Renault en grande forme financière
Avec un chiffre d’affaires de 52 milliards d’euros et une marge de plus de 4 milliards, en hausse de près de 8 %, le Groupe Renault a totalement retourné la situation en quelques années.
« C’est le plus rapide redressement de l’industrie automobile », voici comment Thierry Piéton, le directeur financier du groupe, qualifie l’exercice 2023. Il n’a pas tout à fait tort puisque Renault affichait une perte de 7,3 milliards d’euros en 2020, qui faisait suite à une précédente perte de 3,1 milliards en 2009.
Mais le vent a tourné depuis et tous les feux sont au vert. Avec un chiffre d’affaires de 52 milliards, soit une hausse de plus de 13 % par rapport à 2022, le groupe a de quoi avoir l’esprit plus serein. Surtout, la marge opérationnelle atteint 7,9 % du CA alors qu’elle n’était que de 5,5 % en 2022. Pour sa part, le groupe Stellantis fait encore mieux avec un bénéfice net de 18,6 milliards et une marge opérationnelle de 12,8 %.
Les ventes de voitures, en hausse de 9 %, ne sont pas la seule explication. L’effet prix est aussi à mettre dans la balance, « en privilégiant la valeur au volume des ventes, l’enrichissement des véhicules ainsi que la hausse de prix pour compenser l’inflation des coûts ». Pourtant, les tarifs élevés de leurs autos ne semblent pas décourager pour autant puisque Renault annonce des ventes prévisionnelles de deux mois et demi en Europe.
D’ailleurs, la guerre des prix lancée par certains constructeurs chinois comme MG par exemple ne semble pas inquiéter le dirigeant du groupe Luca de Meo. Dans une interview accordée au Figaro, il indique que « tout le monde ne privilégie pas les prix ». Il fait par ailleurs le rapprochement avec la grande distribution : « dans la distribution, le hard-discount apparu dans les années 80 et 90 existe toujours, mais il n’a pas éliminé les grandes enseignes. »
Du cash pour Ampère
Fin janvier, Luca de Meo renonçait à introduire l’entité électrique du groupe, Ampère, en bourse. Une décision plutôt brutale qu’il justifie ainsi auprès de nos confrères : « lorsque nous avons lancé le projet Ampere, il y a deux ans, nous pensions que Renault pourrait être un peu court en cash pour le financer. Or, il s’avère que le groupe Renault dispose finalement de plus de cash que prévu en 2022 (plus de 2 milliards d’euros) et en 2023 (3 milliards). »
Il faut dire aussi que la conjoncture est peu favorable aux électriques et que le marché stagne. Mieux vaut alors assurer le coup soi-même…
Le boss du groupe se montre par ailleurs confiant quant à la capacité du groupe, et notamment d’Ampère, de répondre à la future demande de voitures électriques. Il indique que l’entité électrique « a pris une avance de quelques années ». Il précise « qu’en tenant compte de l’échéance de 2035, nous avons pris une marge de quatre ou cinq ans ».
Le catalogue de Renault va effectivement s’étoffer en voitures à électron. Le Scénic vient d’intégrer la gamme, la R5 sera dévoilée au prochain Salon de Genève, la Renault 4 débarquera en 2025 et une nouvelle génération de Twingo est dans les tuyaux. Le groupe pourra également compter sur la prochaine Spring, et dans une moindre mesure sur la petite sportive d’Alpine, l’A290.
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