Un lobby allemand veut interdire le carburant fossile dès 2045 pour favoriser l'e-fuel
Défenseur des voitures thermiques, le lobby dominant dans l’industrie automobile allemande veut que l’Europe interdise la vente de carburant fossile dès 2045. Il cherche à imposer le carburant synthétique à sa place.
Difficile de suivre l’industrie automobile allemande ces derniers temps. Certains groupes comme Volkswagen demandent à l’Union européenne d’aller encore plus vite sur les mesures obligeant à électrifier son parc automobile, alors même que les ventes de véhicules thermiques constituent toujours l’écrasante majorité du marché. D’autres acteurs comme BMW militaient récemment au contraire pour une sauvegarde des moteurs thermiques et beaucoup s’accordent désormais pour dire que la date de 2035 paraît désormais difficile à tenir sur l’interdiction de vente des voitures neuves thermiques.
La position du Verband der Automobilindustrie ne va pas aider à y voir plus clair. Lobby influent au sein de l’industrie automobile allemande, il défend les intérêts de 600 entreprises allemandes impliquées à différents niveaux. Sa proposition, formulée officiellement dans un nouveau document ? Pousser l’Union européenne à interdire la vente de carburant d’origine fossile à partir de 2045 sur son territoire. Oui, rien que ça !
Le lobby veut imposer le carburant synthétique
Quel intérêt pour un tel lobby alors qu’il représente des constructeurs automobiles qui misent toujours assez largement sur les voitures thermiques ? Justement, leur permettre de continuer à le faire après cette date tout en imposant le carburant synthétique à la place des énergies fossiles, un domaine où l’industrie allemande est précisément à la pointe.
Mais la demande paraît assez fantasque quand on connaît l’état actuel de cette industrie du carburant synthétique. Son utilité même est contestée à la fois par certains constructeurs allemands comme Volkswagen, mais aussi par des opposants qui rappellent que cette technologie présente un bilan nettement moins bon que celui de la voiture électrique sur le plan des émissions de CO2 et de la pollution. Par ailleurs, ce carburant synthétique coûte actuellement beaucoup plus cher que l’essence et le diesel issus d’énergies fossiles et les projections actuelles ne permettent pas d’arriver à des volumes de production suffisants pour alimenter tout le parc de véhicules thermiques (le tout à des prix raisonnables).
A moins que les ventes de voitures thermiques neuves ne baissent très rapidement et que le parc de véhicules thermiques disparaisse vite, ce scénario paraît assez improbable.
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