Du bruit au son, Renault écrit sa partition
L’actualité culturelle autour de l’automobile nous offre l’occasion de belles rencontres autour de la créativité.
Depuis que la voiture électrique est arrivée au premier plan de toutes les conversations sur l’avenir de l’automobile, l’une des questions qui tourmentent le plus nos contemporains porte sur la disparition des bruits d’échappement et l’absence presque totale de sonorités mécaniques. Étrange réaction !
Difficile d’imaginer que le quidam moyen serait à ce point attaché aux pollutions sonores, aux claquements des diesels, aux borborygmes des vieux moteurs thermiques, aux saccades, aux cliquetis, aux stridulations, aux râles et autres ronflements s’échappant des embouteillages…
Les plus nostalgiques redoutent même de ne plus entendre les modulations symphoniques d’un V12 Ferrari ou les rugissements rassurants d’un gros V8 américain. Là il y a une bonne dose d’hypocrisie. Comme si tous les pousse-mégots passaient leurs journées devant le casino de Monte-Carlo ou partageaient l’intimité d’un joueur de l’équipe de France de foot.
Sinon, pourra-t-on regretter le vacarme ordinaire des grandes villes ou des autoroutes ?
Les designers de Renault se sont émus de ces paradoxes. Ils portent la plus grande attention aux bruits qui accompagnent le fonctionnement des véhicules. En janvier dernier, le groupe français a d’ailleurs été partenaire de la Semaine du Son qui s’est tenue à l’UNESCO à Paris.
Quand on évoque les sons, cela concerne non seulement les bruits perçus par les observateurs extérieurs, mais toutes les résonances liées à la vie à bord.
Pour la direction du design Renault, ces notions sont devenues fondamentales. L’entreprise a commissionné Jean-Michel Jarre pour imaginer d’inédites ambiances sonores pour escorter la multiplication des voitures électriques.
Pour William Rodriguez, l’un de ces « designers sonores », « La voiture est un instrument que l’on doit accorder. Elle émet des sons abstraits qui doivent être bien compris. Nous délivrons des messages avec une intention esthétique, tout en respectant et en renforçant l’ADN de la marque ». Vaste programme.
Dans l’habitacle, on relève plusieurs types de son, ceux qui sont réglementaires, ceux qui proviennent des aides à la conduite et bien sûr les sons liés au système multimédia. Le département « expérience utilisateurs » du Design Renault travaille d’arrache-pied sur une toute nouvelle génération de tonalités. Pour émettre des sonorités plaisantes, la nature s’est vite imposée comme source d’inspiration principale. « Nous avons travaillé à partir d’une palette de sons inspirés de la nature : des sons de morceaux de bois frottés l’un contre l’autre, de percussions, de graines qui s’écoulent, de gouttes d’eau... »
Peace and love.
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