Toyota Land Cruiser (2024) : un vrai dur qui soigne son look (Prise en mains)
Si la réputation et les aptitudes de franchissement du Toyota Land Cruiser ne sont plus à démontrer, ses dernières générations ne pouvaient en revanche pas avancer leur sex-appeal pour séduire face aux ténors du segment. Un grief auquel le nouveau millésime remédie, tout en se montrant plus redoutable que jamais hors du bitume.
EN BREF
Nouvelle génération
A partir de 69 000 €
Les spécialistes du 4x4 le savent : le Toyota Land Cruiser n’a rien à envier aux Mercedes Classe G, Jeep Wrangler ou Land Rover Defender lorsqu’il s’agit de s’aventurer sur les terrains les plus hostiles. Il reste en revanche bien moins connu du grand public que ces derniers. Pourtant, son histoire et son expérience sont presque aussi longues : ses racines remontent à 1951, avec le lancement du Toyota BJ, alors très apparenté à la fameuse Jeep Willys débarquée quelques années plus tôt.
Il évoluera copieusement au fil des ans, pour donner naissance à trois gammes distinctes aujourd’hui : « Heavy Duty », le plus utilitaire, réservé aux marchés les plus exigeants (Afrique, Australie, Asie du Sud-est), Station Wagon, le plus luxueux, principalement destiné à l’Amérique du Nord et au Moyen-Orient. Et enfin, le « light duty », celui que nous connaissons en Europe.
Le style en prime
Son – relatif – manque de notoriété publique, le Toyota Land Cruiser le doit en partie à une plastique bien moins à même de déclencher le coup de cœur que les modèles précités. Le Land Cruiser constituait donc jusqu’à présent une forme de choix de raison pour connaisseurs. Mais ça, c’est fini ! Dans la tendance « no more boring cars » (« plus de voitures ennuyantes ») initiée par Akio Toyoda depuis quelques années, le nouveau Land Cruiser ose enfin s’affirmer et faire montre d’une vraie personnalité esthétique. Il s’inspire pour cela du passé, et plus particulièrement des modèles des années soixante-dix. Le look se fait bien plus anguleux, avec des angles droits, des arêtes nettes, un capot long et plat… Plus aventureux aussi, avec des pare-chocs laissés bruts et des protections périphériques en plastique noir.
Et la série spéciale de lancement First Edition reçoit même des phares à signature lumineuse ronde à LED, clin d’œil au modèle originel.
La roue de secours disparaît en revanche de la portière arrière, puisqu’il s’agit désormais d’un véritable hayon à ouverture classique. Ce style métamorphose véritablement le modèle, et ne laisse pas trop transparaître ses dimensions pourtant généreuses : près de 4,92 mètres de long. Et pour l’heure, la version 3 portes n’est pas prévue au programme. Un choix que devrait peut-être reconsidérer la marque compte tenu du succès du Defender 90 à l’échelon européen, désormais unique dans son segment.
Des boutons !
L’habitacle fait quant à lui le choix de la modernité assumée, avec deux écrans de taille généreuse (12,3’’ de diagonale, 8’’ et 9’’ sur les finitions de base) pour l’instrumentation numérique et le multimédia. Un multimédia complet bien entendu, connecté et compatible sans fil avec les smartphones, qui pourront en outre être rechargés sur l’espace dédié au pied de la console centrale. Mais contrairement à la plupart des modèles actuels, le Land Cruiser conserve son lot de boutons pour la plupart des usages.
Des commandes larges, prévues pour être utilisées facilement avec des gants et sur des terrains accidentés, qui se montrent bien plus ergonomiques que le tout-à-l’écran auquel nous sommes forcés de nous habituer. Côté équipement, les finitions les plus huppées sont résolument luxueuses, avec entre autres des sièges en cuir chauffants et ventilés, volant chauffant, afficheur tête-haute dans le pare-brise, etc. Et toutes les versions profitent bien sûr de la panoplie complète des assistants de conduite rassemblés sous la bannière T-Mate.
Comme toujours chez Toyota, tout est construit avec sérieux et les matériaux sont solides. L’habitabilité est généreuse, notamment pour les passagers de second rang. Les places arrière de la version 7 places sont évidemment plutôt à réserver à des enfants. Toyota ne communique pas encore le volume du coffre, mais annonce qu’il sera plus long et plus large que sur le modèle qu’il remplace et qui offrait déjà 640 litres en configuration 5 places.
Un gros diesel, en attendant l’hybride
Techniquement aussi, le Land Cruiser a copieusement évolué. Il conserve son format de « vrai dur » avec châssis séparé, mais profite d’améliorations sensibles sur tous les éléments clés. À commencer par les suspensions, qui filtrent bien mieux les petites aspérités, limitant donc les vibrations inhérentes à ce genre d’architecture. De plus, elles maintiennent bien mieux les mouvements de caisse, notamment en virage, mais aussi en maintien de cap.
Pour la première fois aussi, le Japonais s’équipe d’une direction à assistance électrique, qui rend là encore la conduite plus précise et directe. À vrai dire, ce Land Cruiser n’a jamais été aussi proche d’un SUV dans son comportement routier. Mais pas le SUV lambda et sans saveur, plutôt le SUV de caractère, qu’on peut conduire sans fatigue, mais qui nous rappelle toutefois qu’on est bien à bord d’un véhicule « différent ». Cela tient sans doute aussi au moteur diesel, un quatre cylindres 2,8 litres de 204 chevaux et 500 Nm, qui constitue la seule offre mécanique de ce millésime 2024.
Un moteur « de transition », qui sera remplacé dès 2025 par une version micro-hybride 48V de cette même mécanique, récemment dévoilée sur le pick-up Hilux. Un moteur assez rugueux, mais plutôt discret en charge normale. Il est assorti d’une boîte de vitesses automatique à huit rapports qui, si elle n’est pas la plus réactive du marché, fait preuve d’une belle douceur pour un véhicule du genre. Un sélecteur laisse le choix entre trois modes de conduite (Eco, Normal, Sport), pas vraiment indispensable. Notons que les véhicules essayés ne sont encore que des préséries, la consommation et les rejets de CO2 étant toujours en cours d’homologation.
Toujours inarrêtable
S’il offre un tout nouveau visage sur la route, le Land Cruiser n’en oublie pas pour autant ses fondamentaux : le tout-terrain. Il renforce encore ses aptitudes via ses nouvelles solutions technologiques. Notamment un nouveau « Multi-terrain Select » permettant d’adapter automatiquement la réponse de ses organes mécaniques (couple, ESP, contrôle de traction…) en fonction de la nature du terrain rencontré : Auto, Boue, Sable et Rochers. À cela s’ajoute un Crawl Control, sorte de régulateur de vitesse dédié aux terrains difficiles, permettant d’évoluer à faible vitesse sur tous les obstacles.
À l’usage, cela se révèle assez impressionnant : il suffit d’enclencher le système et la voiture se charge de tout (accélérations, freins, vitesse que l’on peut régler sur 5 niveaux), laissant juste au conducteur le soin de gérer la direction. Le nouveau système de vision panoramique permet également à ce dernier de surveiller tous les abords de la voiture grâce aux caméras périphériques du véhicule. Et une caméra sous la voiture permet même de voir « à travers le châssis » pour avoir une vue précise sur les roues et la trajectoire.
Les basiques ne sont bien sûr pas mis de côté, avec une gamme de vitesses courtes pour le franchissement, et des blocages de différentiels central et arrière. Avec tout ça, mis à l’épreuve sur un terrain cassant rendu particulièrement boueux par les pluies abondantes des heures précédant notre essai, le Land Cruiser nous a impressionnés par sa facilité à progresser et à trouver son adhérence, y compris lorsqu’il s’agit d’aller chercher le fond des terrains marécageux. Le Japonais rappelle donc qu’il est plus que jamais à la hauteur de ses concurrents en la matière.
Prix inconnu, mais déjà un succès !
Le Toyota Land Cruiser est disponible à la commande dès à présent, à un tarif plutôt salé. Les prix définitifs ne sont pas encore connus, mais le ticket d’entrée est fixé à 69 900 €. Cela n’empêche pas le modèle de déjà connaître un succès certain, puisque la plupart des exemplaires de la série First Edition sont déjà vendus, alors même que les clients n’ont pas encore pu approcher le véhicule ! Même le malus, que l’on peut attendre conséquent (mais également inconnu pour l’instant puisque nous ne disposons pas encore des valeurs de CO2 WLTP) n’a pas refroidi les acheteurs. La preuve que le style joue toujours un rôle primordial au moment de signer le bon de commande d’une voiture neuve !
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