Waze ou Google maps doivent désormais vous proposer de perdre du temps
Le titre est quelque peu provocateur, mais c'est l'idée. En effet, depuis le 6 août, les applications "d'assistance aux déplacements", comme Waze ou Google Maps, se doivent de vous encourager à ne pas prendre la voiture, et doivent proposer des trajets alternatifs, souvent plus longs en temps, pour moins consommer, moins rejeter de CO2 et donc, être plus écologiques.
Toutes les applications de "service numérique d'assistance au déplacement" et faisant office de GPS, comme le bien connu Waze, ou encore Google Maps, Plans, Mappy, City mapper ou bonjour RATP, doivent depuis la publication du décret n°2022_1119 faire preuve de plus d'éco-responsabilité.
Ce décret fait suite au vote de la loi Climat en août 2021, et est paru au Journal Officiel le 5 août pour une application, pour certaines mesures, dès le 6 août. Il vise à uniformiser les informations transmises aux utilisateurs, mais surtout à encourager toutes ces applications, désormais très largement utilisées, à faire de la prévention écologique, et à proposer des alternatives plus vertes à leurs usagers.
Cela passe par plusieurs encouragements ou obligations.
1/ Des messages de sensibilisation écologique
Chaque application devra diffuser, à chaque fois qu'un utilisateur va faire une recherche de trajet, des messages du type : "Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo", "pensez à covoiturer", ou encore "passer de 130 km/h à 110 km/h sur autoroute réduit votre consommation de 20 %". Et une signature #Sedeplacermoinspolluer apparaître. Des messages que l'on a pu voir pour certains déjà, dans les publicités à la télévision depuis le 1er mars 2022. Ces messages devront être mis en place "le plus rapidement possible" par les applications.
2/ Si le trajet contient des portions à 110 ou 130 km/h, un itinéraire alternatif devra obligatoirement être proposé
Quand on roule moins vite, on pollue moins. Cette évidence devra se traduire dans les faits par l'obligation de proposer un itinéraire alternatif, avec une vitesse maximum inférieure de 20 km/h, à chaque fois que l'itinéraire le plus court ou le plus rapide contiendra une ou des portions à 110 km/h ou plus (130 km/h). C'est en cela que ce décret imposera, comme on le dit en titre, de proposer de vous faire perdre du temps. Ce trajet alternatif devra en outre être proposé en priorité, avant celui qui est le plus rapide ou le plus court.
3/ Détourner les automobilistes des trajets secondaires
Cela peut paraître contradictoire avec la mesure précédente, mais certaines communes accusent les applications d'aides à la conduite d'engorger les itinéraires secondaires pour éviter les bouchons sur les itinéraires principaux. Parfois pour ne gagner au final que quelques minutes ou secondes. En conséquence, les applications ne pourront proposer ces itinéraires secondaires que si le gain en temps est d'au moins 10 % par rapport à un itinéraire utilisant les routes principales.
4/ Afficher les émissions de CO2 et de polluants pour le trajet prévu
Le décret prévoit l'obligation d'informer l'utilisateur, dès qu'il effectue une demande d'itinéraire, sur les quantités de polluants émis pour les différents moyens de transport possibles pour le trajet. Que ce soit CO2 (gaz à effet de serre) et même les autres polluants comme les oxydes d'azote (NOx), ou les particules fines.
5/ Afficher les offres alternatives plus écolos
Enfin les applications devront faire apparaître sur leurs cartes les ZFE (zones de faibles émissions mobilité), mais aussi, à partir de décembre 2022, les pistes cyclables, les aires de covoiturage et de stationnement, les transports en commun disponibles. Et à partir de décembre 2023, toutes les alternatives à la mobilité individuelle (partage de véhicule, de cycles, de cyclomobiles légers, d'engins de déplacement personnel, ou déplacements à pied).
Pour les utilisateurs de ces applications qui veulent bénéficier de ces évolutions dès que possible, il faudra effectuer les mises à jour régulièrement. Pour Google Maps ou Waze, des mises à jour de leurs serveurs doivent suffire pour proposer ces nouvelles informations. Pour ceux que ça embête, ne pas faire de mise à jour peut reculer l'échéance d'apparition de ces messages obligatoires, mais ils n'y couperont pas, à moyen terme.
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