Pénurie de carburant : le mouvement de grève prend fin, retour progressif à la normale
Florent Ferrière , mis à jour
La réunion entre les syndicats et la ministre des Transports a permis de débloquer la situation. La CGT a levé son appel à la grève. Il faut maintenant réapprovisionner les stations à sec. Tout devrait être fait avant le début du week-end.
Mise à jour jeudi 1/06 - 16h30
Satisfaits de la réunion au ministère des Transports, les syndicats ont mis fin au mouvement de grève. Le travail a repris en cours de journée. Total indiquait dès ce matin qu'il n'y avait plus de barrage filtrant ou de blocage devant les dépôts.
Au dernier pointage du site "mon essence" (à 15h), il y avait 356 stations en pénurie partielle et 566 en pénurie totale. La situation concernant surtout l'Ile-de-France, les camions de réapprovisionnement ont été dirigés en priorité vers les dépôts de Coignère dans les Yvelines et de Grandpuits en Seine-et-Marne.
Il faudra un peu de temps pour que tous les soucis soient réglés. Le nombre limité de camions va demander un grand nombre de rotations. Mais Francis Pousse, président de branche nationale des propriétaires-exploitants de stations-service du Conseil national des professionnels de l'automobile explique qu'un "camion peut faire jusqu’à 38 tonnes soit 36 000 litres de produits. Ils contiennent 50%-60% de gasoil et le reste en sans-plomb. Donc un seul camion peut alimenter une station en un passage".
Bison Futé recommande aux Franciliens d'effectuer leur plein dans les stations-service situées hors d'Île-de-France en attendant le réapprovisionnement total de leurs stations habituelles. Il indique qu'il n'y a pas de pénurie dans les stations sur les autoroutes.
Le retour à la normale devrait se faire dans la journée de vendredi. Une bonne nouvelle pour ceux qui vont partir à l'occasion du long week-end de la Pentecôte.
La carte des stations en rupture partielle ou totale
Le site "mon essence" propose une carte interactive qui permet de localiser les stations qui sont impactées. Les informations sont données en temps réel par les utilisateurs de l'application, l'une des plus utilisées pour connaître les prix des carburants dans le pays. Pour éviter les faux renseignements, ou mettre à jour les données en cas de réapprovisionnement, les gérants des points de vente sont invités à corriger les informations.
--- Mise à jour mercredi 31/05 - 22h00
Il y a du nouveau du côté de la grève. Pour la première fois depuis le début du mouvement, le Gouvernement s'est penché sur le sujet. Sollicité par les syndicats du milieu, il a organisé une réunion avec eux sur "la prise en compte des spécificités de certains transports". Mais le Gouvernement a précisé "qu’il n’est pas partie prenante aux discussions sur ces revendications mais a engagé les partenaires sociaux à établir rapidement un dialogue".
À l’issue de la réunion, la CGT a annoncé qu'elle avait "obtenu des avancées significatives" qui pourraient aboutir à la "levée du mouvement". De bon augure à l'approche du week-end prolongé, d'autant que la situation commence à coincer en Ile-de-France.
Côté pénurie, le nombre de stations touchées ne cesse de gonfler et flirte avec la barre des 1 000. En fin d'après-midi, 403 étaient en pénurie partielle, 555 en pénurie totale. La situation concerne avant tout l'Ile-de-France, qui concentre près de 70 % des problèmes. Selon les informations de "Mon essence", les soucis commencent "à s'étendre légèrement vers la Normandie".
--- Mise à jour mercredi 31/05 - 8h30
Le mouvement se poursuit. La CGT demande à nouveau au gouvernement et au patronat d'ouvrir des négociations. La situation sur le terrain ne s'envenime pas : pas sûr que le syndicat soit écouté aujourd'hui. La grève se concentre toujours sur l'Ile-de-France. Selon la carte interactive du site "mon essence", ce matin il y a 430 stations en pénurie partielle et 373 en pénurie totale. La plupart sont au niveau de la capitale. Les cas en province sont plutôt causés par les automobilistes qui font le plein massivement en prévention.
--- Mise à jour mardi 30/05 - 19h00
Les cas de stations à sec commencent à se multiplier. Selon les données du site "mon essence", en fin d'après-midi, 375 stations étaient en pénurie partielle et 246 en pénurie totale. L'Ile-de-France est la région la plus touchée, puisqu'elle concentre 40 % des problèmes. Ce n'est cependant pas encore la crise, il y a près de 11.000 stations en métropole !
--- Mise à jour mardi 30/05 - 8h30
La grève se poursuit ce mardi. Mais elle continue de se concentrer sur la région parisienne. La CGT annonce à nouveau que le mouvement risque de s'étendre au reste du pays dans les jours à venir. Le syndicat ne souhaite cependant pas être aussi rassurant que l'Ufip à propos de la pénurie.
De son côté, le CNPA (Conseil National des Professions de l'Automobile), qui représente près de 6 000 stations, rejoint l'Ufip et la Préfecture de Police (voir ci-dessous) : selon lui, "les annonces de pénurie de carburants en cours depuis quelques jours se veulent alarmistes et souvent infondées". Le CNPA appelle donc au calme et souligne que la situation est très différente de celle rencontrée l'année dernière. « Il ne faut pas laisser la panique s'installer » insiste Jean-Jacques David, Président Locataire gérant Carburant CNPA.
--- Mise à jour lundi 29/05 - 17h30
Des pompes se sont retrouvées à sec en région parisienne. Mais la pénurie a surtout été causée par un effet de précipitation dans les stations concernées, avec des ventes gonflées par la crainte. Il faut prendre aussi en compte les volumes de vente boostés par les personnes qui ont fait le plein après le week-end prolongé.
Francis Duseux, le président de l'Ufip (Union française de l'industrie pétrolière) s'est ainsi voulu rassurant, insistant sur le fait que la grève concernait quelques dépôts en Ile-de-France, sur les 200 que compte le pays. Pour les stations à vide à Paris, la situation a été causée par des blocages aux dépôts qui ont été réglés avec la police. Francis Duseux a précisé sur l'antenne de RTL : "la situation devrait se résorber rapidement et pour le moment je ne vois pas de pénurie".
Même son de cloche du côté de la Préfecture de police de Paris. Michel Delpuech, le préfet, demande aux conducteurs "de conserver leurs habitudes de consommation de carburant et de ne pas développer de surconsommation préventive".
- Les prix des carburants augmentent, mais sans lien avec la grève
Comme chaque semaine, le ministère, désormais nommé "de la transition écologique et solidaire", a publié les prix de vente moyens dans l'Hexagone. Au 26 mai, le litre de gazole coûtait 1,2125 € et le sans-plomb 95 1,3702 €. Si pour l'essence, le tarif est stable par rapport à la semaine dernière, pour le diesel, c'est en augmentation d'un demi-centime.
Mais la hausse n'est pas liée à la grève, qui a débuté vendredi. Elle est due à un rebond des prix du pétrole : le baril était tombé sous les 48 $ le 11 mai, il a depuis cette date augmenté pour atteindre plus de 52 $. Les hausses à la pompe que vous constaterez dans les jours à venir seront donc surtout causées par le cours du brut.
Pourquoi les transporteurs font-ils grève ?
Les salariés du transport routier de matières dangereuses (gaz, produits chimiques, carburants…) souhaitent une meilleure reconnaissance de la profession, avec une prise en compte des spécificités liées aux matières dangereuses au sein de la convention collective des transports routiers. Parmi les revendications : mise en place d'une durée journalière de travail maximale de 10 heures, instauration d'un suivi médical spécifique ou encore obtention d'un 13e mois.
Lundi 29/05, 9h - Lancé vendredi dernier, le mouvement est conduit par la CGT. L'appel à la grève a été très suivi en Ile-de-France. Selon Fabrice Michaud, secrétaire fédéral du syndicat, plus de 70 % des conducteurs dans cette région n'ont pas pris le volant samedi. L'activité était ralentie sur les neuf dépôts franciliens. La grève impacte aussi l'Ouest du pays, avec une bonne mobilisation en Loire-Atlantique et en Charente-Maritime.
Ce lundi 29 mai, la CGT annonce un élargissement du mouvement à la province et souhaite l'ouverture de négociations. Pour l'instant, les grévistes ne bloquent pas les dépôts mais filtrent les passages. Fabrice Michaud a déclaré à nos confrères de RTL : "la priorité c'est de convaincre les conducteurs de rejoindre le mouvement". Selon lui, il y aurait à nouveau 70 % de grévistes en Ile-de-France ce lundi. De plus, il y a un blocage de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne) et du dépôt de la Rochelle. Le syndicaliste prévient : la grève va se durcir. Il indique qu'il y a eu une réunion de négociation le 10 mai, mais elle n'a pas donné de suite.
Faut-il craindre une pénurie ? En Province, ce n'est pas encore le moment de paniquer, d'autant que l'Ufip (l'Union française des industries du pétrole) avait indiqué que des précautions avaient été prises. L'autonomie d'une station-service est en temps normal de 3 jours. Mais la situation pourrait vite s'enflammer à Paris. Selon la CGT, 70 % des stations parisiennes seraient proches de la rupture.
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