Stationnement payant et verbalisation à Paris : ça grogne !
Depuis le 1er janvier 2018, il ne fait pas bon stationner dans les rues de Paris. On peut en effet s’y faire verbaliser alors que l’on est dans son bon droit tandis que la moindre seconde en sus signifie une amende à payer. Et pas qu’un peu : jusqu’à 50 euros ! Le résultat d’une politique qui a donné à deux sociétés privées la mission du contrôle du stationnement payant et de la verbalisation, et dont les employés sont poussés à faire des résultats pour faire entrer de l’argent dans les caisses de la Mairie de Paris…
La verbalisation du stationnement à Paris devient un sujet brûlant. Une tension que Jean-Yves Pinet, adjoint au maire à la sécurité dans le 15e arrondissement, explique ainsi dans les colonnes du Figaro : « en quelques jours, j'ai reçu de nombreuses personnes qui avaient été verbalisées sans raison. Des handicapés, qui ont pourtant le droit de se garer n'importe où, et des gens qui avaient bien payé pour leur stationnement. Il y a aussi des gens qui se sont présentés avec une amende de 35 euros pour un dépassement d'une seule minute de stationnement. C'est excessif ».
La multiplication des erreurs commises pousse policiers et élus à monter au créneau. Dans la ligne de mire, les deux sociétés privées, Streeteo et Moovia, qui se partagent les arrondissements parisiens pour faire appliquer les nouvelles règles. Celles-ci ont remplacé l'amende pénale de 17 euros en cas de non-paiement du stationnement par une redevance d'occupation du domaine public, dite « Forfait post-stationnement » (FPS), pouvant atteindre 50 euros.
Or, il ressort que la doctrine d’emploi de ces sociétés privées est particulière… Chez Streeteo, une employée, qui s'est confiée dans les colonnes du Parisien sous couvert d'anonymat, reconnaît que les objectifs sont ambitieux : « On a 400 voitures à faire dans la journée. Alors il y a quelques erreurs… ». Elle avoue également que les agents ne font pas toujours attention aux emplacements handicapés. « On ne voit pas forcément bien la carte », précise la jeune femme. De même, alors que le taux de paiement des places de stationnement s'élevait à seulement 10 % avant la réforme, la Mairie de Paris espère voir ce taux exploser en 2018. Elle prévoit ainsi de récupérer 300 millions d'euros de recettes cette année…
Autant d’éléments qui ont amené des élus à demander un audit sur la société Streeteo à la maire de Paris, Anne Hidalgo. Une situation que ne rassure pas au moment où le gouvernement a, de son côté, laissé la main à des sociétés privées pour effectuer, sur le territoire national, des contrôles de vitesse…
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