80 km/h : cette fois c'est validé, le décret a été publié au Journal Officiel

Le Premier Ministre aura tenu bon. Vendredi, avec le ministre de l'Intérieur Gérard Colomb, il a signé le décret qui officialise la baisse de la limitation de vitesse sur le réseau secondaire. Pour les routes nationales et départementales bidirectionnelles à chaussée non séparée, la limitation sera donc de 80 km/h au lieu de 90 km/h à partir du 1er juillet 2018. Cela concerne 40 % du réseau routier français.

Le décret précise que "toutefois, la vitesse sur les sections de routes comportant au moins deux voies affectées à un même sens de circulation est relevée, sur ces seules voies, à 90 km/h". Le décret a été publié aujourd'hui même dans le Journal Officiel. Il porte le numéro 2018-487. Il modifie l'article R-413-2 du Code de la Route.

Malgré les manifestations et la contestation politique, parfois au sein de la majorité, Édouard Philippe n'a donc rien lâché en six mois. Cette semaine, il a refusé catégoriquement la proposition de sénateurs qui souhaitaient que la décision se fasse au niveau local, avec une adaptation en fonction des routes. Le Premier Ministre a expliqué vouloir une règle simple, unique.

Il assume cette mesure très impopulaire, qui embarrasserait même du côté de l'Élysée. Pour lui, c'est le prix à payer pour sauver des vies, Édouard Philippe expliquant régulièrement que cette mesure doit sauver 400 personnes par an. Le souci, c'est que la méthode de calcul est des plus contestable, tout comme le sont les arguments utilisés par la Sécurité Routière pour justifier le passage aux 80 km/h.

Pour tenter d'apaiser les tensions, promesse a été faite de revenir en arrière si le bilan n'est pas bon au bout de deux ans. Mais on peut déjà douter de la promesse. La moindre baisse, sans atteindre les 400 vies épargnées, sera suffisante pour ne pas revenir à 90 km/h. Et on se demande si les causes d'une éventuelle baisse seront bien analysées, car la Sécurité Routière a la fâcheuse habitude de minimiser voire oublier les progrès techniques de nos autos.

Si les policiers et gendarmes sont invités à faire preuve de pédagogie, dès le 1er juillet, les radars seront recalibrés. Il n'y aura donc aucun sursis. Après des décennies à 90 km/h, il faudra en un instant apprendre à rouler à 80 km/h pour éviter les flashs.