Le Paris de la modernité au Petit Palais
L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre l’occasion de belles rencontres autour de la créativité.
Jusqu’au 14 avril 2024, on peut découvrir au Petit Palais à Paris l’exposition « Le Paris de la modernité » qui a ouvert ses portes le 14 novembre dernier. le thème couvre une période majeure de la création, de 1905 à 1925, qui a vu le passage de l’Art Nouveau à l’Art Déco.
L’exposition montre une sélection extraordinaire de peintures, quelques sculptures et des objets qui illustrent les métamorphoses de la société et la culture au rythme des multiples courants artistiques qui, du cubisme à l’École de Paris, ont vécu la fracture de la Grande Guerre.
Naïvement, nous pouvions penser que l’essor des transports et des voyages, que l'expansion de l’industrie automobile marquée par un début de démocratisation et de standardisation serait mise en relief. On se disait que parmi les arts appliqués, à côté de la joaillerie, de l’orfèvrerie ou de l’ébénisterie, la carrosserie serait traitée à sa juste place.
Entre 1905 et 1925, les voitures de maître sont parées et meublées comme d’exquis boudoirs. Ébénistes, selliers, orfèvres, tapissiers, passementiers, participent à la célébration du luxe. Les carrossiers insufflent dans les habitacles les matériaux traditionnels de la décoration : les incrustations de coquille d’œuf, les écailles de galuchat ou la marqueterie de palissandre.
L’esprit des maîtres de l’Art Nouveau et des arts décoratifs survole ces alcôves motorisées. Certains créateurs célèbres associent leurs noms à ceux des carrossiers. Les exemples sont nombreux à l’instar de Jacques-Émile Ruhlmann qui étudie un projet de coupé pour la firme Delaunay-Belleville, du laqueur Jean Dunand qui peint un envol de cigognes dans le huis clos d’une Hispano-Suiza ou encore le verrier René Lalique qui crée une série de mascottes en cristal destinées à orner les radiateurs.
L’arrivée d’André Citroën et de Gabriel Voisin sur la scène automobile en 1919 fait souffler un vent de modernité dans la conception, la fabrication et la promotion des automobiles. À travers les deux courants qui irriguent les années 1920, ce sont deux modes de vie qui s’affrontent ; deux engagements politiques également. Les progressistes défendent une vision démocratique de la société alors que les conservateurs se drapent dans une position élitiste.
Mais au Petit Palais, une seule voiture exprime cette débauche de créativité : une Peugeot BP1 dite « Bébé-Peugeot » de 1912. Étudiée par Ettore Bugatti, cette voiturette est un choix certes judicieux… mais hélas trop isolé et trop réducteur…
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