Uncharted, Solterra restylé, E-Outback : Subaru revient en force sur le marché français
Quel est le point commun entre ce dont la Nature a horreur, et la gamme de Subaru aujourd'hui ? Un mot : le vide. Mais cela va changer, avec l'arrivée de deux nouveaux modèles, les Uncharted et E-Outback et le restylage du seul qui subsistait en France, le Solterra. Subaru, le retour ? C'est bien ce qui se profile.

Subaru était, et c'est un euphémisme, handicapé en France par le malus écologique qui frappe les modèles les plus émetteurs en CO2. De fait, la gamme du constructeur japonais rejetait tellement de CO2 qu'elle écopait de malus si considérable qu'il n'était même plus la peine de proposer les modèles à la vente...
De fait, un seul modèle subsistait, le Solterra, sauvé par sa motorisation électrique. Mais ça ne faisait pas grand-chose à vendre pour les commerciaux de la marque, c'est le moins que l'on puisse dire (57 ventes sur tout 2024 !). Cependant, la Nature a horreur du vide, et les constructeurs aussi. Alors pour garnir à nouveau une gamme exsangue chez nous, Subaru fait comme Mitsubishi avec Renault, elle va piocher sur les étagères d'un constructeur partenaire des modèles intéressants pour elle, et les rebadge en les modifiant, plus ou moins.


Le Solterra est d'ailleurs déjà un clone technique et esthétique du Toyota BZ4X. Il est aujourd'hui restylé. Et voici que pour l'accompagner, Subaru présente le Uncharted, qui n'est autre qu'un Toyota C-HR+, récemment présenté, et le E-Outback, qui n'est autre qu'un Toyota BZ4X Touring, lui aussi dévoilé récemment, et appelé "Trailseeker" aux USA.

Ce dernier modèle était dévoilé lors de cet événement bruxellois, mais pas "en physique", uniquement virtuellement. Il ne nous a pas été possible de découvrir l'auto de nos propres yeux. Nous nous sommes donc concentrés sur l'Uncharted et le Solterra restylé, en commençant par le premier cité, qui est une "vraie nouveauté".
L'Uncharted, une "vraie" nouveauté presque sportive
Au-delà du fait que le mot signifie "inexploré", et que c'est aussi une franchise bien connue (film, jeux vidéo, séries, etc.), il va s'agir désormais, en plus, d'un rebadgeage du récent Toyota C-HR+ par Subaru. Mais reconnaissons que, comme Mitsubishi avec le Grandis face au Renault Symbioz, la marque a fait un peu plus que de simplement remplacer les badges de son partenaire japonais. Les designers ont cherché au contraire à distinguer le style de l'Uncharted. Ce qui le rendrait presque plus sympa à regarder.


Face avant, calandres, optiques, signatures lumineuses, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière, mais aussi feux arrière, boucliers, les différences sont significatives. L'Uncharted présente un regard ponctué de six tirets lumineux de chaque côté, côté proue comme côté poupe. Ses jantes (jusqu'à 20 pouces) sont spécifiques. Les feux arrière ne sont plus reliés par un bandeau lumineux (presque une originalité aujourd'hui !), et le bouclier arrière présente une grosse pièce en plastique brut d'un seul tenant contre deux parties séparées sur le Toyota. Reste que le profil est identique, tout comme le gabarit, avec une longueur de 4,51 m environ.
Un intérieur qualitatif, mais identique à celui du Toyota C-HR+

Si l'esthétique extérieur s'émancipe, ce n'est pas le cas de l'intérieur. Où l'on se retrouve devant une planche de bord de C-HR+, logo sur le volant excepté. Et parlons-en, du volant. Avec ses deux énormes méplats en haut et en bas, il adopte une forme presque "carrée", potentiellement troublante. Et qui laisse penser que ça va devenir à la mode, Peugeot étant aussi en pleine gestation de son "Hypersquare".
Devant le conducteur, un écran numérique de 7 pouces pour les informations de conduite. Et pour le multimédia, une grande tablette de 14 pouces de diagonale, qui reprend le dernier système Toyota, plus moderne et ergonomique que précédemment. Nous n'avons malheureusement pas eu le temps de nous y attarder, cette présentation étant menée tambour battant, avec à peine une heure pour découvrir les deux autos, et moins de 30 minutes pour tourner la vidéo.

En tout cas, la qualité de réalisation de cet habitacle et de cette planche de bord est correcte, les matériaux globalement de bonne qualité, avec des plastiques moussés un peu partout. Par contre, l'ambiance est sombre, voire triste, et la petite ligne colorée qui traverse l'habitacle a fort affaire pour égayer l'ambiance. Bon point pour les deux emplacements de recharge par induction sur la console centrale, une bonne idée reprise à Tesla et à certaines marques chinoises.


À l'arrière l'habitabilité est moyenne, on manquera un peu d'espace pour les jambes pour les plus d'1,75 m, mais ça reste vivable. Par contre, le volume de coffre annoncé à 416 litres est très modeste pour la catégorie. Un Peugeot E-3008, qui sera un des principaux concurrents, annonce 520 litres pour 4,54 m de long.
Techniquement, il y a du choix et du sportif
Techniquement, l'Uncharted fait assez fort. Il reprend sans surprise ce que l'on trouve côté Toyota sur le C-HR+. En entrée de gamme, on aura donc une version traction à petite batterie de 57,7 kWh, un seul moteur de 167 ch, et une autonomie annoncée de 450 km. Puis on passe à la grosse batterie de 77 kWh de capacité, toujours traction, mais avec un moteur de 224 ch, et une autonomie estimée, la plus importante des trois versions, de 585 km. Enfin en haut de gamme, une proposition 4 roues motrices à deux moteurs, qui affiche 343 ch, un 0 à 100 en 5 secondes (sportif !), et une autonomie qui tombe à 470 km malgré la grosse batterie de 77 kWh.
Les puissances de recharge sont d'un côté bonne, avec 22 kW en courant alternatif, et de l'autre moyenne, avec 150 kW en courant continu, ce qui permet de récupérer de 10 à 80 % de charge en 30 minutes. L'Uncharted dispose d'une pompe à chaleur, d'un système de préconditionnement de la batterie et d'un planificateur de trajet intégré à la navigation.
Le Solterra restylé s'éloigne du Toyota BZ4X et muscle son jeu
Passons maintenant au Solterra. Pas une nouveauté donc, mais un restylage de mi-carrière. Avec encore une fois une volonté de l'éloigner visuellement du Toyota BZ4X qui lui sert de base. Ainsi, toute la face avant est revue : calandre en hexagone qui disparaît au profit d'une surface plus lisse, bouclier, et optiques redessinées lui offrent un nouveau visage.


Sur les flancs on remarque immédiatement que les grosses pièces en plastique brut gris qui font le tour des roues, passent à la peinture noire. Elle reste de couleur contrastée avec la carrosserie (quand elle n'est pas noire justement...) mais cela rehausse un peu le standing, tout en conservant l'originalité. Trop d'originalité ont pu penser certains.
La partie arrière n'évolue que dans le détail, avec seulement la disparition du logo et le nom de la marque qui apparaît désormais en gros en travers du hayon.

À l’intérieur, pour le coup, ça change pas mal par rapport à la version avant restylage. Et la planche de bord se rapproche de celle de... l'Uncharted ! On retrouve l'instrumentation 7 pouces devant le conducteur et la dalle de 14 pouces pour le multimédia. Et le dessin se fait plus horizontal, avec moins de rondeurs et de courbes en face du passager que précédemment. La qualité de finition est équivalente à celle du petit frère, c'est-à-dire bonne avec des matériaux correctement choisis.

Par contre, mêmes causes, mêmes effets, l'ambiance est d'un triste ! Les matériaux et couleurs sombres rendent cet intérieur un peu déprimant.
Les places arrière, elles, affichent un espace bien supérieur. La longueur de 4,69 m (largeur 1,86 m, hauteur 1,65 m) permet de donner de l'aisance aux jambes des passagers. Ils sont en effet bien traités, y compris en largeur. L'espace à la tête est la cote la moins généreuse. Quant au volume de coffre, ses 452 litres banquette en place ne sont pas du tout généreux par rapport au gabarit. Là encore, un E-3008 ou un Volkswagen ID.4 affichent plus de 500 litres (520 et 543 litres respectivement).


De grosses évolutions techniques
Là où le Solterra évolue le plus, c'est techniquement. En plus d'adopter le préconditionnement de la batterie ou le planificateur de trajet, sa chaîne de traction, en restant 4x4 permanente, passe de 218 à 343 ch ! Un bond qui lui permet d'annoncer un 0 à 100 km/h en 5,1 secondes. Et la batterie, en changeant de chimie, gagne quelques kWh, soit désormais 73,1 kWh. L'autonomie est alors estimée à 500 km, encore sujette à homologation officielle. La recharge est équivalente à celle de l'Uncharted, soit 22 kW en alternatif et 150 kW en continu, soit un 10 à 80 % de batterie en 30 minutes là encore.
Avec de telles améliorations, les prix devraient encore gonfler. On rappelle qu'ils se situent aujourd'hui entre 59 990 € et 63 990 €. Mais ils ne sont pas encore dévoilés, tout comme ceux de l'Uncharted. On sait seulement que les commandes seront ouvertes en fin d'année 2025 pour des premières livraisons fin 2025 pour le Solterra et début 2026 pour son petit frère Uncharted.
Pour le E-Outback, les informations sont encore plus parcellaires, et vous en saurez plus bientôt.
Photos (32)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération