Toyota Celica TS 192 (2001-2006) : un coupé qui raffole de la zone rouge, dès 5 000 €
Sous sa ligne originale, la Celica recèle un bloc exceptionnel, capable de tourner à plus de 8 000 tr/min. Et son châssis n’est pas mal non plus. Un coupé bientôt youngtimer à redécouvrir avant tout le monde.
Chez Toyota, les coupés, on connaît. La marque s’est offert une jolie renommée en fournissant une magnifique 2000 GT à James Bond, certes transformée en cabriolet pour l’occasion car Sean Connery avait du mal à se caser dans le coupé. À cette auto exceptionnelle et chère, Toyota a donné comme descendance la Celica, en 1970. Bien plus simple techniquement, infiniment moins onéreuse mais tout de même séduisante grâce à ses moteurs performants et son allure de petite Mustang, elle a connu un joli succès : de quoi inciter le constructeur à créer une lignée, dont le dernier avatar sera la T23, apparue en 1999.
Celle-ci arbore une ligne pure mais très nerveuse et dynamique, aux antipodes du bio-design en vogue peu auparavant. Son but est de séduire une clientèle américaine jeune, d’où, peut-être le choix d’importer en France une seule version de 143 ch, relativement abordable. Mais dans la gamme mondiale se trouve un bloc très alléchant, le 2ZZ-GE, développé avec Yamaha. Un code que les amateurs de Lotus connaissent bien puisqu’il équipera l’Elise Série 2.
Ce moteur arrive dans la gamme française fin 2000 dans la version TS : mieux vaut tard que jamais. Car cet 1,8 l développe la coquette puissance de 192 ch, soit un rapport près de 107 ch/l, exceptionnel pour un atmosphérique à l’époque. Pour y parvenir, il actionne ses 16 soupapes par une distribution variable VVTL-i, et se dote par ailleurs de bielles forgées.
À 179 076 F (35 200 € actuels selon l’Insee), la Celica TS coûte autant qu’une Mercedes-Benz C Sport 200K tout aussi véloce, mais son équipement est bien plus complet : clim, sono, et jantes alliage sont de série, alors que ces éléments alourdissent la facture de l’allemande de près de 20 000 F. En revanche, cuir et toit ouvrant sont en option sur la japonaise, et le GPS reste indisponible, alors qu’on peut l’obtenir sur la 143 ch.
La Celica TS se distingue aussi par son aileron arrière et ses performances, bien entendu. Elle pointe à 225 km/h, et passe de 0 à 100 km/h en 7,2 s selon le constructeur, des chronos enviables en 2001. Du point de vue des liaisons au sol, la Toyota se distingue par sa suspension arrière à double triangulation, plutôt évoluée.
En cours de carrière, elle se dotera même d’un ESP, mais ce sera là sa plus grande évolution, intervenant lors du léger restylage de 2002, avant sa mise à la retraite en avril 2006 : 62 252 unités ont été vendues en Europe, soit un score honorable pour une auto de cette catégorie. Avec elle disparaît la lignée des Celica. Une appellation qui sonne pourtant mieux que GR86…
Combien ça coûte ?
Peu connue, la Celica TS se révèle très abordable. Un exemplaire convenable de plus de 200 000 km se déniche dès 5 000 €. À 10 000 €, on peut se dénicher une auto d’environ 100 000 km en excellent état.
Quelle version choisir ?
Facile, il n’y en a qu’une. Les personnes de plus d’1,80 m éviteront les exemplaires dotés du toit ouvrant optionnel, tant il compromet l’espace pour la tête.
Les versions collector
Comme souvent, ce sont celles en parfait état d’origine et faiblement kilométrées (moins de 80 000 km). Autant dire qu’il n’y en a pour ainsi dire plus !
Que surveiller ?
Concernant la fiabilité, Toyota profite d’une réputation en béton. Ce qui ne signifie pas que ses modèles ne rencontrent jamais de soucis. Le moteur de la Celica TS manifeste par exemple un certain appétit en huile, de sorte qu’il faut régulièrement surveiller le niveau. La moindre carence en lubrifiant endommage assez rapidement l’embiellage, surtout qu’en début de carrière, la pompe à huile était parfois défectueuse. Normalement, tout ceci a été résolu en après-vente, la Celica étant garantie 3 ans. Par ailleurs, le débitmètre s’encrasse souvent, ce qui n’a rien de grave puisqu’on peut le nettoyer.
Dans l’habitacle, on relève quelques cas d’allumages intempestifs de voyants, aisés à éradiquer, alors que la carrosserie peut révéler une petite sensibilité à la corrosion : pas anormal pour une voiture totalisant 20 ans. Globalement, une Celica TS bien entretenue sera très endurante, d’autant sa distribution par chaîne ne connaissant pas de défaut particulier facilite la vie.
Au volant
Si la ligne de la Celica ne manque pas de personnalité, son cockpit se révèle, lui, assez banal. Moderne pour son époque, notamment avec un tableau de bord à affichage mixte analogique/numérique, il pêche par des matériaux sans cachet. Cela dit, l’assemblage ne souffre pas la critique. L’exemplaire que j’ai testé s’équipait du toit ouvrant, ce qui m’a passablement gêné : où mettre ma tête ?
Dès qu’on roule, on est agréablement surpris par la suspension plutôt tolérante. Comme de surcroît les commandes sont douces, on se croit dans une voiture pépère, d’autant que s’il est doux, le moteur manque de tonus. Sceptique, je pars à la chasse aux tours/minute, et jusqu’à 5 500, il ne se passe pas grand-chose. Cet exemplaire aurait-il un problème ?
Non, car bien vite le moteur se réveille, et soudain, manifeste un punch aussi insoupçonné qu’étonnant. Jusqu’à 8 200 tr/min, il administre une poussée des plus jouissives, dans une sonorité certes envahissante mais fort plaisante. Pour l’aider à se maintenir dans sa zone de plaisir, on dispose d’une excellente commande de boîte, rapide et précise, ainsi que d’un étagement des rapports correctement serré. Impératif vu le manque de couple !
En clair, il faut constamment être à l’attaque pour s’amuser, ce que le châssis accepte avec bonne volonté. Les trains sont précis, l’amortissement efficace, le volant communicatif, le grip abondant, bref, le comportement est excellent. Cela dit, on aurait aimé que, comme sur une Honda S2000, le moteur grimpe jusqu’à 9 000 tr/min, histoire de prolonger sa délectation. Quant à la consommation, elle demeure raisonnable en usage courant, se cantonnant sous les 9 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Toyota Celica 5 (1989-1994)
Apparue fin 1989, la Celica de 5e génération, ou T18, est peut-être la plus spectaculaire. On aime ou on déteste, mais sa carrosserie bio-design jusqu’au bout des pneus marque les esprits. Sous le capot, elle s’équipe d’un moteur très moderne, un 2,0 l 16 soupapes développant 160 ch. Elle se fera aussi connaître par sa jolie carrière en WRC où elle ravira le championnat du monde à la mythique Lancia Delta Integrale en 1993 (Juha Kankkunen décroche la timbale à son volant), et raflera un autre titre en 1994, Didier Auriol l’obtenant côté pilotes.
Pour se mettre au niveau de l’italienne, elle a dû se doter d’un turbo et d’une transmission intégrale, des éléments qui se retrouvent en concession dans la version GT-Four au moteur développant 204 ch. Cette Celica marquante disparaît en 1994. À partir de 4 000 €.
Toyota Celica TS (2002), la fiche technique
- Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 796 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; doubles triangles, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, traction
- Puissance : 192 ch à 7 800 tr/mn
- Couple : 180 Nm à 6 800 tr/mn
- Poids : 1 180 kg
- Vitesse maxi : 225 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,2 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Toyota Celica, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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