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Un sénateur veut interdire le signalement des contrôles routiers

Dans Pratique / Sécurité

Florent Ferrière

Jean-Pierre Grand, du parti Les Républicains, ne veut plus que les automobilistes puissent indiquer la présence des policiers et gendarmes via les réseaux sociaux ou les applications mobiles communautaires.

Un sénateur veut interdire le signalement des contrôles routiers

La rentrée a été meurtrière sur les routes. Le mois dernier, 335 personnes ont perdu la vie sur le réseau français, soit + 30,4 % par rapport à septembre 2015. Le bilan sur les neuf premiers mois est dans le rouge, avec + 3,1 %. Si la situation ne s'améliore pas au cours du dernier trimestre, ce sera la troisième année de hausse consécutive, qui devrait être suivie d'un nouveau tour de vis dans la répression.

Comme l'a révélé « Le Parisien-Aujourd'hui en France », le sénateur Les Républicains Jean-Pierre Grand veut s'attaquer aux automobilistes qui indiquent en temps réel la présence des forces de l'ordre au bord des routes. Il vient d'écrire au gouvernement pour demander l'interdiction définitive des signalements des contrôles sur les réseaux sociaux ou sur des applications mobiles, comme Waze.

L'homme politique a déclaré à nos confrères « la mortalité routière est repartie à la hausse et ce genre de comportements a des conséquences sur l'efficacité de la politique de lutte contre l'insécurité routière ». Jean-Pierre Grand souligne aussi que ces signalements sont « une source d'information majeure pour les délinquants voire pour les terroristes ».

Interdiction des boîtiers de type Coyote ?

Cette demande auprès du gouvernement intervient quelques semaines après une décision de la Cour de Cassation, qui avait relaxé les gérants de pages Facebook indiquant la présence des radars. La justice a estimé que ce type d'avertissement en ligne n'était pas interdit par le Code de la route.

Toujours dans les colonnes du Parisien, Claude Got, spécialiste de l'accidentologie, veut aller plus loin en bannissant carrément les boîtiers qui signalent les zones de danger, comme ceux de Coyote. Le patron de cette entreprise, Fabien Pierlot, répond qu'une telle décision serait « une atteinte à la liberté d'expression et de communication ».

De son côté, l'association 40 millions d'automobilistes n'a pas tardé à faire savoir son mécontentement. Pierre Chasseray, son délégué général, a ainsi écrit dans un communiqué : « Si l'on interdit les boîtiers, les applications, les réseaux sociaux, on retirera bientôt aussi les panneaux de signalisation des radars. On risque alors de rendre légitime n'importe quel lieu d'implantation des radars, qu'il soit accidentogène ou non, et de rendre encore moins acceptable la politique de répression de la vitesse. »

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