Sondage - Faut-il supprimer les feux rouges ? (résultats)
Florent Ferrière , mis à jour
Bordeaux, Lyon, Nantes et bientôt Paris : de plus en plus de grandes villes décident d'enlever des feux tricolores pour proposer à la place des priorités à droite ou des giratoires. Deux grands avantages : des conducteurs plus prudents dans les croisements et moins de bouchons. Pensez-vous que c'est une bonne idée ?
Le processus est entamé
Lors du dernier Conseil de Paris, fin janvier, l'idée d'une expérimentation dans la capitale a été votée. Elle a été initiée par le Groupe Écolo de Paris, qui dans un communiqué indique que 14 % des accidents de la route ont lieu à des carrefours avec feux tricolores. Cela représenterait en France chaque année pas moins de 10 000 accidents, 1 500 blessés hospitalisés et 150 décès. Plusieurs croisements de la Ville Lumière seront concernés en 2018, dans des quartiers à zone 30.
Paris est loin d'être pionnier. À Bordeaux, le processus est entamé depuis 2015. À ce jour, 25 carrefours ont déjà été débarrassés de leurs feux. D'ici cinq ans, il y en aura 200 à 300 supplémentaires. Du côté de Lyon, la signalisation lumineuse sur la Place des Terreaux a été abandonnée il y a trois ans. À Abbeville, une commune de plus de 20 000 habitants dans la Somme, il n'y a plus qu'un carrefour avec des feux.
Rendre les automobilistes plus vigilants
Au volant, nous sommes plus prudents lorsqu'il n'y a pas de signalisation. N'êtes-vous pas plus attentif quand un feu est en mode clignotant ? Lorsque nous passons au vert, nous avons un faux sentiment de sécurité, pensant à tort que le carrefour sera forcément dégagé. Sans oublier que nous nous concentrons sur le feu, en oubliant de regarder le reste. Mais il peut toujours surgir un autre automobiliste ou un piéton. Supprimer le feu rouge revient à responsabiliser les automobilistes et les pousse à ralentir. D'ailleurs, trop de signalisation tue la signalisation. Il en va de même pour les contraintes. Plus un automobiliste se sentira forcé, moins il aura envie de respecter.
De plus, un feu vert qui se profile à tendance à nous faire accélérer, avec la volonté de ne pas rater cette occasion de le passer. Un rouge et c'est l'impression que tout s'écroule, que la journée sera ratée, un peu comme voir un métro partir sous son nez alors qu'un autre est annoncé deux minutes plus tard ! Le feu peut aussi être source d'agacement quand il semble faire attendre pour rien, avec à la clé des conducteurs qui se vengent sur la pédale d'accélérateur.
Fluidifier la circulation et faire des économies
Se passer des feux, c'est réduire les embouteillages. Un aspect important dans des agglomérations telles que Paris, Bordeaux et Lyon, très encombrées. Supprimer les arrêts forcés pour proposer à la place des giratoires ou des priorités à droite permet de mieux faciliter les flux de circulation, en évitant notamment de garder un feu vert dans un axe où plus personne n'attend. Le chef de cabinet du maire d'Abbeville expliquait récemment à nos confrères du Parisien : « Avec 64 000 entrées et sorties de véhicules par jour dans le centre, nous avions des bouchons sur plusieurs centaines de mètres du temps où nous avions des feux. Depuis que nous les avons remplacés par des carrefours giratoires, la fluidité est bien meilleure ».
À Bordeaux, on met en avant le coût des feux. Dans le journal Sud Ouest, Michel Duchène, vice-président de la Métropole de Bordeaux en charge des grands projets d'aménagement urbain, déclarait il y a quelques jours : « l'entretien et la consommation électrique coûtent plus cher que leur suppression et les aménagements qui en découlent ».
Le feu rouge n'est pas mort
Les fabricants de feux peuvent se rassurer, la signalisation tricolore ne va pas disparaître de nos routes. Elle se fera plus rare dans les grandes agglomérations, mais surtout dans les quartiers les moins chargés, où la vitesse sera réduite. Il semble en effet impensable de se séparer d'un feu pour les plus gros croisements ou sur les grands boulevards. Le feu peut notamment être nécessaire sur ces axes pour une bonne cohabitation entre automobilistes et piétons. En effet, dans les zones les plus touristiques, le flux de piétons est permanent, ce qui peut amener les conducteurs à forcer le passage dangereusement.
Quand le feu passera au vert ? Votre auto pourrait bientôt vous le dire.
Chez Audi, on travaille depuis plusieurs années sur un système qui permettrait aux autos d'afficher à quel moment le feu sera vert, avec un compte à rebours. Selon le constructeur, une telle technologie permet de fluidifier la circulation et de réduire la consommation. Pour fonctionner, la voiture doit être dotée d'une connexion 4G qui lui permet d'être connectée avec le centre de gestion des feux des villes… si ces dernières sont d'accord pour le faire.
Faut-il supprimer les feux rouges ? Pour vous, c'est OUI à 61 %
Au moment de faire le bilan, un peu plus de 300 votes ont été enregistrés. Et vous êtes plutôt pour la suppression. "JF2" met en avant le fait que les conducteurs se concentreraient davantage et fait un parallèle avec la signalisation horizontale : "l'absence de lignes sur la route incite les automobilistes à la prudence et à lever le pied."
Bien souvent mis en place pour remplacer des feux, les giratoires vous divisent. "Veruza" pensent qu'ils sont anxiogènes. "Mynameisfedo" souligne qu'ils ont un avantage sécuritaire "car il n'y a pas de risque de collision frontale sur un rond-point, puisqu'il n'y a qu'un seul sens de circulation".
Vous appréciez encore le feu, mais vous aimeriez le voir plus intelligent (avec notamment un décompte avant de passer à l'orange pour "narmer"), mieux synchronisé au suivant pour "finkployd" et surtout en fonction à certaines heures de la journée quand il est vraiment utile.
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