Voitures électriques: les prix commencent enfin à baisser, mais...
Tant que les tarifs resteront élevés, le marché de l'électrique peinera à décoller. Toutefois, de premiers signaux positifs commencent à émerger çà et là.
En septembre, en marge du Mondial de l’automobile, Carlos Tavares avait indiqué que le prix des voitures électriques allait commencer à baisser à partir de 2026 : « Avec la hausse des volumes, les tarifs vont baisser en flèche », indiquait alors le Directeur général du groupe Stellantis.
Un peu plus de six mois plus tard, cette baisse commence déjà à se dessiner. Oh, rien de très spectaculaire encore, mais la tendance est déjà amorcée.
Hier lundi, Citroën annonçait ainsi une réduction sensible du tarif de son ë-C4, désormais accessible à 29 990 € bonus déduit.
Quelques jours plus tôt, Renault laissait entendre que sa future R5 reposerait sur une plate-forme au coût de production 30% moins onéreux que celle de la Renault Zoé dont elle prendra le relais en 2024.
Quant à Volkswagen, il mitonne une très séduisante ID.2 qui s’affichera à moins de 25 000 € lors de son lancement en 2025. Et le constructeur annonce d’ores et déjà qu’il travaille à un petit SUV zéro émission à moins de 20 000 € pour 2026-2027.
De fait, la barre des 20 000 € apparaît comme le nouveau seuil critique pour les constructeurs automobiles, qui doivent composer avec une redoutable concurrence chinoise.
MG, véritable épouvantail pour les constructeurs généralistes, annonce ainsi avoir livré 5 306 voitures en France au premier trimestre, grâce à quoi il affiche une progression de 262% par rapport à la même période en 2022, et représente déjà 6% du marché des électriques. La clé de son succès ? Des tarifs redoutable, à commencer par celui de la MG4, affichée 249 € par mois sans apport.
Si elle a démarré dans le haut de gamme, la bataille de l’électrique va maintenant se jouer au niveau des modèles accessibles. Une étude Deloitte publiée en janvier montrait d’ailleurs que 68% des Français se refusaient à mettre plus de 30 000 € dans une voiture électrique.
Or, les aides publiques à l’achat, qui permettent à une Dacia Spring de s’afficher à moins de 15 800 € une fois déduit le bonus de 5000 €, ne pourront indéfiniment soutenir le marché.
Il faut donc que les constructeurs entrent dans un cercle vertueux, avec des tarifs raisonnables permettant d’augmenter les volumes de vente, lesquels entraînent des économies d’échelles…garantissant des tarifs raisonnables (ou moins déraisonnables).
Plus facile à dire qu’à faire, certes, sauf à produire dans des pays où les coûts de production sont plus faibles.
Au-delà, peut-être faut-il aussi que les automobilistes changent leur approche de l’objet. « Les trajets du quotidien, ou commuting, représentent 90% des usages. Pour ça, des voitures électriques de 35 ch, avec notre système de propulsion 48V, suffisent amplement. Il est inutile de verser dans une surenchère de puissance et de poids », plaide ainsi Michel Forrissier, patron de l’ingénierie de l’équipementier Valeo. « Il y a un combat à mener pour la voiture électrique populaire. »
Un combat qui nécessitera que les automobilistes achètent des véhicules correspondant à leurs besoins réels. Après des décennies de « toujours plus » (plus d’équipements, de poids, de coût…), l’automobile entrera-t-elle enfin dans l’ère vertueuse du « toujours mieux » ?
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