2,5 millions de voitures par an : la nouvelle ambition de Tesla
Après avoir affiché des résultats records, le constructeur américain annonce des objectifs qui ne le sont pas moins. Si Elon Musk se donne les moyens industriels de ses ambitions, il devra néanmoins affronter quelques écueils avant de les réaliser. Mais rien ne semble faire peur au milliardaire.
Il n’a pas que son nouveau joujou en tête. Twitter, qu’Elon Musk est en train de racheter pour quelque 43 milliards de dollars n’est pas la seule préoccupation du milliardaire américain. Ses activités rentables, alors que le réseau social ne l’est pas encore, le préoccupent également. Et notamment Tesla qui vient d’enregistrer, pour le seul premier trimestre de cette année, le très coquet bénéfice de 3,3 milliards, de quoi se permettre d’avoir quelques perspectives d’avenir. Un avenir que Musk voit évidemment en rose sans avoir besoin d’user de substances prohibées.
Alors que Tesla a fabriqué 930 000 voitures en 2021, son patron se projette déjà en 2025 et a fixé à ses équipes, un objectif très simple : 2,5 millions d’autos produites et vendues. Un chiffre qui ne doit rien au hasard, puisque c’est celui qu’a atteint BMW l'an passé, et que Mercedes a frôlé, avec ses 2,4 millions d’unités. En se plaçant à ce niveau, Musk espère d’une part entrer dans le club select des 11 plus importants constructeurs mondiaux. Mais il espère également faire aussi bien que deux de ses principaux rivaux.
Objectif : vendre autant que Mercedes et BMW, mais avec une seule marque
Mai si d’aventure Tesla atteint ce score, il fera mieux que ses concurrents. Car BMW peut se targuer de ce chiffre grâce à trois marques, puisqu’en plus de celle à l’hélice, le groupe de Munich détient Mini et Rolls-Royce (même si ce dernier est plus pourvoyeur de chiffre d’affaires que de volume). De son côté, Mercedes parvient à vendre 2,4 millions d’unités en ajoutant ses camions à ses voitures. Tesla, lui, s’il se hausse au niveau des Allemands, ce sera par la seule force de sa marque unique et de ses seuls modèles légers (si l’on peut dire).
Pour autant, la marque américaine a-t-elle les moyens des ambitions de son bouillant patron ? Pour le moment, ses capacités de production sont limitées. Avec ses deux usines qui tournent à plein régime (celle, historique, de Fremont en Californie et celle de Shanghai) Tesla ne peut produire plus d’1 millions d’autos. Mais la nouvelle unité de production de Berlin vient d’être inaugurée, tout comme celle d’Austin au Texas et les capacités de cet ensemble devrait rapidement porter les capacités de Tesla à 1,75 million de voitures annuelles.
Chine et États-Unis, les deux eldorados
Mais le compte n’y est toujours pas. Il reste un déficit de 750 000 autos pour atteindre l’objectif de 2,5 millions de voitures en 2025. Qu’à cela ne tienne : Elon ne recule devant aucun sacrifice et a déjà prévu la parade en projetant de construire une seconde giga usine à Shanghai, juste à côté de la première. Mieux, le boss a déjà établi la répartition géographique de ses ventes pour cette fameuse année 2025 ou toutes les chaînes de production seront opérationnelles : 1 million d’autos seront livrées en Chine, un autre million aux États-Unis, et la vieille Europe se contentera de 500 000 voitures.
Reste à savoir si le business plan de Musk est réaliste. D’un pur point de vue des produits, il l’est. La Model 3 reste toujours le best-seller de la marque et le Model Y n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Quant au Cybertruck, il pourrait bientôt venir renflouer le chiffre d’affaires réalisé aux États-Unis. Reste quelques points d’interrogation. Ils concernent notamment les futurs des Model S et X, toujours pas dévoilés, ainsi que la Model 2 (ou C), la « petite » Tesla dont on ne sait pas grand-chose. Et puis, la marque n’est plus seule au monde dans le domaine de l’excellence électrique. Porsche, Mercedes et Audi en poussent la porte au rayon premium, et les Coréens Hyundai et Kia sont bien placés au rayon généraliste. Autant de difficultés qui ne semblent pas effrayer Musk. Si tant est que quelque chose, ou quelqu’un, a déjà effrayé le milliardaire excentrique.
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