Une voiture autonome au service des salariés des Galeries Lafayette
Chanceux, les salariés du grand magasin parisien ont a leur disposition une voiture totalement autonome qui leur permet, gratuitement et sur simple réservation, de les emporter de chez eux vers leur lieu de travail. Un test grandeur nature de l'autonomie de niveau 5 réalisé par Mobileye avec le concours de la RATP.
Si d’aventure, vous croisez une Ford Mondeo blanche dont le conducteur ne tient pas le volant, en plein cœur des embouteillages parisiens, il est inutile de prévenir la police, elle est déjà au courant. Il s’agit d’une voiture autonome, développée par Mobileye et actuellement en test dans la capitale avec le concours de la RATP, et toutes les autorisations préfectorales et municipales nécessaires. Même si les voitures sans chauffeur ne sont pas encore monnaie courante dans nos rues, il ne s’agit pas là du premier essai du genre.
Sauf que celui-ci se déroule dans la vraie vie, dans de vraies rues (bouchées) avec de vraies voitures tout autour et des vrais passagers à l’intérieur. Et pas n’importe lesquels : ce sont des cobayes plutôt chanceux.
Une réservation sur l'appli, et la voiture autonome vient récupérer les salariés chez eux
Mobileye, qui est la filiale mobilité du géant américain Intel a passé un accord avec les Galeries Lafayette qui ont trouvé auprès de ce spécialiste de la tech un moyen d’offrir un cadeau de noël original à leurs salariés.
Depuis quelques jours, et pour 6 mois encore, ils pourront, s’ils le souhaitent, effectuer leur trajet domicile boulot, confortablement installés sur la banquette arrière d’une Ford Mondeo qui roule toute seule. Il leur suffit de réserver leur auto via une appli sur leur smartphone, et elle vient les chercher toute seule, comme une grande.
Évidemment, les salariés ne seront pas seuls et livrés à l'informatique embarquée. Un technicien se trouve à bord, à la place du chauffeur et il doit se tenir prêt à reprendre la main à n'importe quel moment.
Évidemment, l’opération n’est pas si simple, car la programmation de la voiture, et les autorisations, ne lui permet pas d’aller au-delà du périf. Ce qui suppose que les salariés des Galeries, intéressés par l’opération, vivent dans Paris intra-muros, ce qui, sauf exception, limite le test aux cadres susceptibles de supporter financièrement le prix de l’immobilier parisien.
Une cinquantaine d’entre eux se sont déjà inscrits auprès de Mobileye, mais sans pouvoir espérer utiliser le service tous les matins et chaque soir. Car il n’y a qu’une voiture équipée. « Et une autre en réserve au cas ou » corrige Johann Jungwirth. ancien patron du digital du groupe Volkswagen, Il est aujourd'hui vice-président de Mobileye et a piloté cette opération, non sans mal. « On a fait des tests, similaires à New-York, Detroit, Munich, Tel Aviv et Shanghai, mais aucune ville ne nous a posé autant de difficultés que Paris ».
Et le boss d’évoquer l’inextricable mélange de vélos, de piétons et de voitures. Les ingénieurs d’Intel ont simplement expérimenté le temps d’une programmation ce que vivent les automobilistes parisiens au quotidien.
Du coup, pour Mobileye, il n’y a pas de meilleur test que les difficultés de la circulation parisienne et l’extension programmée de son domaine d’intervention est beaucoup plus simple. « On est déjà prêt pour aller de Paris à Roissy et Orly, révèle Johann Jungwirth. Et nos voitures sont programmées pour se rendre, et revenir du siège de Stellantis et au Technocentre Renault ».
De futurs partenariats avec les aéroports parisiens et les constructeurs français ? Si rien n’est signé pour le moment avec Mobileye qui travaille sur les niveaux 4 et 5 d’autonomie, les marques automobiles connaissent bien la maison, qui équipe déjà un million de voitures dans le monde, avec notamment les freinages d’urgence de dernière génération.
Si pour Mobileye, le choix parisien paraît donc évident, celui de la RATP, qui gère les transports en commun de la capitale, l'est moins. Mais la régie réfléchit elle aussi à de nouvelles mobilités, sous la forme de navettes ou de bus autonomes. Un marché que la filiale d'Intel souhaiterait bien ne pas voir s'échapper vers la concurrence;
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