Le monde des SUV compacts s’enrichit d’un modèle qui ne passera pas inaperçu. Avec sa monstrueuse calandre qui ferait passer celle d’un Hummer H3 pour un string, le Nitro en jette, avec une face avant agressive à souhait. A tel point qu’elle intimide parfois le conducteur qui vous précède.
Contrairement à l’autre engin américain décomplexé (le petit Hummer) qui joue dans le clan des vrais 4x4 et au gabarit déjà imposant, le Nitro offre des dimensions adaptées au marché européen, celles d’un SUV presque compact.
Avec ses 4,54 m (ou 4,58 m), le Dodge est plus long que le Toyota Rav4, les Hyundai Tucson/Kia Sportage d’une vingtaine de centimètres, mais à peine plus encombrant que le Honda CR-V, Jeep Cherokee ou un Land Rover Freelander 2. En fait, plus court que les SUV compacts 7 places (y compris les deux nouveaux français de PSA), il épouse fidèlement les dimensions du Kia Sorento qui sera son rival le plus direct. Au moins en Diesel où ce dernier dispose d’un 2.5 CRDi LX 140 ch (26 960 €) et surtout, depuis peu, d’une version EX Major de 170 ch (34 150 €) à comparer au 177 ch de la Dodge Nitro. La coréenne peut aussi disposer comme la Dodge en Diesel d’une boîte automatique à 5 rapports (option à 1 500 €). Plus chère, la Kia se distingue sur le papier par sa transmission permanente aux 4 roues ou sa boîte de transfert.
Pour les responsables de Dodge, le Nitro « serait un produit au style unique sur un segment du SUV plutôt conventionnel, doté d’excellentes performances, d’un haut niveau de sécurité et de modularité, équipé de motorisations Essence (260 ch) et Diesel (177 ch) qui lui assurent le meilleur rapport prix/puissance/performances de son segment de marché ». Ce que nous allons vérifier de notre propre chef.
L’intérieur de la Dodge Nitro est plutôt bien présenté, mais sans grande originalité. Il fait un peu moins plastique que celui de la Caliber, mais il en reste encore trop et la qualité d’assemblage n’est toujours pas à la hauteur de ses rivaux européens ou asiatiques. Les espaces de rangement ne manquent pas. La position de conduite est plutôt bonne malgré l’absence de réglage de la colonne de direction en profondeur. Les sièges sont larges, ni trop durs ni trop souples, mais manquent de soutien latéral. Les sièges en tissu en base (SE) adoptent une sellerie YES Essentials® pour la finition SXT déjà appréciée sur le PT Cruiser, facile à entretenir, anti-statique, anti-odeurs et anti-tâches. La R/T dispose en série d’une sellerie cuir.
L’habitabilité pour les 5 occupants est correcte, sans battre aucun record pour un engin de 4,50 m de long (1 025 mm de garde au toit à l’avant et 1 019 mm à l’arrière, 1 036 mm d’espace aux jambes à l’avant et 984 mm à l’arrière, enfin, une largeur aux épaules de 1 443 mm à l’avant et 1 436 mm à l’arrière).
Le volume du coffre n’est pas non plus particulièrement généreux avec ses 369 litres (normes ISO) sous le cache-bagages. Il passe toutefois à un honorable 1 994 litres, dossiers de sièges rabattus (60/40) sur un plancher plat en chargeant jusqu’au pavillon. Petit plus pour la modularité, le siège passager avant se rabat à plat. Le seuil de chargement se situe un peu trop haut, défaut qui est partiellement compensé en série sur les versions SXT et R/T par un plancher de chargement LOAD ’N GO™ en plastique facile à nettoyer qui coulisse de 457,2 mm vers l’arrière et peut supporter jusqu’à 182 kg pour un chargement et déchargement faciles. Le volet de hayon ne se relève pas suffisamment pour les grands qui risque de s’y cogner la tête.
Son essai aux confins des Landes et du Pays Basque nous a permis de relever l’absence de véritables points forts face à ses congénères.
Chrysler hors du giron Mercedes
La Dodge Nitro arrive sur le marché européen juste après la vente de 80% des parts de Chrysler (marques Chrysler, Dodge et Jeep) par Daimler-« Mercedes » à un puissant fonds d’investissements américain. Cerebus possède déjà quelques actifs dans le secteur automobile (même s’ils représentent bien peu au regard des 60 milliards que pèse ce fonds), et il ne serait pas à la recherche d’un profit rapide, mais bien décidé à rester durablement aux manettes du troisième groupe automobile américain. Autre bonne nouvelle, la coopération avec Daimler (-Benz) ne s’arrêtera pas brutalement, et l’embauche par le fonds d’investissement de Wolfgang Bernhard (ex VW et ancien bras droit de l’actuel patron de Mercedes du temps où ce dernier dirigeait Chrysler) devraient garantir de bonnes relations avec l’ancienne maison mère allemande qui conserve 20 % du capital de Chrysler.
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