Road trip Italie – Maranello Service : visite très privée d’un garage très secret
C’est dans une zone industrielle perdue, à la sortie d’un village de la province de Crémone que se cache l’un des plus prestigieux garages dédiés à la marque de Maranello. Découverte d’un hangar presque anonyme, agréé « Ferrari classic », et qui cache des trésors inestimables.
D’ordinaire, lorsqu’un garage cherche à attirer des clients, il déploie une imagination savante, des enseignes géantes et une signalétique conséquente. Pas celui-là. Pour le trouver, il faut s’aventurer dans une zone industrielle perdue à la sortie de Calvatone, petite bourgade de 1 300 habitants de la province de Crémone en Italie. C’est là, sur la tôle d’un grand hangar anonyme, qu’une simple petite affiche nous indique qu’on est bien arrivés. Elle n’indique d’ailleurs pas grand-chose sauf « Maranello Service » souligné d’un slogan, à l’inscription encore plus petite : una passione tutta rossa (une passion toute rouge). Intrigués, on pousse l’une des portes en fer du bâtiment et immédiatement, l’on comprend la quête de l’anonymat. Car le hangar cache un trésor inestimable qui pour vivre heureux préfère vivre caché.
Dans le bâtiment, des dizaines de Ferrari s’alignent sagement. Et non des moindres. F40, F50, Testarossa, 275 : tous les fleurons italiens, les plus rares, les plus beaux et les plus chers sont là. À peine si l’on remarque une Lamborghini ou une Porsche d’un grand cru qui semblent s’être égarées dans le temple rouge. L’anonymat de ce garage a priori comme les autres les protège, car c’est ici qu’elles viennent se faire bichonner, ou restaurer, dans un silence étonnant qui n’est pas celui d’un garage ordinaire, mais plutôt celui d’un atelier d’art ou les clés et tournevis remplacent les pinceaux et les palettes de couleur. Des outils qui font revivre des autos rares. Comme cette Dino de 1969, dont il ne reste qu’une carrosserie même pas complète. « Elle devrait être remise à neuf d’ici un an. Peut-être plus », commente Amanda Peraro.
La jeune femme dirige cet étrange atelier aussi anonyme que ses clients qui souhaitent tous le rester. Ici, on répare, on rénove, on reconstruit les pur-sang fabriqués à Maranello, à une centaine de kilomètres d’ici. « Mais on en vend aussi », corrige Amanda. 200 autos entrent et sortent chaque année de cette étrange officine. Des voitures d’exception qui viennent du monde entier vers cet atelier ou une quarantaine d’artisans orfèvres reconstruisent des moteurs, des pièces de carrosserie ou de sellerie.
Depuis 30 ans, la maison s’est taillé une réputation de sérieux, jusqu’à obtenir le rare label et l’agrément « Ferrari classic ». « Et nous devenons, dans quelques mois, concessionnaire Ferrari à part entière », confie la patronne plutôt fière du travail accompli. Maranello Service n’en continuera pas moins de cultiver sa discrétion pour conserver ses joyaux à l’abri des convoitises. Ce garage pas comme les autres restera tout aussi discret sur les tarifs qu’il pratique et sur l’âge de sa jeune patronne. Elle nous livre tout de même un indice sur ce dernier point. Elle est née la même année que sa voiture de fonction en cours de restauration : une Ferrari F50.
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