets qui vont venir compléter la gamme DS sont tous les trois dessinés. Dans une vidéo au mois d’avril dernier, Citroën les a même montrées, de manière quasi-subliminale, à la presse (images ci-dessous).
Outre un crossover compact (le DSX), une DS4 à coffre recarrossée, la gamme DS comprendra également une 4 portes haut de gamme. Mais il n’est pas certain que celle-ci soit l’ambassadrice du luxe à la française tant espérée : de par sa taille, environ 4,85 m de long, elle pourrait se contenter d’adopter un positionnement hybride entre familiale et grande routière… comme une Peugeot 508. En gros, elle remplacerait purement et simplement la C5, dont le côté statutaire et haut de gamme colle désormais plus à l’imagerie DS qu’à la gamme C, trop « normale ». Positionnée au-dessus de la DS5, cette berline pourrait d’abord être lancée en Chine (fin 2014) avec un empattement allongé puis en Europe avec un empattement standard, mais son intégration technique dans le nouveau tandem PSA/General Motors n’est pas claire, car PSA s’est fixé une échéance en octobre pour décider (et officialiser ?) la mise en commun des plateformes avec Opel. De ce jalon dépendra l’avenir des futures Citroën, notamment celui de la gamme DS, qui ne compte pas s’arrêter à 6 gammes (DS3, DS4, DS5, DSX, future compacte à coffre et future routière)… Pourquoi pas à 9, justement ?
Texte et photos – Christophe Aubry
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